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Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

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Voyons cela dans le détail. Les enrobés moins bruyants <strong>et</strong> les<br />

fenêtres acoustiques, mesures assez coûteuses, ont un<br />

rapport socioéconomique plutôt élevé, car elles offrent un<br />

bon eff<strong>et</strong> d’atténuation. Les limitations <strong>de</strong> vitesse ne<br />

coûtent pas cher <strong>et</strong> ont un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> réduction du bruit<br />

moyen, mais leur apport socioéconomique peut être négatif<br />

s’il est trop généralisé : en eff<strong>et</strong>, dans les calculs, une<br />

gran<strong>de</strong> importance est donnée aux pertes <strong>de</strong> temps liées<br />

induites par la limitation <strong>de</strong> la vitesse. Cependant, si c<strong>et</strong>te<br />

mesure est appliquée sur <strong>de</strong>s axes traversant <strong>de</strong> nombreux<br />

logements, sérieusement affectés par le bruit, les<br />

limitations <strong>de</strong> vitesse sont socioéconomiquement<br />

excé<strong>de</strong>ntaires. Quant aux écrans acoustiques, qui ont<br />

beaucoup été utilisés par le passé au Danemark, leur<br />

généralisation se sol<strong>de</strong>rait par un résultat socioéconomique<br />

négatif dans certains cas. La raison à cela : le coût assez<br />

élevé <strong>de</strong>s écrans, qui fait qu’ils ne <strong>de</strong>vraient être utilisés<br />

que dans les zones <strong>de</strong> forte <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> logements. Sur les<br />

axes routiers moins <strong>de</strong>nsément peuplés, d’autres outils,<br />

comme les enrobés moins bruyants, les fenêtres acoustiques<br />

ou les limitations <strong>de</strong> vitesse, doivent être envisagés. Enfin,<br />

les pneus moins bruyants ou les moteurs plus silencieux ont<br />

un faible eff<strong>et</strong> d’atténuation sonore localement, mais leur<br />

eff<strong>et</strong> se fait sentir partout, sur toutes les routes. Par<br />

conséquent, à condition d’être utilisés à gran<strong>de</strong> échelle, ces<br />

outils donnent un résultat socioéconomique positif. Ce qui<br />

renforce la pertinence <strong>de</strong>s efforts consentis par l’Union<br />

européenne en matière <strong>de</strong> recherche sur les véhicules moins<br />

bruyants.<br />

Le financement <strong>de</strong> la réduction du bruit<br />

Au Danemark, l’État prend en charge les investissements<br />

correspondant au réseau routier national (autoroutes <strong>et</strong><br />

routes nationales), les initiatives <strong>de</strong> réduction du bruit<br />

concernant le réseau régional étant <strong>de</strong> la responsabilité <strong>de</strong>s<br />

communes. Dans le sillage <strong>de</strong> la stratégie du bruit routier, le<br />

ministre <strong>de</strong>s Transports a décidé d’investir 15 millions<br />

d’euros supplémentaires dans la réduction du bruit le long<br />

<strong>de</strong>s routes gérées par l’État. L’avenir dira si les gran<strong>de</strong>s<br />

municipalités du Danemark seront capables <strong>de</strong> faire <strong>de</strong><br />

même sur leurs routes. Car, rappelons-le, plus <strong>de</strong> 90% <strong>de</strong>s<br />

logements exposés au bruit au Danemark sont situés le long<br />

<strong>de</strong> routes régionales.<br />

À la lumière <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s menées dans le cadre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />

initiative, les pouvoirs publics danois enten<strong>de</strong>nt exploiter<br />

l’hypothèse selon laquelle les propriétaires <strong>de</strong> biens<br />

immobiliers ont avantage à voir <strong>de</strong>s investissements réduire<br />

l’impact du bruit sur leur logement. C’est la raison pour<br />

laquelle le ministère <strong>de</strong> l’environnement a consacré 700 000<br />

euros à la réalisation d’un gui<strong>de</strong> d’accompagnement aux<br />

partenariats financiers entre municipalités <strong>et</strong> propriétaires<br />

<strong>de</strong> biens immobiliers. Selon Brian Kristensen, c<strong>et</strong>te forme <strong>de</strong><br />

cofinancement pourrait se généraliser.<br />

Le plan suisse <strong>de</strong> maîtrise du bruit ferroviaire<br />

P<strong>et</strong>er Hübner (SBB)<br />

Le plan suisse <strong>de</strong> maîtrise du bruit ferroviaire constitue un<br />

bon exemple <strong>de</strong> pragmatisme en matière <strong>de</strong> politique <strong>de</strong><br />

réduction du bruit.<br />

Les Chemins <strong>de</strong> fer fédéraux suisses (CFF, SBB, FFS)<br />

emploient 29 000 personnes — c’est le cinquième plus gros<br />

employeur en Suisse —, gèrent un réseau <strong>de</strong> 3000 km <strong>de</strong><br />

voies ferrées, pour 8000 trains <strong>et</strong> 800 000 passagers par jour.<br />

