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Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

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éléments susceptibles <strong>de</strong> perturber la propagation sont bien<br />

moins prégnants. Dès lors, une approche plus élémentaire<br />

autorisera sans doute une estimation correcte à 20 Hz <strong>et</strong>,<br />

par exemple, 2 km. Et puis, s’agissant ici <strong>de</strong> prévisions en<br />

dB(A), les très basses fréquences sont n<strong>et</strong>tement atténuées<br />

par le filtre.<br />

Dans ce débat, on s’est ensuite interrogés sur la crédibilité<br />

d’une précision au décibel près, concernant les mesures in<br />

situ. Premier élément <strong>de</strong> réponse, les sources stables<br />

disponibles aujourd’hui, telles que celle utilisée sur le site<br />

<strong>de</strong> Lannemezan (étu<strong>de</strong> présentée par F. Junker), même sur<br />

une durée <strong>de</strong> trois semaines, sont précises à 1 ou 2 dB près.<br />

Deuxième élément à prendre en compte : grâce à <strong>de</strong>s micros<br />

<strong>de</strong> référence placés en champ proche <strong>de</strong> la source,<br />

d’éventuelles variations <strong>de</strong> la source peuvent être<br />

i<strong>de</strong>ntifiées <strong>et</strong> répercutées sur les autres capteurs. À<br />

Lannemezan, seules les conditions météo sont susceptibles<br />

d’occasionner <strong>de</strong>s écarts <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 15 ou 20 dB(A).<br />

À quand la sonie <strong>de</strong> Zwicker dans les étu<strong>de</strong>s<br />

d’impact ?<br />

Prenant appui sur la présentation <strong>de</strong> Jérémy Marozeau sur<br />

les estimateurs <strong>de</strong> sonie appliqués aux bruits non<br />

stationnaires, la discussion s’est ensuite attachée à rem<strong>et</strong>tre<br />

en cause l’hégémonie <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> niveau moyen <strong>et</strong> du<br />

dB(A). À c<strong>et</strong> égard, la sonie pourrait constituer une <strong>de</strong>s voies<br />

possibles <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> nouveaux indicateurs qualitatifs.<br />

Le problème avec les indicateurs tels que le L Aeq , c’est qu’ils<br />

ne perm<strong>et</strong>tent pas <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> différence entre <strong>de</strong>ux sons <strong>de</strong><br />

nature différente. Prenons pour exemple un son pur <strong>et</strong> un<br />

bruit blanc, <strong>de</strong> même L Aeq : certains suj<strong>et</strong>s pourraient<br />

percevoir l’un <strong>de</strong> ces sons comme étant <strong>de</strong>ux fois, voire<br />

quatre fois plus fort, que l’autre. Quant au dB(A), il<br />

correspond à une pondération pour les niveaux faibles, <strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong> 40 dB, alors quid <strong>de</strong> son sens pour <strong>de</strong>s niveaux<br />

voisins <strong>de</strong> 110 ou 120 dB ?<br />

C<strong>et</strong>te mise au point a servi <strong>de</strong> point <strong>de</strong> départ à une idée qui<br />

a semblé faire l’unanimité parmi l’assemblée : l’avantage<br />

qu’il y aurait, en matière <strong>de</strong> recherche sur le bruit, à<br />

accor<strong>de</strong>r davantage <strong>de</strong> place aux sciences sociales <strong>et</strong> aux<br />

sciences humaines. En eff<strong>et</strong>, pour ses tenants, ce<br />

renversement <strong>de</strong> perspective perm<strong>et</strong>trait <strong>de</strong> mieux explorer<br />

les déterminants <strong>de</strong> la gêne <strong>et</strong> constituerait un terrain<br />

propice à l’émergence d’indicateurs qualitatifs<br />

complémentaires <strong>de</strong>s critères acoustiques.<br />

Oui à l’incertitu<strong>de</strong>, mais à qui doit-elle<br />

profiter ?<br />

Si l’on pourrait être tentés <strong>de</strong> généraliser les mesures par<br />

ban<strong>de</strong>s d’octave à l’ensemble <strong>de</strong> la réglementation, certains<br />

considèrent que l’incertitu<strong>de</strong> associée à ce type <strong>de</strong> mesures<br />

par découpage fréquentiel, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3 dB, risque <strong>de</strong><br />

compliquer passablement le contrôle <strong>de</strong> conformité. Pour<br />

d’autres, il faudrait au contraire ancrer l’incertitu<strong>de</strong> au<br />

cœur <strong>de</strong> l’acoustique, <strong>de</strong>s mesures, étu<strong>de</strong>s d’impact<br />

comprises. Ce qui, soit dit en passant, perm<strong>et</strong>trait <strong>de</strong><br />

dépasser le cadre restrictif du dB(A). Qui plus est, certains<br />

spécialistes n’hésitent pas à voir dans l’usage du dB(A) une<br />

manifestation <strong>de</strong> la réticence <strong>de</strong>s pouvoirs publics à<br />

considérer l’incertitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> la controverse, notamment<br />

scientifique, comme un élément productif, tant<br />

politiquement que socialement. Mais la critique s’adresse<br />

aussi aux scientifiques : à eux <strong>de</strong> faire en sorte <strong>de</strong> dépasser<br />

leurs clivages particularistes, afin <strong>de</strong> favoriser<br />

l’interdisciplinarité.<br />

Approfondissant le débat, certains ont rappelé que seul le<br />

cumul <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types d’incertitu<strong>de</strong>, statistique <strong>et</strong><br />

systématique, donnera accès à l’incertitu<strong>de</strong> réelle, <strong>de</strong><br />

terrain. Autrement dit, se borner à la seule incertitu<strong>de</strong> liée<br />

à la métrologie, s’en tenir aux 3 dB stipulés dans le texte<br />

officiel, c’est avoir une vision tronquée <strong>de</strong> la réalité. Mais il<br />

faut gra<strong>de</strong>r à l’esprit que les lois <strong>de</strong> la propagation <strong>de</strong><br />

l’énergie acoustique dépen<strong>de</strong>nt tellement <strong>de</strong>s conditions<br />

météorologiques qu’il est très difficile <strong>de</strong> les traduire au<br />

plan réglementaire en un texte d’une loyauté irréprochable.<br />

Le débat <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> soulève donc le besoin <strong>de</strong> fournir<br />

<strong>de</strong>s efforts sur le plan technique, afin d’améliorer notre<br />

capacité à évaluer l’incertitu<strong>de</strong>. Mais certains ont aussi<br />

voulu voir dans ce débat une question <strong>de</strong> société. Dans la<br />

législation, peu importe qu’une incertitu<strong>de</strong> soit associée aux<br />

mesures, dès l’instant que la règle soit définie clairement.<br />

Mais, dès lors, il reste à préciser à qui, au faible ou au fort,<br />

au citoyen ou à la puissante industrie, l’incertitu<strong>de</strong> doit<br />

profiter. Et c’est à la société, <strong>et</strong> non aux acousticiens, <strong>de</strong><br />

désigner le faible.<br />

Pour ne prendre que l’exemple <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s d’octave, il<br />

semble que <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s s’imposent pour déterminer <strong>de</strong>s<br />

seuils <strong>de</strong> gêne potentielle réalistes. Alors que sont<br />

aujourd’hui appliqués <strong>de</strong>s seuils qui n’ont pour seule<br />

justification <strong>de</strong>s considérations physiques du doublement <strong>de</strong><br />

l’énergie.<br />

Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005 PAGE 63

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