Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

aboutir en 2005. Apparemment, cela correspond à un
besoin, car, avant que la norme ne sorte, les premiers
clients se sont déjà manifestés (Velux pour les fenêtres de
toit, Saint-Gobain-Vitrages côté automobile).
Le CSTB est l'animateur du groupe européen de
normalisation travaillant sur la caractérisation des
équipements en laboratoire et membre actif d'un deuxième
groupe européen travaillant sur la prévision des bruits
d'équipement sur site. Les bruits des équipements restent un
sujet assez complexe : ils émettent des bruits aériens,
caractérisés par une puissance acoustique ; ils transmettent
également des vibrations à la structure et sont ainsi
générateurs d’une puissance structurelle. Une norme a été
soumise à enquête interne (auprès des experts européens)
fin 2004. Si tout va bien, la norme devrait être soumise à
enquête à l’échelon des nations. Là aussi, le besoin semble
important. Je mentionnerai, en particulier, l’exemple des
baignoires à brassage, qui sont des équipements assez
bruyants, tant en bruit aérien qu’en bruit solidien ; les
fabricants de ces baignoires, qui attendent la sortie de la
norme pour améliorer leur produit, ont déjà fait réaliser des
mesures et soutiennent financièrement le projet, à travers
l’Association française des industries de la baignoire (AFIB)
notamment. De même, les fabricants de broyeurs sanitaires
n’ont pas attendu que la norme sorte pour faire des essais.
Au laboratoire, on caractérise l’équipement par sa puissance
acoustique et par sa puissance structurale, puis, le groupe
de travail élabore une méthode de prévision des bruits
d’équipements sur site. Côté données entrantes, la méthode
fait appel aux mesures en laboratoire. L’estimation du bruit
sur site, elle, reprend la méthode européenne et ses parties
1 à 6. Pour les transmissions solidiennes par les structures,
on introduit une puissance qui caractérise l’équipement et,
en appliquant la partie 5 de la norme, on estime le bruit
solidien généré. Début 2006, on peut espérer disposer d’un
certain nombre d’équipements qui pourront être introduits
dans le logiciel Acoubat. L’attente des constructeurs pour un
tel outil est forte : ils souhaitent en effet prévoir le
comportement in situ de leur produit.
Concernant les mesures en laboratoire de transmission des
vibrations aux jonctions, on notera qu’un projet de norme
précise les modalités de mesure des indices
d’affaiblissement aux jonctions. De fait, on ne peut pas
toujours tout calculer et certaines jonctions particulières
exigent des mesures. Ce projet a également été soumis à
enquête fin 2004. Dans le sillage de la RT2000 et,
maintenant, de la RT2005, est apparue l’obligation de
traiter les jonctions entre dalles et façade. Or les rupteurs
thermiques ont pour effet de modifier les transmissions
acoustiques latérales. Il fallait donc une méthode de mesure
des modifications sur les transmissions aux jonctions.
Débat
Normes de prévision, normes de mesure :
chronologie confuse…
Mathias Meisser : En ce qui concerne les transmissions des
bruits solidiens dus aux équipements, les transmissions
horizontales ou diagonales reprennent les valeurs
d’isolement vibratoire aux jonctions utilisées pour les bruits
aériens ?
Michel Villot : Tout a fait.
De la salle : Sont aujourd’hui disponibles des résultats
d’essais réalisés à Grenoble sur différents types de parois de
gaines, pour un équipement de référence, un tuyau
d’évacuation en PVC de diamètre 100, avec une excitation
de nature aérienne. Les réflexions en cours portent sur
l’incidence des transmissions solidiennes, plus précisément,
des modes de fixation de tuyauterie, notamment, au niveau
des coudes. Il semblerait qu’on souffre d’un manque de
prévision pour ces cas de figures. Envisagez-vous, à plus ou
moins brève échéance, d’étendre Acoubat à ce domaine des
gaines techniques ?
Michel Villot : La réponse est oui. C’est un oubli de ma part,
j’ai mentionné les baignoires à brassage, mais l’on va plus
loin, la norme de mesure du bruit des conduits d’évacuation
d’eau existe. Elle donne à la fois le bruit aérien rayonné et
le bruit transmis aux structures. Cette norme peut donc être
mise en application dans un logiciel tel qu’Acoubat. Nous
avons caractérisé les gaines en laboratoire sous forme de
pertes par insertion et l’on peut imaginer proposer
différents types de gaines et simuler les effets, en
particulier, sur le bruit aérien rayonné.
Mathias Meisser : M. Villot, dans votre exposé vous avez
mentionné l’existence d’une méthode de mesures pour les
transmissions latérales. En résumé, il y a une méthode de
mesures pour les bruits d’équipements, de la puissance
structurelle notamment. Ces méthodes de mesures vont
sortir, alors que les normes de prévisions sont pratiquement
achevées. Ce n’est pas de votre faute, mais j’y vois là une
certaine incompatibilité. Autre exemple : la norme de
prévision des isolements entre locaux, qui existe depuis
longtemps déjà, fait appel aux transmissions par les
jonctions, les K ij , alors que la méthode officielle de mesure
des K ij n’existe pas.
Michel Villot : Il est vrai que la norme de prévision des
isolements existe alors que la méthode de mesure des K ij en
est encore à l’état de projet de norme. Pour les bruits
d’équipements, en revanche, c’est plus homogène, puisque
tout est à l’état de projet.
Mesure du bruit de pluie : quelles conditions ?
De la salle : Au sujet du bruit de pluie, quel est l’ordre de
grandeur du débit ? S’agit-il du débit de pluie standard
utilisé en plan péri-sanitaire dans le DTU ? Enfin, quelle est
la hauteur de chute, car cela joue un rôle dans la vitesse
limite des gouttes ?
Michel Villot : Tout est défini par la norme ISO : le débit, le
diamètres moyen des gouttes, la vitesse de chute au
moment de l’impact. Il faut effectivement une hauteur de
chute qui corresponde à cette vitesse d’impact. La grandeur
mesurée est un niveau d’intensité acoustique rayonné par
l’élément testé. Le débit choisi correspond à une pluie
intense, des débits extrêmes plutôt peu fréquents. La norme
ne permet pas d’extrapoler d’un débit à un autre, mais,
nous y mentionnons des publications de la littérature qui
présentent des modèles permettant de passer d’un débit à
un autre.
Chaudières sur parois minces : problème,
jusqu’à nouvel ordre
Jean-Marc Piasco : Il existe pour les chaudières une norme
qui permet de calculer la puissance aérienne des chaudières.
Va-t-il va falloir prendre en compte aussi le bruit structurel
que peut faire une chaudière quand elle est fixée sur un mur
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Actes des 4 es Assises de la qualité de l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 et 20 janvier 2005