testing - International Labour Organization
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discrimination qui est sensiblement plus faible à l’issue des contacts initiaux et des mises en<br />
attente. Tout se passe comme si certains de ces employeurs avaient été amenés, en relation<br />
directe et répétée avec les candidates au téléphone, à aller au-delà des réponses hâtives, des<br />
attitudes réflexes, des habitudes et des facilités qui alimentent bon nombre de discriminations.<br />
Ce « biais » ne pouvant être réellement corrigé, le taux de discrimination nette cumulée à<br />
l’encontre des femmes d’« origine maghrébine » (27.4 % à Strasbourg) reste prima faciae<br />
bien inférieur aux taux enregistrés contre les femmes d’« origine noire africaine » (45.4 % à<br />
Marseille et 56.0 % à Paris). Le taux de discrimination nette cumulée à Strasbourg est le plus<br />
faible enregistré. Nonobstant l’intérêt que recèlent les raisons de cette faiblesse relative, il<br />
n’en demeure pas moins que ce résultat recouvre la réalité suivante : lorsque les employeurs<br />
ont fait un choix entre les deux candidates strasbourgeoises, ce choix s’est porté 2 fois sur 3<br />
sur celle qui évoquait une « origine hexagonale ancienne » plutôt que sur la candidate<br />
d’« origine maghrébine » 76 . En terme de discrimination, un tel résultat ne peut être jugé<br />
satisfaisant. C’est de loin, pourtant, le meilleur de toute l’enquête.<br />
À rapprocher les Tableaux 14 et 15, tout en veillant à ne comparer que les résultats<br />
concernant à chaque fois la même « origine », les taux de discrimination nette cumulée<br />
enregistrés au sein des paires de jeunes femmes apparaissent souvent inférieurs à ceux<br />
enregistrés au sein des paires de jeunes hommes. Ils sont respectivement :<br />
• de 27.4 % (femmes) contre 45.9 % et 48.8 % (hommes) sur « l’origine maghrébine »,<br />
• de 45.4 % et 56.0 % (femmes) contre 53.9 % (hommes) sur « l’origine noire africaine ».<br />
Une fois de plus, il faut veiller à ne pas mésinterpréter ces données, qui ne signifient<br />
aucunement que les femmes seraient moins discriminées à l’embauche que les hommes 77 . En<br />
effet, les discriminations à raison du genre ne sont jamais testées dans cette enquête, qui ne<br />
teste que les discriminations à raison de différentes « origines ». Ces discriminations selon<br />
l’origine, simplement, tendent souvent à se manifester encore plus fortement lorsqu’elles<br />
s’appliquent entre des hommes que lorsqu’elles s’appliquent entre des femmes.<br />
11.4. Résultats obtenus au final par les différents types de paires<br />
À l’instar des synthèses réalisées à la fin des sections 9 et 10, les Tableaux 16 et 17 ci-après<br />
permettent de distinguer, cette fois-ci en fonction du sexe et de l'origine apparente du candidat<br />
minoritaire, la proportion de tests où le choix de l'employeur a été :<br />
• en faveur du candidat majoritaire à l'une quelconque des étapes du recrutement ;<br />
• en faveur du candidat minoritaire à l'une quelconque des étapes du recrutement ;<br />
• égal pour les deux candidat.e.s tout au long du processus de recrutement, que celui-ci ait<br />
débouché sur un double refus ou une double proposition d'essai ou d'embauche.<br />
76 Ce calcul est détaillé en section 11.4.<br />
77 Les quelques études par tests de discrimination sexuelle à l’embauche dont nous pouvons disposer<br />
[Petit (2003), Amadieu (2004)], tout comme les nombreuses statistiques sur les situations de chômage<br />
des femmes (voir notamment le Tableau 12 présenté dans la Partie II), indiquent que c’est plutôt<br />
l’inverse qui est vrai.<br />
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