Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...
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services déconcentrés <strong>et</strong> <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> compétences en<br />
terme <strong>de</strong> documentation <strong>et</strong> <strong>de</strong> formation ; recenser les<br />
personnes ressources sur l’ensemble du territoire.<br />
Quels sont les points positifs à porter au crédit <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong><br />
compétences ? Ce sont <strong>de</strong>s outils opérationnels efficaces qui<br />
s’inscrivent d’ores <strong>et</strong> déjà dans le dispositif institutionnel <strong>de</strong><br />
lutte contre le bruit. Le rapport <strong>et</strong> l’avis du Conseil<br />
économique <strong>et</strong> social sur Le bruit <strong>et</strong> la ville publié en 1998,<br />
auquel Jean-Pierre Gualezzi, ici présent, avait gran<strong>de</strong>ment<br />
contribué, souligne la pertinence <strong>de</strong> ces instances <strong>et</strong> invite à<br />
leur développement. Ces structures nouvelles ont bénéficié<br />
d’une liberté d’initiative qui a permis l’expérimentation <strong>de</strong><br />
mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fonctionnement <strong>et</strong> d’actions parfois innovants, <strong>et</strong><br />
souvent pertinents. Toutefois, ce contexte relativement<br />
imprécis a aussi ses travers : certains animateurs <strong>de</strong> pôle ont<br />
fait part <strong>de</strong> leur isolement, certains aujourd’hui encore ne<br />
sont pas parvenus à constituer une véritable autorité<br />
fonctionnelle. Si l’on ajoute l’absence <strong>de</strong> formation<br />
spécifique à la fonction d’animation, qui est une fonction<br />
nouvelle, une légitimité parfois contestée dans certains<br />
départements, une motivation inégale <strong>de</strong>s services<br />
partenaires <strong>et</strong>, surtout, un déficit d’effectif dédié à<br />
l’animation <strong>de</strong> ces pôles, le bilan se distingue avant tout par<br />
les performances inégales <strong>de</strong>s pôles, d’un département à<br />
l’autre.<br />
Nous avons mené une étu<strong>de</strong> comparative <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong>s<br />
pôles au 1 er janvier 2001 <strong>et</strong> celle relevée au 1 er janvier 2005.<br />
En 2001, tous les pôles, à c<strong>et</strong>te époque, étaient pilotés par<br />
les Directions départementales <strong>de</strong>s affaires sanitaires <strong>et</strong><br />
sociales (DDASS), à l’exception <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Paris,<br />
où le pilotage était assuré par la préfecture <strong>de</strong> police, <strong>et</strong><br />
celui du Val d’Oise, qui était piloté par la Direction<br />
départementale <strong>de</strong> la sécurité publique, <strong>et</strong> qui l’est<br />
toujours. Le fait que ces pôles soient en gran<strong>de</strong> majorité<br />
pilotés par <strong>de</strong>s DDASS tient à plusieurs raisons.<br />
Historiquement, les services santé-environnement sont,<br />
<strong>de</strong>puis les années 80, engagés dans la lutte contre le bruit,<br />
notamment dans le traitement <strong>de</strong>s plaintes pour bruits <strong>de</strong><br />
voisinage ; ils ont développé à ce titre <strong>de</strong>s compétences en<br />
métrologie acoustique <strong>de</strong> l’environnement, <strong>de</strong>s compétences<br />
dans l’écoute <strong>et</strong> la gestion <strong>de</strong>s conflits ; enfin, ils sont en<br />
quelque sorte <strong>de</strong>venus <strong>de</strong>s centres ressources pour le conseil<br />
auprès <strong>de</strong>s communes, les opérations <strong>de</strong> sensibilisation <strong>et</strong> la<br />
formation <strong>de</strong>s différents publics, qu’ils soient scolaires, élus<br />
ou agents <strong>de</strong> l’État. Finalement, une circulaire, en 1995 a<br />
