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-Chiche ! Dit Cédric en présentant ses épau<strong>le</strong>s. Al<strong>le</strong>z-y, <strong>le</strong>vez-la et<br />
vous me la placez de travers. Ok ? »<br />
Ils parviennent à sou<strong>le</strong>ver la carcasse et la posent sur ses épau<strong>le</strong>s.<br />
Cédric avance <strong>le</strong>ntement, en hésitant à cause des cailloux qui rou<strong>le</strong>nt<br />
sous ses pieds. Un peu plus tard, Gonzague prend la relève. Ils<br />
parviennent enfin au véhicu<strong>le</strong> où Bill <strong>le</strong>s attend en fumant une<br />
Chesterfield. Ils déchargent la carcasse sur la platte-forme.<br />
Un instant plus tard, debout derrière la cabine, <strong>le</strong>s trois garçons rient à<br />
cœur joie et chantent des chansons paillardes en gloussant pendant que<br />
Bill manœuvre <strong>le</strong> véhicu<strong>le</strong> sur la piste caillouteuse.<br />
164<br />
Il arrivent à la ferme et Bill dépose l’antilope à cent mètres de la<br />
maison, sur une plaque de béton. Il distribue trois couteaux aux cousins<br />
et plusieurs seaux d’eau.<br />
« Now you can prepare the meat for your supper, dit-il en s’éloignant”<br />
Il s’en va prendre son café avec Marc qui observait <strong>le</strong> manège depuis la<br />
véranda. Un quart d’heure plus tard, Marc et Bill sautent dans la<br />
Landcruiser et s’en vont inspecter <strong>le</strong>s recherches paléontologiques de<br />
l’autre coté des collines.<br />
Agenouillés auprès de la carcasse, <strong>le</strong>s aînés hésitent, tripotent, coupent<br />
par ci et par-la, malhabi<strong>le</strong>s. Ils jouent avec <strong>le</strong>urs couteaux jusqu’au<br />
moment où la rage de Gonzague explose en une débauche sanguinaire. Il<br />
poignarde <strong>le</strong> cadavre plusieurs fois en gueulant sa haine. Les autres font<br />
de même. Plus de cent coups perforent la carcasse avant qu’ils ne<br />
s’avisent de la dépecer. Cédric déchire l’abdomen et plonge ses mains<br />
pour en retirer <strong>le</strong>s tripes. Olivier est un peu dégoûté mais il ne tarde<br />
guère à se joindre à la barbarie des aînés.<br />
Le sang dégouline de <strong>le</strong>urs mains et <strong>le</strong> long des bras.<br />
« Tu veux un morceau de steak tartare? Dit Cédric en présentant un<br />
morceau de cuisse à son frère.<br />
-J’aime pas <strong>le</strong> steak tartare !<br />
-Alors c’est pour toi, Olivier! »<br />
Et vlan ! Il <strong>le</strong> jette au visage de son cousin en riant.<br />
Ce dernier a <strong>le</strong> visage barbouillé de sang et de colère et lui renvoie <strong>le</strong><br />
morceau sanguino<strong>le</strong>nt sur sa chemise. Le sang gic<strong>le</strong> et la colère est<br />
remplacée par des rires d’un plaisir sinistre.<br />
Ils ont très vite <strong>le</strong>s mains, bras et visages couverts de sang.