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-De ton suicide, pardi ! »<br />

Gonzague devient pa<strong>le</strong> comme <strong>le</strong>s cierges de l’église d’Olivier.<br />

« Quoi ? Mais t’es fou, tonton ! Arrête ! Déconnes pas !<br />

-Gonzague, je vais te rendre service. Je vais t’aider à te suicider. Ce<br />

n’est qu’une question de quelques secondes. Tu ne souffriras pas »<br />

L’héritier des Lemaître est cloué au sol, bouche bée. Marc Dutoit <strong>le</strong><br />

vise. Gonzague hur<strong>le</strong>.<br />

« Non tonton ! Je n’veux plus. Fais pas ça…T’es con !<br />

-Tu m’ennuies Gonzague. Al<strong>le</strong>z, meurt en courageux, comme un<br />

héros »<br />

125<br />

Gonzague crie et supplie. Marc pointe sa silhouette dans son viseur. Il<br />

tire la gâchette. Clac ! Ca résonne comme un pétard.<br />

L’onc<strong>le</strong> est surpris.<br />

« Et bien ça alors, c’est une cartouche humide ! »<br />

Il laisse tomber la première cartouche sur <strong>le</strong> sol et glisse la deuxième<br />

dans <strong>le</strong> canon.<br />

« Cel<strong>le</strong>-la est la bonne, dit-il. El<strong>le</strong> est bien sèche »<br />

Gonzague est tombé à genoux. Il p<strong>le</strong>ure et supplie.<br />

« Tonton, je veux plus ! J’ai jamais voulu…<br />

-Gonzague, tu mens. Ca fait au moins vingt fois que je t’entends dire<br />

que tu veux te suicider depuis que tu es arrivé ici. Al<strong>le</strong>z ! Ce n’est qu’une<br />

mauvaise seconde à passer »<br />

Il lève son fusil et vise. Gonzague a <strong>le</strong> visage jaune pa<strong>le</strong> comme une<br />

pou<strong>le</strong> qui vient de perdre toutes ses plumes. Il tombe à la renverse au<br />

moment où Marc appuie sur la gâchette. Clac !<br />

« Merde ! Mais c’est pas vrai ! Encore une cartouche humide… Bon,<br />

c’est pas grave. J’ai un couteau avec moi. Al<strong>le</strong>z, on va faire comme Isaac<br />

avec son fils dans la Bib<strong>le</strong> ! »<br />

Marc pose son fusil sur <strong>le</strong> sol et sort un énorme couteau de sa poche. Il<br />

s’avance vers Gonzague. Celui-ci vient de réaliser qu’il n’est pas encore<br />

en enfer. Il voit la lame bril<strong>le</strong>r dans la main de son onc<strong>le</strong> et se redresse<br />

vivement.<br />

« Non, tonton ! Beug<strong>le</strong>-t-il comme un fou. Non, pitié ! »<br />

Il déta<strong>le</strong> de toutes ses grandes jambes de joueur de tennis et s’encourt<br />

vers la plaine. Il fait un cent mètres qui lui aurait valu une médail<strong>le</strong> d’or<br />

olympique. Il tombe, s’écorche contre des épineux, se casse la figure dans<br />

<strong>le</strong>s pierres. Il court alors que Marc est à ses trousses.<br />

« Gonzague ! Voyons soit raisonnab<strong>le</strong>. Reviens. Laisse toi faire… »<br />

Mais l’aîné est déjà loin dans la nature, derrière des grands algarves<br />

b<strong>le</strong>u-gris. Marc s’arrête et crie :<br />

« Ne reviens surtout pas chez moi tant que tu n’es pas décidé à vivre ! »

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