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Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

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interviendra dans un instant, ainsi que <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> mes<br />

collègues, Pierre Crépeaux <strong>et</strong> Anne Lesvignes.<br />

Nous présenterons tout d’abord le proj<strong>et</strong> GIpSynoise,<br />

préciserons ensuite quelles sont les complémentarités<br />

pouvant être apportées à nos calculs <strong>et</strong> nous interrogerons<br />

enfin sur l’exploitation <strong>de</strong> ces cartographies du bruit, tant<br />

vis-à-vis du public que <strong>de</strong>s agglomérations.<br />

Objectifs <strong>et</strong> moyens du Grand Lyon<br />

Pour améliorer l’environnement sonore <strong>de</strong>s populations du<br />

Grand Lyon, la communauté urbaine mène une stratégie<br />

s’articulant selon <strong>de</strong>ux axes : réduire <strong>et</strong> prévenir les<br />

nuisances <strong>sonores</strong> ; promouvoir le patrimoine sonore existant<br />

<strong>et</strong> le préserver. En termes d’outils, c<strong>et</strong>te démarche s’appuie<br />

d’abord sur <strong>de</strong>s diagnostics acoustiques <strong>de</strong> quartier, une<br />

approche patrimoniale confiée à Acoucité <strong>et</strong> regroupée sous<br />

le sigle DAQUAR. La partie modélisation <strong>et</strong> calculs, quant à<br />

elle, relève du programme européen GIpSynoise. Son but :<br />

réaliser un outil d’ai<strong>de</strong> à l’établissement <strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong> bruit<br />

<strong>de</strong>mandées par la directive européenne. La <strong>de</strong>rnière<br />

batterie d’outils, enfin, concerne la mesure : le Grand Lyon<br />

est en passe <strong>de</strong> se doter d’un observatoire permanent <strong>de</strong><br />

mesure du bruit, avec, à terme, 30 points <strong>de</strong> mesure<br />

environ. À travers ces outils, la communauté urbaine <strong>de</strong><br />

Lyon entend planifier <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> prévention <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> réduction du bruit, afin d’intégrer le bruit aux outils<br />

trans-services <strong>de</strong> planification <strong>et</strong> <strong>de</strong> programmation (SCoT,<br />

PDU, PLU, PLH, OPAH).<br />

Le proj<strong>et</strong> GIpSynoise<br />

GIpSynoise est un système d’information géographique (SIG)<br />

qui a la particularité d’intégrer les aspects psychologiques<br />

<strong>de</strong> la perception du bruit, tels que la gêne sonore ou les<br />

perturbations du sommeil. Bien entendu, l’acoustique<br />

environnementale est aussi prise en compte, d’où le suffixe<br />

noise. C’est un proj<strong>et</strong> sur trois ans doté d’un budg<strong>et</strong> assez<br />

conséquent (1,3 millions d’euros). Les financeurs ? L’Europe,<br />

dans le cadre <strong>de</strong> Life Environment, <strong>et</strong> le ministère <strong>de</strong><br />

l’Écologie <strong>et</strong> du Développement durable.<br />

Structure du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> partenaires<br />

Le Grand Lyon est le chef <strong>de</strong> file du proj<strong>et</strong>, qui s’articule<br />

autour <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux comités. Un comité technique, dirigé par la<br />

société 01dB-M<strong>et</strong>ravib <strong>et</strong> composé <strong>de</strong> la fondation Forth<br />

(Université <strong>de</strong> Crète), un institut <strong>de</strong> recherche spécialisé<br />

dans les systèmes d’information géographique, <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

l’Inr<strong>et</strong>s, qui apporte son expertise sur les indicateurs <strong>de</strong> la<br />

nuisance sonore <strong>et</strong> sur la perception <strong>de</strong>s cartes par la<br />

population. Le comité opérationnel, quant à lui, animé par<br />

Acoucité, regroupe 14 villes ou agglomérations<br />

européennes : Barcelone <strong>et</strong> Huelva (Espagne), Porto<br />

(Portugal), Prague (République tchèque), Szeged (Hongrie),<br />

les communautés urbaines <strong>de</strong> Lille, Bor<strong>de</strong>aux <strong>et</strong> Nantes, les<br />

communautés d’agglomérations d’Angers, Montbéliard <strong>et</strong><br />

Nice, <strong>et</strong> les Villes <strong>de</strong> Saint-Étienne <strong>et</strong> Boulogne-Billancourt.<br />

Si cinq pays sont représentés, le poids <strong>de</strong>s villes françaises<br />

est assez important. La taille diversifiée <strong>de</strong> ces villes est un<br />

point intéressant <strong>de</strong> ce panel européen.<br />

Architecture technique <strong>de</strong> l’outil<br />

L’outil GIpSynoise intègre la version 8.3 du SIG ArcView, qui<br />

est développé par la société Esri. Les calculs acoustiques se<br />

déroulent au niveau du logiciel CadnaA, développé par la<br />

société DataKustik. L’interface <strong>de</strong> l’utilisateur est constituée<br />

du SIG ArcView <strong>et</strong> <strong>de</strong> menus supplémentaires spécifiques à<br />

