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Quand <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il reparaît, <strong>le</strong> Karoo scintil<strong>le</strong> comme une mer de diamants<br />

parsemée d’îlots broussail<strong>le</strong>ux. Même <strong>le</strong>s gouttes suspendues aux grandes<br />

épines donnent l’impression que <strong>le</strong>s arbustes ont des diamants pour fruits.<br />

L’eau ruissel<strong>le</strong> en chantant dans toutes <strong>le</strong>s rigo<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s tranchées. La<br />

nature rayonne, <strong>le</strong>s oiseaux cherchent désespérément <strong>le</strong>urs nids et tout<br />

chante <strong>le</strong> renouveau. Les torrents des oueds diminuent à vue d’œil,<br />

laissant un dépôt de limon rouge ocre sur <strong>le</strong>s berges. Bientôt, l’herbe<br />

poussera entre <strong>le</strong>s buissons et recouvrira <strong>le</strong>s ossements blanchis par <strong>le</strong>s<br />

années de so<strong>le</strong>il.<br />

Pour Raphaël, la sécheresse tout comme la folie de ses cousins lui<br />

semb<strong>le</strong>nt être un mauvais rêve, un vague souvenir. La cha<strong>le</strong>ur torride a-tel<strong>le</strong><br />

jamais régné sur <strong>le</strong> pays des Bochimans ? Tout semb<strong>le</strong> si beau, si<br />

calme, si harmonieux, si paisib<strong>le</strong>.<br />

Raphaël contemp<strong>le</strong> la beauté inouïe de cette nature nouvel<strong>le</strong> et se<br />

demande s’il n’a pas rêvé ces derniers jours.<br />

« Se peut-il que tout était un mauvais rêve ? Fallait-il passer par<br />

l’extrême fureur pour en arriver la ? Etait-ce un cauchemar créé par ma<br />

propre imagination ? »<br />

Il remarque que <strong>le</strong> comportement de ses cousins offre un relâchement<br />

total, une sorte de soulagement qui <strong>le</strong>s rend paisib<strong>le</strong>s.<br />

« Ils se tiennent à carreau, se dit-il. Mais ont-ils au moins réalisé ce<br />

qu’ils faisaient ? Que se passera-t-il maintenant ? Encore quelques jours<br />

avant <strong>le</strong> retour en France. Tonton Marc a-t-il encore des surprises dans<br />

son sac ? »<br />

*<br />

Raphaël insiste pour passer à présent chaque journée en compagnie de<br />

Marc ou de Bill, loin de la maison. Il découvre ainsi <strong>le</strong>s zones de<br />

recherche paléontologique, <strong>le</strong>s plantations d’Algarve et d’olivier et <strong>le</strong><br />

petit village des ouvriers et <strong>le</strong>urs famil<strong>le</strong>s, de jolies maisonnettes<br />

entourées de jardins. En libérant <strong>le</strong> Karoo de ses chaînes de feu, la pluie a<br />

tout transformé ; même <strong>le</strong>s montagnes semb<strong>le</strong>nt verdir à vue d’œil.<br />

Quatre jours après l’orage, la terre autour de la maison a bu toute l’eau<br />

du ciel. Ce soir la, Bill rallume <strong>le</strong> feu à l’extérieur. Ils sont assis autour<br />

du feu et respirent l’air frais et toutes <strong>le</strong>s odeurs qui parviennent du<br />

Karoo. L’âcreté de la fumée s’entortil<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s odeurs de terre mouillée.<br />

Le bois humide crépite sur <strong>le</strong> brasier. Marc Dutoit se rac<strong>le</strong> la gorge après<br />

avoir bu son verre de Meerlust.<br />

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