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épineux. Deux kilomètres plus loin, ils aperçoivent une bande grise qui<br />

scintil<strong>le</strong> au so<strong>le</strong>il. Ils s’approchent.<br />

« Quelqu’un a voulu construire une route et a changé d’avis, dit Raphaël<br />

en <strong>le</strong>ur montrant une longue bande asphaltée.<br />

- Bizarre !<br />

-Très bizarre !»<br />

Les aînés clignent des yeux, aveuglés par <strong>le</strong> ruissel<strong>le</strong>ment de lumière qui<br />

cou<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> tronçon de route. Gonzague tire sa raquette de la housse.<br />

« Cel<strong>le</strong>-ci coûte 800 euros, annonce-t-il aux fantômes du Karoo. Alors,<br />

attention <strong>le</strong>s mecs, ça va faire mal!<br />

- Prétentieux ! siff<strong>le</strong> son frère»<br />

L’air s’est arrêté de bouger, écrasé par <strong>le</strong> feu du so<strong>le</strong>il qui, à cette heure,<br />

est tout laiteux comme de l’or fondu. Une odeur fade de goudron trop<br />

chaud <strong>le</strong>s enivre.<br />

« On n’a que trois bal<strong>le</strong>s, dit Cédric. Faut pas <strong>le</strong>s perdre ! On fera sans<br />

fi<strong>le</strong>t.<br />

-Moi, j’vais chercher de l’ombre, dit Olivier.<br />

-Pas question ordonne Gonzague. Toi, tu vas au bout, à droite et<br />

Raphaël, au bout, à gauche.<br />

-Pourquoi ? Demande Olivier dont <strong>le</strong>s neurones semb<strong>le</strong>nt anesthésiés par<br />

la cha<strong>le</strong>ur goudronnée.<br />

-Pour ramasser <strong>le</strong>s bal<strong>le</strong>s, idiot ! Pouffe Cédric.<br />

-Merde !… Combien tu paies ?<br />

-Un coup de pied au cul si tu n’y vas pas !»<br />

Olivier reste un moment bouche bée.<br />

« Raphaël, t’es vraiment un con, grogne-t-il. Tu pouvais pas te taire ?<br />

-Je vous cherche des occupations, Olivier ! Vous n’arrêtez pas de vous<br />

plaindre qu’il n’y a rien à faire»<br />

Cédric voit quelque chose bril<strong>le</strong>r au bord du tarmac, comme un tuyau de<br />

cuivre.<br />

« Qu’est-ce que c’est, ce truc qui bril<strong>le</strong>, la-bas? »<br />

Ils s’avancent à pas de loup.<br />

« C’est un serpent ! Dit Raphaël. J’en ai déjà vu beaucoup comme<br />

celui-la. C’est une vipère puffadder !<br />

-Bon ça va, je n’joue plus, dit Cédric en épaulant son sac.<br />

-Arrête ton cirque, Cédric, hur<strong>le</strong> Gonzague »<br />

Le serpent est gros comme son avant bras, endormi sous <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il de<br />

plomb. Gonzague ne veut pas perdre une occasion de jouer au tennis. Il<br />

saisit une raquette et, d’un coup de maître, fait éclater la tête du repti<strong>le</strong>.

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