GIpSynoise. Les données SIG <strong>de</strong> l’agglomération, ainsi que<br />

d’autres données qui n’y seraient pas présentes, nécessitent<br />

tout d’abord d’être converties au format requis par<br />

GIpSynoise. C’est ce niveau du processus qui soulève le plus<br />

<strong>de</strong> questions. Les données manquantes suscitent pour nous<br />

le même type d’interrogations que celles rencontrées par le<br />

groupe européen WG-AEN. Shapefile, un format classique<br />

d’échange entre SIG, perm<strong>et</strong> ensuite d’intégrer les données<br />

sous ArcView. Rappelons au passage les différentes couches<br />

d’informations gérées au sein d’un SIG : topographie au sol,<br />

géométrie <strong>de</strong> l’implantation <strong>de</strong>s rues <strong>et</strong> <strong>de</strong>s bâtiments,<br />

données <strong>de</strong> population, données <strong>de</strong> trafic <strong>et</strong> d’autres types<br />

<strong>de</strong> données encore. CadnaA exploite alors toutes ces<br />

informations — cela peut prendre un temps assez<br />

conséquent, selon la taille <strong>de</strong> l’agglomération <strong>et</strong> la précision<br />

<strong>de</strong>s résultats — <strong>et</strong> renvoie la couche d’information<br />

acoustique à ArcView.<br />

Les données <strong>de</strong> sortie<br />

Tout ce processus aboutit, bien sûr, à <strong>de</strong>s cartes. Citons, par<br />

exemple, les cartes horizontales, représentant le niveau <strong>de</strong><br />

bruit à 4 mètres <strong>de</strong> hauteur, conformément à la directive ;<br />

les cartes <strong>de</strong> conflits, représentant les zones où certains<br />

seuils <strong>de</strong> bruit sont dépassés ; les cartes <strong>de</strong> population<br />

exposées. L’application fournit également <strong>de</strong>s tableaux,<br />

utiles pour comparer les situations entre elles ou <strong>de</strong>s sites<br />

entre eux. Enfin, l’application ambitionne aussi <strong>de</strong> proposer<br />

<strong>de</strong>s plans d’action, mais c<strong>et</strong> aspect <strong>de</strong> l’application est<br />

encore au sta<strong>de</strong> du développement. Sur ce suj<strong>et</strong> <strong>de</strong>s plans<br />

d’action, il reste notamment à préciser quels indicateurs<br />

prendre en compte <strong>et</strong> comment exploiter les possibilités du<br />

SIG pour gérer les priorités dans les plans d’action <strong>et</strong> pouvoir<br />

justifier ces actions.<br />

Malgré tout, la simulation numérique a ses limites : elle<br />

implique <strong>de</strong>s estimations, <strong>de</strong>s interpolations qui nécessitent<br />

d’être complétées par <strong>de</strong>s mesures sur site.<br />

Bruno Vincent (Acoucité)<br />

Je suis directeur d’Acoucité, l’observatoire <strong>de</strong><br />

l’environnement sonore sous convention avec la<br />

communauté urbaine <strong>de</strong> Lyon. Acoucité est également un<br />

pôle <strong>de</strong> compétence où l’on r<strong>et</strong>rouve le Certu, le CSTB <strong>et</strong><br />

l’Inr<strong>et</strong>s.<br />

Points forts, points faibles d’une cartographie calculée<br />

Quels sont les principaux points à m<strong>et</strong>tre au crédit d’une<br />

cartographie sonore calculée ? La couverture totale <strong>de</strong><br />

l’agglomération, la présentation intuitive <strong>de</strong>s cartes, le<br />

caractère “objectif” <strong>de</strong>s simulations dans le temps <strong>et</strong> dans<br />

l’espace. Au chapitre <strong>de</strong>s reproches, on r<strong>et</strong>iendra que <strong>de</strong><br />

telles cartographies ne sont que le refl<strong>et</strong> <strong>de</strong> valeurs<br />

moyennes, qu’elles n’offrent que peu <strong>de</strong> variabilité<br />

temporelle, une prise en compte limitée <strong>de</strong>s paramètres<br />

météorologiques <strong>et</strong> une confiance relative <strong>de</strong> la population<br />

vis-à-vis <strong>de</strong> la simulation “pure”. Ces cartes apportent donc<br />

une vision synthétique <strong>et</strong> constituent en cela <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong><br />

planification, mais elles ne perm<strong>et</strong>tent pas d’appréhen<strong>de</strong>r<br />

<strong>de</strong> manière satisfaisante le caractère variable, temporel <strong>et</strong><br />

environnemental du bruit.<br />

Les limites <strong>de</strong> la simulation<br />

Une carte <strong>de</strong> bruit calculée est en quelque sorte un état <strong>de</strong>s<br />

lieux obtenu à partir <strong>de</strong> paramètres moyens choisis <strong>de</strong><br />

manière arbitraire : valeurs <strong>de</strong> trafics moyens issues <strong>de</strong><br />

comptages, excluant la contribution <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux-roues,<br />

contribution du trafic poids lourds souvent estimée, vitesses<br />

rarement mesurées, sans prise en compte <strong>de</strong> la variabilité<br />

<strong>de</strong>s comportements, météo standard, valeurs d’émissions<br />

<strong>sonores</strong> élémentaires moyennes d’un véhicule, toutes ces<br />

données n’offrent pas forcément les plus hautes garanties <strong>de</strong><br />

représentativité <strong>de</strong> la réalité. Dès lors, les enseignements à<br />

tirer <strong>de</strong>s simulations sont davantage à trouver du côté <strong>de</strong>s<br />

écarts que <strong>de</strong>s valeurs absolues.<br />

Un exemple : le Grand Lyon mesure <strong>de</strong>puis plusieurs années<br />

les niveaux <strong>de</strong> bruit en quelques points <strong>de</strong> l’agglomération<br />

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Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005

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