Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...
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Mathias Meisser : La question <strong>de</strong> Michel Villot peut être<br />
prolongée. À supposer qu’on ait fait le bon diagnostic <strong>de</strong>s<br />
structures, est-ce qu’on sait améliorer <strong>et</strong> atteindre un<br />
résultat ? Je crois pouvoir dire que, pour répondre, il faut<br />
distinguer <strong>de</strong>ux grands types <strong>de</strong> bâtiments : d’une part, les<br />
bâtiments que je qualifierais d’homogènes <strong>et</strong> lourds, en<br />
maçonnerie, mais cela peut être <strong>de</strong>s poutrelles hourdis ;<br />
d’autre part, la batterie <strong>de</strong>s bâtiments <strong>de</strong> type ancien, à<br />
solives <strong>de</strong> bois ou <strong>de</strong> métal. Pour le bâtiment homogène, on<br />
arrivera à apprécier un objectif qu’on arrivera, à peu près, à<br />
tenir. Car l’on intervient alors dans un cadre qui s’apparente<br />
à celui du neuf. En revanche, dans l’ancien, l’évaluation <strong>de</strong><br />
l’objectif sera moins précise, à cause <strong>de</strong>s transmissions<br />
latérales, qui sont très mal connues. Elles sont<br />
heureusement souvent relativement faibles, grâce à<br />
l’hétérogénéité <strong>de</strong>s matériaux, qui crée <strong>de</strong>s pertes à chaque<br />
interface entre produits. En raisonnant en isolements, un<br />
peu comme on applique les formules <strong>de</strong> renforcement,<br />
m<strong>et</strong>tons, aux indices d’affaiblissement acoustique <strong>de</strong>s<br />
parois, on obtient aussi <strong>de</strong>s résultats relativement corrects.<br />
Il n’en reste pas moins que la garantie <strong>de</strong> résultats est<br />
beaucoup plus dangereuse. Or souvent, on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux<br />
entreprises, aux constructeurs, <strong>de</strong> garantir leurs résultats.<br />
Jacques Daliphard : On arrive à s’affranchir quelque peu <strong>de</strong><br />
c<strong>et</strong>te obligation <strong>de</strong> résultat, en vertu du fait qu’il est<br />
difficile <strong>de</strong> garantir un résultat précis. On se situera plutôt<br />
dans une logique consistant à se rapprocher <strong>de</strong> la<br />
réglementation <strong>de</strong> 1969 ou <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> 1999.<br />
Francis Bénichou : Je ne voudrais pas que l’on termine sur<br />
une note trop pessimiste quant à l’amélioration <strong>de</strong> l’habitat<br />
existant. Nous sommes tout <strong>de</strong> même quelques-uns à avoir<br />
connu <strong>de</strong>s expériences d’opérations <strong>de</strong> réhabilitation dans<br />
<strong>de</strong>s habitats, effectivement non homogènes en termes <strong>de</strong><br />
structure, qui se sont avérés satisfaisantes. Bien sûr, la<br />
prévision est plus difficile. J’ai à l’esprit au moins une<br />
opération, menée à Charleville, avec <strong>de</strong>s planchers<br />
totalement hétérogènes d’un niveau à l’autre. Nous avons<br />
finalement adopté une solution <strong>de</strong> renforcement somme<br />
toute classique — plaque <strong>de</strong> plâtre sur ossature <strong>et</strong> laine<br />
minérale —, qui a donné <strong>de</strong>s résultats en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong>s 51 dB(A)<br />
<strong>de</strong> la réglementation <strong>de</strong> 1969, mais qui a apporté une<br />
amélioration <strong>de</strong> 7 à 8 dB par rapport à l’état initial, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />
performances <strong>de</strong> 48 à 49 dB. En réhabilitation, les solutions<br />
existent, mais la prescription, surtout sur un habitat non<br />
homogène est un exercice plus difficile. Il ne faut pas être<br />
pessimiste, mais très pru<strong>de</strong>nt.<br />
Ghislain Pinçon : Je crois que non seulement la prescription<br />
est plus difficile, mais également, tout au long <strong>de</strong>s travaux,<br />
il importe que le bureau d’étu<strong>de</strong>s, l’entreprise <strong>de</strong> mise en<br />
œuvre <strong>et</strong> la maîtrise d’œuvre échangent en permanence.<br />
Cela nécessite une organisation un tant soit peu différente<br />
du fonctionnement habituel d’un chantier.<br />
Aline Gaulupeau : En réhabilitation, très souvent, un<br />
diagnostic est nécessaire. Il arrive fréquemment que les<br />
maîtres d’ouvrage se tournent vers nous, bureau <strong>de</strong><br />
contrôle, <strong>et</strong> nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt d’assurer pour eux une mission<br />
d’acoustique. Nous leur répondons qu’il faudrait faire un<br />
diagnostic, mais quand ils se tournent vers nous, les<br />
différentes entreprises qui sont intervenues ont déjà fait<br />
plein <strong>de</strong> trous, <strong>et</strong> il est trop tard pour faire un diagnostic. Je<br />
persiste à dire que, sans diagnostic, on ne peut non<br />
