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Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

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presque une incitation à détourner le limiteur, parce que si<br />

l’on imagine un mariage ou une manifestation quelconque où<br />

il y a eu <strong>de</strong>ux dépassements dans l’heure <strong>et</strong> que l’ém<strong>et</strong>teur<br />

a coupé la sonorisation, si on peut pas rem<strong>et</strong>tre en route la<br />

sonorisation on va créer <strong>de</strong>s nuisances supplémentaires.<br />

Emmanuel Bert : Normalement, un limiteur est là pour ne<br />

pas fonctionner, pour ne pas se déclencher, c’est une simple<br />

garantie. Il ne <strong>de</strong>vrait donc pas se déclencher trois fois dans<br />

la même heure. Effectivement, il est très rare que ce soit<br />

l’installateur qui réamorce un système après une coupure<br />

dite définitive, mais le fait que l’utilisateur puisse<br />

réamorcer lui-même est une clause <strong>de</strong> non-conformité aux<br />

dispositions du décr<strong>et</strong>.<br />

Philippe Marconi : Dans le cas que je cite, le limiteur n’est<br />

pas remis en service tout simplement parce que<br />

l’installateur ne s’est pas déplacé. Le limiteur est bien<br />

conforme mais le fait qu’on arrête définitivement la<br />

sonorisation au bout <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux coupures provoque le<br />

détournement du limiteur : on branche la sono à côté <strong>et</strong> on<br />

crée <strong>de</strong>s nuisances qui ne sont plus contrôlées par le<br />

limiteur. C’est donc bien pire.<br />

Emmanuel Bert : En théorie, un limiteur qui coupe <strong>de</strong>vrait<br />

être asservi à toutes les prises sans exception <strong>de</strong><br />

l’établissement dans lequel il est installé.<br />

Philippe Marconi : Je vous livre <strong>de</strong>s réflexions qui<br />

reviennent du terrain, qui ne relèvent pas <strong>de</strong> la théorie.<br />

Emmanuel Bert : C’est bien compris. Nous allons en eff<strong>et</strong><br />

réfléchir à d’autres moyens <strong>de</strong> garantie. Il faut quand même<br />

préserver, d’une part, la tranquillité <strong>de</strong>s riverains, <strong>de</strong> ces<br />

établissements ou <strong>de</strong> ces lieux où on ém<strong>et</strong> <strong>de</strong> la musique <strong>et</strong>,<br />

d’autre part, pouvoir garantir effectivement la « jouissance<br />

paisible » du lieu.<br />

Philippe Ritter : Est-il techniquement concevable <strong>de</strong><br />

produire un limiteur qui coupe dix secon<strong>de</strong>s au premier<br />

dépassement, une minute au <strong>de</strong>uxième, dix minutes au<br />

troisième <strong>et</strong> une heure au quatrième ?<br />

Philippe Marconi : Oui techniquement, c’est possible. Cela<br />

pourrait faire partie <strong>de</strong>s mesures à envisager,<br />

effectivement.<br />

De la suppression <strong>de</strong> l’agrément <strong>de</strong>s<br />

organismes habilités à réaliser le mesurage du<br />

bruit en milieu <strong>de</strong> travail ?<br />

Frédéric Delafosse (Acouphen environnement) : Quelle est<br />

la date <strong>de</strong> la suppression prochaine <strong>de</strong> l’agrément <strong>de</strong>s<br />

organismes habilités à réaliser le mesurage du bruit en<br />

milieu <strong>de</strong> travail ?<br />

Emmanuel Bert : À partir du 1 er janvier 2006, il n’y aura<br />

plus <strong>de</strong> nouvel agrément dispensé par le ministère chargé du<br />

travail, mais il existera encore pendant <strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong>s<br />

organismes agréés, puisque certains agréments sont donnés<br />

pour trois ans.<br />

Philippe Ritter : Il y a une tendance lour<strong>de</strong> au niveau<br />

européen à considérer que les procédures d’habilitation qui<br />

sont délivrées par un gouvernement ou une autorité<br />

administrative quelconque, <strong>et</strong> qui distinguent un opérateur<br />

particulier, doivent respecter un certain nombre<br />

d’obligations qui sont celles, notamment, <strong>de</strong> l’assurance<br />

qualité <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’accréditation par <strong>de</strong>s organismes<br />

accréditeurs. En l’occurrence, le Cofrac, lorsqu’il délivre<br />

une accréditation à un organisme, certifie que l’opérateur<br />

travaille dans <strong>de</strong>s conditions qui sont précisées, qu’il dit ce<br />

qu’il fait <strong>et</strong> qu’il fait ce qu’il dit. Cela n’a plus rien à voir<br />

avec une autorisation par un ministère.<br />

Émile Perrier (Association <strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s victimes <strong>de</strong><br />

troubles <strong>de</strong> voisinage) : Quelle est l’autorité administrative<br />

responsable, in fine, <strong>de</strong> l’application réelle du décr<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