déclenché une dynamique importante au niveau <strong>de</strong>s DDASS,<br />
<strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreux agents ont fait <strong>de</strong>s propositions aux préf<strong>et</strong>s<br />
<strong>de</strong> création <strong>de</strong> ces nouvelles instances. Les départements du<br />
sud-est <strong>et</strong> <strong>de</strong> la région Rhône-Alpes, ainsi que les<br />
départements d’Outre-mer, sont particulièrement bien dotés<br />
en pôles <strong>de</strong> compétence bruit. Il faut reconnaître que le<br />
développement relativement rapi<strong>de</strong> <strong>et</strong> important <strong>de</strong>s pôles<br />
<strong>de</strong> compétences <strong>de</strong>puis 1996 doit être pondéré par un <strong>de</strong>gré<br />
d’investissement excessivement variable d’un département<br />
à un autre. En eff<strong>et</strong>, les équivalents temps plein<br />
(exclusivement) consacrés à l’animation <strong>de</strong> ces structures<br />
varient <strong>de</strong> 0,1, soit une <strong>de</strong>mi-journée par semaine, à un<br />
équivalent temps plein, soit une personne travaillant<br />
quasiment à plein temps. La moyenne se situe autour <strong>de</strong> 0,3.<br />
La situation <strong>de</strong>s pôles au 1 er janvier 2005 s’établit <strong>de</strong> la<br />
manière suivante : 45 pôles créés, 8 pôles en cours <strong>de</strong><br />
création <strong>et</strong> 47 départements non pourvus. De 2001 à 2005,<br />
seuls 5 pôles supplémentaires ont été créés. Qui plus est,<br />
<strong>de</strong>ux pôles <strong>de</strong> compétences qui étaient en cours <strong>de</strong> création<br />
en 2001 ne se sont pas finalisés, si bien que par rapport à<br />
2001, le bilan au 1 er janvier 2005 <strong>de</strong>s pôles créés <strong>et</strong> en cours<br />
<strong>de</strong> création est inférieur à celui du 1 er janvier 2001 (qui était<br />
<strong>de</strong> 40 pôles créés, 15 en cours <strong>de</strong> création <strong>et</strong> 45 non<br />
pourvus).<br />
Je voudrais revenir sur les résultats du groupe <strong>de</strong> travail du<br />
Conseil national du bruit (CNB) sur les pôles <strong>de</strong><br />
compétences, afin <strong>de</strong> présenter les suites réservées à ces<br />
recommandations. Rappelons que les dispositions du décr<strong>et</strong><br />
du 6 juill<strong>et</strong> 2000 relatives au CNB prévoyaient que c<strong>et</strong>te<br />
instance pouvait, <strong>de</strong> sa propre initiative <strong>et</strong> après en avoir<br />
informé le ministre chargé <strong>de</strong> l’environnement, examiner<br />
toute question relative à l’amélioration <strong>de</strong> l’environnement<br />
sonore <strong>et</strong> proposer <strong>de</strong>s mesures propres à prévenir les<br />
nuisances <strong>sonores</strong> ou à en réduire les eff<strong>et</strong>s. Dans le cadre<br />
<strong>de</strong> ces nouvelles dispositions, Jean-Pierre Gualezzi avait<br />
proposé au prési<strong>de</strong>nt du CNB <strong>de</strong> constituer un groupe <strong>de</strong><br />
travail sur les pôles <strong>de</strong> compétences, auquel j’avais<br />
participé. La tâche qui était dévolue à ce groupe était<br />
double : d’une part, proposer <strong>de</strong>s solutions à même <strong>de</strong><br />
conforter les pôles existants ; d’autre part, faciliter la<br />
constitution <strong>et</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong> nouveaux pôles pour<br />
couvrir l’ensemble <strong>de</strong>s départements. Il me semble même<br />
que le ministère <strong>de</strong> l’environnement s’était engagé, en<br />
1998, en faveur d’un élargissement à l’ensemble <strong>de</strong>s<br />
départements. Ce groupe s’est réuni à plusieurs reprises en<br />
2000 <strong>et</strong> son rapport a été entériné par une assemblée<br />
plénière c<strong>et</strong>te même année. D’un avis général, il fallait une<br />
impulsion nationale qui érige la lutte contre le bruit au rang<br />