seulement rien garantir mais on ne peut même pas se fixer<br />
d’objectif. On va donc à l’aventure. Il faudrait que le maître<br />
d’ouvrage sache précisément ce pour quoi il réhabilite.<br />
Souvent, la réhabilitation n’a pas pour obj<strong>et</strong> d’améliorer le<br />
confort acoustique. On s’en tient alors à ne pas détériorer<br />
les performances. Cela mérite quand même un diagnostic.<br />
Ghislain Pinçon : Jusqu’à présent, l’acoustique, aux yeux<br />
<strong>de</strong>s maîtres d’ouvrage, ce n’est pas très “ven<strong>de</strong>ur”. Comme<br />
ils ne ven<strong>de</strong>nt pas l’acoustique à leurs clients, ils restent<br />
très frileux.<br />
Mathias Meisser : Attention à c<strong>et</strong>te notion : ce n’est peutêtre<br />
pas très ven<strong>de</strong>ur, mais cela peut s’avérer très<br />
dévastateur. Combien d’exemples d’opérations <strong>de</strong><br />
réhabilitation totale qui se terminent <strong>de</strong>vant les tribunaux.<br />
Or, l’examen <strong>de</strong> la jurispru<strong>de</strong>nce en matière <strong>de</strong> contentieux<br />
après réhabilitation indique que les juges condamnent les<br />
performances trop éloignées <strong>de</strong> celles du neuf, n’offrant pas<br />
un confort acoustique suffisant. Même en l’absence <strong>de</strong><br />
réglementation.<br />
Ghislain Pinçon : C<strong>et</strong>te jurispru<strong>de</strong>nce n’est pas encore<br />
suffisante pour servir d’exemple.<br />
Mathias Meisser : En cas <strong>de</strong> litige, les juges se basent sur la<br />
réglementation du neuf en vigueur lors <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong><br />
l’immeuble.<br />
Ghislain Pinçon : C’est à ce titre, en eff<strong>et</strong>, qu’un texte<br />
d’encadrement, circulaire ou recommandation, aurait un<br />
intérêt, à l’instar <strong>de</strong> ce qui se fait dans d’autres domaines<br />
tels que la sécurité incendie ou la sécurité électrique. Un<br />
texte qui donnerait <strong>de</strong>s conseils <strong>et</strong> qui informerait les<br />
maîtres d’ouvrage que, même en l’absence <strong>de</strong><br />
réglementation, il y a lieu <strong>de</strong> se préoccuper <strong>de</strong> l’acoustique.<br />
Les vitrages isolants en rénovation <strong>et</strong> réhabilitation <strong>de</strong> logements<br />
Alain Roussel (Saint-Gobain Glass France)<br />
Une feuille <strong>de</strong> verre <strong>de</strong> 1 mm d’épaisseur pèse 2,5 kg par<br />
mètre carré. Un vitrage <strong>de</strong> 4 mm pèse donc 10 kg/m 2 . Quand<br />
on fait appel à la loi <strong>de</strong> masse, on utilise <strong>de</strong>s verres<br />
beaucoup plus épais, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 mm, ce qui équivaut à<br />
25 kg/m 2 . Ce sont <strong>de</strong>s solutions lour<strong>de</strong>s, certes efficaces<br />
contre le bruit, mais qui n’isolent pas du froid en tant que<br />
simple vitrage. Quand la température est <strong>de</strong> 0°C <strong>de</strong>hors, il<br />
faut savoir que la température intérieure d’un vitrage simple<br />
dans une pièce chauffée à 20°C, qu’il ait 4 ou 10 mm<br />
d’épaisseur, est <strong>de</strong> 5°C. Une dépense inutile <strong>de</strong> chauffage <strong>et</strong><br />
un manque <strong>de</strong> confort qui nécessitent <strong>de</strong> mieux isoler. En<br />
montant <strong>de</strong>ux verres <strong>de</strong> 4 mm en vitrage isolant, il est<br />
possible d’améliorer <strong>de</strong> façon simple la résistance<br />
thermique. Les compositions verrières les plus couramment<br />
utilisées en double vitrage associent donc 2 feuilles <strong>de</strong> verre<br />
<strong>de</strong> 4 mm, séparées par un espace d’air, <strong>de</strong> 6 mm dans les<br />
années 70, <strong>de</strong> 12 mm dans les années 90 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 16 mm<br />
aujourd’hui. Parallèlement à l’augmentation <strong>de</strong> la lame<br />
d’air, la performance thermique <strong>de</strong>s doubles vitrages a été<br />
augmentée très sensiblement par l’usage <strong>de</strong> verre à couche<br />
peu émissive. Mais toutes ses améliorations thermiques sont<br />
sans eff<strong>et</strong> sur la performance acoustique <strong>de</strong>s doubles<br />
vitrages. Chacun sait qu’un vitrage 4/12/4 ou 4/6/4 a<br />
sensiblement la même efficacité acoustique qu’un vitrage<br />
monolithique <strong>de</strong> 4 mm. Pour améliorer leur performance<br />
acoustique on a traditionnellement recours à <strong>de</strong>s vitrages<br />
asymétriques. Typiquement, on choisit pour l’un <strong>de</strong>s verres<br />
une épaisseur <strong>de</strong> 10 mm. On passe donc d’un vitrage 4/16/4<br />
qui pèse 20 kg/m 2 à un vitrage 4/10/10 qui, lui, pèse 35<br />
kg/m 2 , soit une augmentation <strong>de</strong> 15 kg au mètre carrée, ce<br />
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Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005