1998 ?<br />

Emmanuel Bert : L’autorité administrative compétente en<br />

matière <strong>de</strong> lieux musicaux, dans le cadre du décr<strong>et</strong> <strong>de</strong> 1998,<br />

c’est le préf<strong>et</strong>. Ceci étant, l’autorité municipale peut<br />

exercer une police judiciaire. Donc, un maire peut dresser<br />

un procès verbal à l’encontre d’un établissement qui ne<br />

serait pas en conformité avec le décr<strong>et</strong>. Rien n’empêche un<br />

maire <strong>de</strong> déléguer <strong>de</strong>s agents au sein <strong>de</strong> sa commune pour le<br />

faire mais, la police administrative, c’est le préf<strong>et</strong>.<br />

Le décr<strong>et</strong> Lieux musicaux : quel accueil parmi<br />

la profession ?<br />

Chantal Laroche : Le décr<strong>et</strong> a-t-il été bien accepté ? Y a-t-il<br />

eu diminution <strong>de</strong> la fréquentation <strong>de</strong>s discothèques, <strong>de</strong>s<br />

bars, une diminution <strong>de</strong>s plaintes <strong>de</strong> voisinage ? Et la limite<br />

<strong>de</strong> 105 dB(A) a-t-elle été fixée en fonction du dommage à<br />

l’audition <strong>de</strong>s travailleurs à l’intérieur <strong>de</strong> ces lieux là, ou<br />

<strong>de</strong>s clients ?<br />

Emmanuel Bert : La profession a eu peur au départ mais<br />

s’est rapi<strong>de</strong>ment aperçue que ce n’était pas une trop forte<br />

contrainte, puisqu’on peut constater que la plupart <strong>de</strong>s<br />

discothèques ém<strong>et</strong>tent à moins <strong>de</strong> 100 dB.<br />

Nicolas Grén<strong>et</strong>ier : La valeur <strong>de</strong> 105 dB était vraiment un<br />

compromis entre ce que <strong>de</strong>mandaient les exploitants <strong>et</strong> les<br />

hygiénistes, qui trouvaient ce niveau très élevé. Ce niveau a<br />

eu le mérite d’avoir un rôle pédagogique vis-à-vis <strong>de</strong>s<br />

exploitants qui savent maintenant que la musique à haut<br />

niveau sonore peut avoir <strong>de</strong>s conséquences sur l’audition.<br />

Philippe Ritter : La profession a fait usage <strong>de</strong> toutes ses<br />

capacités <strong>de</strong> lobbying pour lutter contre l’application <strong>de</strong> ce<br />

texte. Puis, constatant que le décr<strong>et</strong> n’empêchait pas<br />

l’exercice <strong>de</strong> la profession, <strong>et</strong> pouvait même la faciliter,<br />

puisque, à partir d’un moment où un établissement est<br />

déclaré conforme à un texte, son insertion dans le tissu<br />

social en est favorisée, la situation s’est régularisée. Aucune<br />

baisse <strong>de</strong> fréquentation, aucune protestation <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s<br />

clients n’a été enregistrée.<br />

Catherine Rétoré (Agence régionale pour l’environnement<br />

Provence-Alpes-Côte-d’Azur) : Pour quels motifs, juridiques<br />

ou techniques, les cinémas sont-ils exclus ?<br />

Emmanuel Bert : L’exclusion <strong>de</strong>s cinémas est mentionnée<br />

uniquement dans la circulaire, qui n’est pas un texte<br />

réglementaire. Donc, rien n’empêche une personne <strong>de</strong><br />

constituer une plainte à l’encontre d’un cinéma <strong>et</strong> d’aller<br />

porter l’affaire <strong>de</strong>vant une juridiction pénale. C’est le<br />

ministère <strong>de</strong> la Culture qui, en 1998, a souhaité exclure les<br />

cinémas mais, a priori, il ne s’opposerait plus à leur prise en<br />

compte si l’on modifiait le texte.<br />

Daniel Mothié (pôle <strong>de</strong> compétence bruit du Rhône) : En<br />

quoi la norme apporte-t-elle un plus par rapport au cahier<br />

<strong>de</strong>s charges <strong>de</strong> l’arrêté, dans la mesure où, pour l’instant,<br />

on ne peut pas imposer à quelqu’un <strong>de</strong> poser un limiteur<br />

conforme à la norme ?<br />

Emmanuel Bert : La norme, en l’état actuel, est un peu plus<br />

complète que le cahier <strong>de</strong>s charges. Dans sa stricte<br />

application, il est vrai, le décr<strong>et</strong> ne prévoit pas la possibilité<br />

d’imposer un limiteur conforme à la norme. Une norme reste<br />

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Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005

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