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Le Graal tome 6 - Perceval Le Gallois

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et, d’un seul coup, lui fendit le heaume et la blessa si grièvement à la tête qu’elle poussa un cri strident et<br />

commanda à toute sa troupe de s’enfuir : « Fuyez ! fuyez ! glapit-elle, avant que <strong>Perceval</strong> ne vous tue<br />

toutes, ainsi qu’il a été prédit ! Il a appris à notre école des tours guerriers que nul autre ne connaît !<br />

Fuyez ! » Alors, Arthur et ses gens se ruèrent tous ensemble sur les sorcières, et celles qui ne furent pas<br />

tuées s’enfuirent si loin que l’on n’entendit jamais plus parler d’elles.<br />

<strong>Perceval</strong> revint chez son oncle. « J’ai vengé ton fils, dit-il, les sorcières de Kaerloyw sont mortes, et<br />

celles qui ne le sont pas ont fui si loin qu’elles ne nuiront plus à personne. – C’est bien, dit l’homme aux<br />

cheveux gris, mais il reste <strong>Le</strong> Hellin et tous les brigands qui sont à son service. – Je m’en charge, mon<br />

oncle, dit <strong>Perceval</strong>, à condition que mon cousin vienne avec moi. » Il emmena donc le jeune homme blond<br />

et, avec l’aide de quelques chevaliers, il envahit les terres de <strong>Le</strong> Hellin. Il rencontra cinq hommes de<br />

celui-ci et les attaqua. Quatre d’entre eux prirent la fuite, mais <strong>Perceval</strong> tua le cinquième d’un coup<br />

d’épée.<br />

En apprenant que <strong>Perceval</strong> avait tué l’un des siens, <strong>Le</strong> Hellin entra dans une violente colère et jura<br />

qu’il n’aurait un instant de repos qu’il ne se fût emparé de lui ou ne l’eût tué. Et il publia que si l’un des<br />

chevaliers de sa cour réussissait à s’emparer du <strong>Gallois</strong>, lui-même l’en récompenserait en lui donnant<br />

l’un de ses meilleurs châteaux. Aussi, nombreux furent ceux qui se lancèrent à la recherche de <strong>Perceval</strong>.<br />

Sept d’entre eux se présentèrent ainsi dès le lendemain devant le manoir de son oncle. <strong>Perceval</strong> était en<br />

train de s’armer dans la cour, en compagnie du jeune homme blond et de quatre chevaliers qui avaient<br />

pris fait et cause pour lui, quand il entendit le tapage mené par les sbires de <strong>Le</strong> Hellin. Aussitôt, il se<br />

précipita au-dehors, suivi de ses compagnons.<br />

Une fois devant les sept hommes, il leur cria : « Qui êtes-vous et que voulez-vous ? » Ils répondirent<br />

qu’ils étaient les ennemis du fils de la Veuve Dame. « C’est moi ! leur répondit <strong>Perceval</strong>, et je vous<br />

défie ! » Sans plus tarder, il se rua sur eux de toute son ardeur, ainsi que ses cinq fidèles. Et chacun<br />

renversa son adversaire avec une telle violence qu’il le mit à mal, le blessant ou bien lui brisant bras ou<br />

cuisse. <strong>Le</strong> septième soutint le combat autant qu’il le put, mais dut finalement s’avouer vaincu lui aussi. Et<br />

<strong>Perceval</strong> le fit prendre et conduire au manoir de son oncle avec les six précédents.<br />

Or, <strong>Le</strong> Hellin était allé chasser à l’arc dans la forêt. En entendant le fracas des armes, il galopa de ce<br />

côté. L’un des quatre chevaliers prévint <strong>Perceval</strong> : « Seigneur ! voici <strong>Le</strong> Hellin qui arrive ! C’est lui qui<br />

s’est emparé des terres de ton père après l’avoir traîtreusement blessé. C’est de lui que tu dois te venger.<br />

Regarde comme il est violent et emporté ! » <strong>Perceval</strong> fit comme on lui disait et sentit la haine envahir son<br />

cœur. S’élançant sus à l’ennemi de toute la vitesse de son cheval, il le frappa de sa lance en pleine<br />

poitrine et l’envoya mordre la poussière. Puis il sauta à bas de son cheval et tira son épée. Mais <strong>Le</strong><br />

Hellin, qui s’était déjà relevé, l’attendait de pied ferme.<br />

La lutte fut acharnée. Tantôt l’un paraissait avoir le dessus, tantôt l’autre. Tous deux esquivaient les<br />

coups avec souplesse et habileté. Mais comme le jour déclinait, <strong>Le</strong> Hellin fit un faux pas et tomba de telle<br />

sorte qu’emporté par son élan <strong>Perceval</strong> l’atteignit de plein fouet, lui tranchant le bras droit. <strong>Le</strong> Hellin<br />

poussa un cri terrible, mais <strong>Perceval</strong> ne l’entendit même pas. Tout possédé par la fureur, il leva encore<br />

son épée et frappa <strong>Le</strong> Hellin à la cuisse si rudement que sa lame se brisa en deux tronçons.<br />

Hébété, il demeura immobile. Ses gens, inquiets de le voir ainsi, vinrent vers lui et lui demandèrent<br />

s’il était blessé. Il leur répondit qu’il allait très bien et leur ordonna de hisser <strong>Le</strong> Hellin sur un cheval et<br />

de l’emmener jusqu’au manoir de son oncle. « Seigneur, dit <strong>Perceval</strong> à ce dernier, voici <strong>Le</strong> Hellin, le<br />

félon qui a tué mon père et trois de tes fils, le maudit qui s’est emparé de tous tes biens et de tous ceux de<br />

mon père. » <strong>Le</strong> blessé s’écria : « Vieil homme ! ton neveu m’a blessé et a fait prisonniers mes chevaliers<br />

ainsi que moi-même. Fais-moi libérer, au nom de Dieu, et je te rendrai tous les châteaux que je t’ai pris,<br />

ainsi que toutes les terres qui les entourent. »<br />

En entendant ces paroles, <strong>Perceval</strong> fut repris d’une formidable colère. « Te libérer ! s’écria-t-il, tu n’y

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