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Raphaël a soudain acquis une force surhumaine. Il parvient à<br />
s’échapper mais trébuche et tombe. Les trois cousins sautent sur lui et <strong>le</strong><br />
tiennent fermement. Cédric lui assène un coup de poing sur <strong>le</strong> visage. Le<br />
sang gic<strong>le</strong> de son arcade sourcilière.<br />
« Attendez ! Hur<strong>le</strong> Gonzague en crachant son fiel. Tapez pas. J’ai autre<br />
chose à lui montrer. On va pas l’assommer de suite quand même ! Tenez<strong>le</strong><br />
et venez dans <strong>le</strong> hangar. La, mettez-<strong>le</strong> contre <strong>le</strong> tracteur. Tenez lui <strong>le</strong>s<br />
bras pendant que je vais chercher …. »<br />
Il s’enfuit vers la maison et revient en courrant. Il a <strong>le</strong>s yeux d’un fou et<br />
bave tout en riant dans sa folie. Il serre un grand couteau de cuisine dans<br />
la main.<br />
« On va faire comme avec l’antilope. Du sang ! Du sang ! »<br />
Les deux autres sont pris dans l’engrenage de la folie de <strong>le</strong>ur aîné.<br />
Raphaël se sent pris dans une souricière et ne lit aucune trace de<br />
sympathie sur <strong>le</strong>urs deux visages.<br />
« Du sang ! Du sang !<br />
-Du sang ! Reprend Olivier qui transpire comme un verre de bière en<br />
été.<br />
Raphaël voit la lame bril<strong>le</strong>r et <strong>le</strong> regard fou de l’aîné. Il panique et crie.<br />
« Tonton ! Bill ! Venez vite…Il sont fous !<br />
-C’est ça, crie junior, ricane Gonzague. Y’a personne ici pour<br />
t’entendre !<br />
-On va d’abord lui lier <strong>le</strong>s mains au tracteur avant de <strong>le</strong> découper vif !<br />
Lance Gonzague. Des cordes ! Cherches des cordes.<br />
-J’peux pas ! Répond Cédric. Je dois <strong>le</strong> tenir »<br />
L’aîné se met à fureter furieusement dans tout <strong>le</strong> débarras du hangar.<br />
Raphaël hur<strong>le</strong>. Seul <strong>le</strong> vent lui répond, toujours aussi dément et aigre.<br />
Gonzague cherche désespérément et jette toute la ferrail<strong>le</strong> autour de lui<br />
pour trouver de la corde.<br />
« Et merde ! J’trouve pas…<br />
- Dépêches-toi ! Crie Cédric. Y cherche à s’échapper.<br />
- Tenez-<strong>le</strong> bien. J’arrive ! »<br />
Le vent siff<strong>le</strong> de plus bel<strong>le</strong> et s’enrou<strong>le</strong> autour des arbres pour une<br />
danse insensée. Une odeur étrange comme une peau de mouton mouillée<br />
entre sous <strong>le</strong> hangar. Une ombre géante survo<strong>le</strong> la ferme, comme cel<strong>le</strong><br />
d’un aig<strong>le</strong> démesuré. La lumière crue du so<strong>le</strong>il se dissipe et l’ombre<br />
tombe sur <strong>le</strong>s bâtiments.<br />
Dans <strong>le</strong>ur folie meurtrière <strong>le</strong>s garçons ne s’en rendent pas compte.<br />
« Tue-<strong>le</strong> ! Crie Olivier hors de lui. Dépêches-toi de trouver des cordes.<br />
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