Concernant la part modale du train, l’entreprise publique<br />

représente 25% <strong>de</strong>s transports en commun, 20% du transport<br />

<strong>de</strong> passagers <strong>et</strong> 40% du transport <strong>de</strong> fr<strong>et</strong>.<br />

Abrégé d’histoire du bruit ferroviaire en Suisse<br />

Dans les années 80-90, un ensemble <strong>de</strong> lois<br />

environnementales ont été introduites, parmi lesquelles,<br />

l’ordonnance sur la protection contre le bruit, entrée en<br />

vigueur en 1987, qui avait pour but <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en place, en<br />

quinze ans, une protection efficace <strong>de</strong> la population contre<br />

l’exposition au bruit. Au moment <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />

législation, le coût global <strong>de</strong> la réduction du bruit, tous<br />

mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport confondus, a été estimé à 64 millions<br />

d’euros pour le pays entier. Mais, faute <strong>de</strong> crédits<br />

disponibles, la route <strong>et</strong> le fer n’ont pu amorcer la mise en<br />

application <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te réglementation. L’année 1992 marque<br />

un autre jalon important : les chemins <strong>de</strong> fer ont reçu<br />

l’ordre <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rniser les couloirs <strong>de</strong> ferroutage du Gothard<br />

<strong>et</strong> du Lötschberg. Le cahier <strong>de</strong>s charges inclut l’obligation<br />

d’une prise en compte <strong>de</strong> l’environnement, notamment <strong>de</strong><br />

protéger du bruit les riverains <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux couloirs. Ces <strong>de</strong>ux<br />

proj<strong>et</strong>s ont constitué le départ d’un grand programme <strong>de</strong><br />

réduction du bruit ferroviaire en Suisse.<br />

SBB, qui a la responsabilité <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong> ces couloirs, lance à<br />

c<strong>et</strong>te occasion la première initiative suisse <strong>de</strong> réduction du<br />

bruit basée sur un système d’information géographique. Une<br />

cartographie du bruit est réalisée sur la totalité du couloir,<br />

long <strong>de</strong> 300 kilomètres. Que disent les cartes <strong>de</strong> bruit ? Qu’il<br />

faut ériger 200 km d’écrans acoustiques, sur une hauteur<br />

moyenne <strong>de</strong> 4 à 5 mètres. Ce que les services en charge <strong>de</strong><br />

la protection du paysage voient d’un mauvais œil. De<br />

surcroît, pour généraliser une telle mesure à l’ensemble du<br />

réseau ferré suisse, il faudrait débourser 4,5 milliards<br />

d’euros environ. À l’évi<strong>de</strong>nce, personne ne pouvant payer<br />

une telle somme, il fallait trouver une autre solution.<br />

Celle-ci a été amenée à la faveur d’une <strong>de</strong>uxième étape, les<br />

travaux du groupe <strong>de</strong> travail interministériel sur le réseau<br />

ferré global, groupe dans lequel étaient impliqués les<br />

ministères <strong>de</strong> l’Environnement, <strong>de</strong>s Transports, <strong>de</strong>s Finances<br />

<strong>et</strong> la direction en charge <strong>de</strong>s Chemins <strong>de</strong> fer. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> ne<br />

s’est pas seulement intéressée au couloir nord-sud, mais a<br />

porté sur le réseau SBB entier. Là encore, une cartographie<br />

du bruit basée sur un système d’information géographique a<br />

été établie, perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> pointer les besoins en matière <strong>de</strong><br />

protection contre le bruit. L’étape suivante a consisté à<br />

mener une analyse coûts-efficacité <strong>de</strong>s écrans acoustiques.<br />

Un écran acoustique, par trop coûteux <strong>et</strong> ne protégeant que<br />

quelques personnes, est d’une faible pertinence. Des lois ont<br />

ainsi été établies afin <strong>de</strong> structurer c<strong>et</strong>te démarche. Ainsi,<br />

en limitant la hauteur <strong>de</strong>s murs antibruit à 2 mètres, il est<br />

apparu que le coût pouvait être réduit <strong>de</strong> moitié, tout en<br />

protégeant 75% <strong>de</strong> la population.<br />

Un progrès crucial est ensuite accompli avec la prise <strong>de</strong><br />

conscience qu’il faut avant tout agir à la source, sur le<br />

matériel roulant. Un ensemble <strong>de</strong> scénarios <strong>de</strong><br />

rééquipement du matériel roulant sont modélisés, <strong>et</strong> ce<br />

processus d’optimisation amène à la conclusion qu’un<br />

investissement <strong>de</strong> 1,3 milliards d’euros perm<strong>et</strong>trait<br />

d’obtenir une réduction du bruit ferroviaire suffisante.<br />

L’examen <strong>de</strong>s différents indices coût/efficacité a permis<br />

d’i<strong>de</strong>ntifier les surcoûts qui n’apportent qu’un bénéfice<br />

modéré. Concernant les écrans acoustiques, la Suisse fait<br />

ainsi la même constatation que les Danois, à savoir qu’il<br />

n’est pas rentable <strong>de</strong> trop en augmenter la hauteur.<br />

PAGE 34<br />

Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005

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