<strong>de</strong> priorité du gouvernement <strong>et</strong> les pôles <strong>de</strong> compétences<br />
départementaux comme un outil essentiel <strong>de</strong> mise en œuvre<br />
<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te politique. Ce rapport, estimé indispensable <strong>et</strong><br />
urgent, s’est concrétisé par une information aux préf<strong>et</strong>s <strong>et</strong><br />
aux chefs <strong>de</strong>s services déconcentrés <strong>de</strong>stinée à expliquer la<br />
démarche <strong>et</strong> à les mobiliser. Pour ce qui concerne le<br />
renforcement <strong>de</strong>s effectifs, ce groupe <strong>de</strong> travail avait fixé<br />
l’investissement minimum à 0,5 équivalent temps plein<br />
consacré à l’animation. Voilà ce qui avait été envisagé pour<br />
que le pôle tourne dans <strong>de</strong> bonnes conditions.<br />
Où en est-on, début 2005, en matière d’effectifs dédiés à<br />
l’animation <strong>de</strong>s pôles ? Aucun département n’a atteint<br />
l’objectif minimum <strong>de</strong> 0,5 équivalent temps plein. Pour<br />
savoir si c<strong>et</strong>te tendance est uniquement liée aux pôles <strong>de</strong><br />
compétences, ou s’il s’agit d’une tendance plus générale,<br />
nous avons étudié les équivalents temps plein consacrés au<br />
bruit dans les DDASS, en ne r<strong>et</strong>enant que les missions qui<br />
relèvent spécifiquement du ministère <strong>de</strong> la Santé, donc hors<br />
animation <strong>de</strong> pôle <strong>de</strong> compétences. On r<strong>et</strong>iendra que, dans<br />
les DDASS, 32 équivalents temps plein sont consacrés au<br />
bruit, mais que c<strong>et</strong>te masse d’équivalent temps plein au 1 er<br />
janvier 2005 est en diminution <strong>de</strong> 2 équivalents temps plein<br />
par rapport à la situation au 1 er janvier 2001. Pour résumer,<br />
malgré les 5 pôles créés entre 2001 <strong>et</strong> 2005, le temps<br />
consacré à l’animation <strong>de</strong>s pôles a, proportionnellement,<br />
baissé. Comme l’activité bruit <strong>de</strong>s DDASS est également en<br />
baisse, on peut conclure que c’est bien le manque d’effectif<br />
qui reste la raison prépondérante <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te stagnation <strong>de</strong>s<br />
pôles <strong>de</strong> compétence bruit. Ces tendances reflètent la<br />
politique générale <strong>de</strong> réduction du nombre <strong>de</strong>s<br />
fonctionnaires <strong>et</strong> du recentrage <strong>de</strong>s ministères sur leurs<br />
missions spécifiques. Voilà pour c<strong>et</strong>te question <strong>de</strong>s effectifs,<br />
que le groupe <strong>de</strong> travail du CNB avait placé en tête <strong>de</strong>s<br />
priorités.<br />
Sur le plan <strong>de</strong> l’information, une brochure d’information<br />
intitulée « Pôles <strong>de</strong> compétence bruit : un outil local <strong>de</strong><br />
coopération interservices » a été transmise aux préf<strong>et</strong>s <strong>et</strong><br />
aux chefs <strong>de</strong>s services déconcentrés en septembre 2000. Ce<br />
document a également été diffusé à l’occasion <strong>de</strong> la journée<br />
d’étu<strong>de</strong> du 12 octobre 2000, organisée par la Délégation<br />
interministérielle à la réforme <strong>de</strong> l’État, sur le thème <strong>de</strong> la<br />
coopération interservices au niveau territorial. Marc<br />
Esmenjaud, intervenant lors <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te journée pour le pôle<br />
bruit <strong>de</strong> l’Isère, avait diffusé la brochure à 250 cadres <strong>de</strong>s<br />
services déconcentrés <strong>de</strong> l’État, <strong>de</strong>s préf<strong>et</strong>s, <strong>de</strong>s secrétaires<br />
généraux <strong>et</strong> <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong> services déconcentrés.<br />
Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005 PAGE 103