Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...
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Dominique Sarda : Pour moi, c<strong>et</strong>te analyse ne correspond<br />
pas à la réalité. Une p<strong>et</strong>ite suggestion : pourquoi ne pas<br />
baser l’analyse sur le fonctionnement, moyennant <strong>de</strong>s<br />
critères appropriés, <strong>et</strong> non considérer le seul critère <strong>de</strong> la<br />
création ?<br />
Marc Esmenjaud : Vous soulevez là l’un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> la<br />
circulaire adressée par la Santé <strong>et</strong> l’Écologie aux préf<strong>et</strong>s.<br />
Elle est accompagnée d’un questionnaire, à soum<strong>et</strong>tre aux<br />
services extérieurs, sur le fonctionnement <strong>de</strong>s pôles, qui<br />
<strong>de</strong>vrait perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> dresser un bilan plus proche <strong>de</strong> la<br />
réalité. A-t-on affaire à quelque chose qui marche ou à une<br />
coquille vi<strong>de</strong> ? Les données exploitées par Jacky Levecq ont<br />
aussi leur intérêt : dans la mesure où elles sont issues <strong>de</strong> la<br />
base <strong>de</strong> données, elles correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s réalités<br />
recueillies sur le terrain.<br />
Dominique Sarda : C’est d’accord, mais je voulais souligner<br />
la nécessité <strong>de</strong> distinguer création <strong>et</strong> fonctionnement. Par<br />
ailleurs, il est bien attendu <strong>de</strong>s DIREN une collaboration, une<br />
co-animation ?<br />
Jacky Levecq : Au niveau <strong>de</strong>s DIREN, ce qui est attendu, ce<br />
n’est pas une co-animation, mais une participation plus<br />
conséquente, notamment, l’élaboration <strong>de</strong> bilans <strong>de</strong>s<br />
actions <strong>de</strong> lutte contre le bruit. Figurent par exemple dans<br />
la circulaire l’incitation à produire <strong>de</strong>s bilans sur les actions<br />
judiciaires menées, à l’échelon <strong>de</strong> la Région, <strong>et</strong> les suites<br />
apportées. Il revient donc aux DIREN la charge <strong>de</strong> centraliser<br />
<strong>de</strong>s informations collectées auprès <strong>de</strong>s départements <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
faire remonter ces informations aux administrations<br />
centrales, les ministères <strong>de</strong> la Santé <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Écologie, via les<br />
<strong>de</strong>ux coordonnateurs <strong>de</strong> pôles.<br />
Clés <strong>de</strong> la performance d’un pôle ?<br />
Marc Esmenjaud : Pour compléter c<strong>et</strong>te question <strong>de</strong>s<br />
investissements <strong>de</strong>s pôles, l’examen détaillé <strong>de</strong>s chiffres<br />
globaux présentés à l’instant révèle que, sur 43 pôles, une<br />
quinzaine seulement répon<strong>de</strong>nt réellement aux objectifs qui<br />
leurs ont été fixés. Sur ces 15 pôles là, il y a une corrélation<br />
directe entre les équivalents temps plein directement<br />
consacrés à l’animation <strong>de</strong>s pôles <strong>et</strong> les résultats obtenus<br />
par ces pôles. Ce qui n’empêche pas que je sois tout à fait<br />
d’accord que certaines DDASS sont aussi productives que<br />
certains pôles. Beaucoup <strong>de</strong> DDASS travaillent dans le<br />
domaine <strong>de</strong> la sensibilisation, sont capables <strong>de</strong> faire un<br />
excellent travail sans avoir une étiqu<strong>et</strong>te <strong>de</strong> pôle. Mais,<br />
quand on examine ces DDASS là, sur les 32 équivalents temps<br />
plein consacrés au bruit, il y a une corrélation directe entre<br />
l’équivalent temps plein qui est <strong>de</strong>stiné par l’agent à sa<br />
fonction <strong>et</strong> les résultats qu’il obtient. Dans c<strong>et</strong>te assemblée,<br />
sont présents plusieurs animateurs <strong>de</strong> pôles. Les équivalents<br />
temps plein qu’ils consacrent sont largement au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la<br />
moyenne nationale.<br />
De la salle : Une réflexion issue du terrain. Pour animer un<br />
pôle <strong>de</strong> compétences, il faut quelque chose qui fasse<br />
avancer, disons, qui donne <strong>de</strong> l’énergie <strong>et</strong> du temps : c’est<br />
la motivation. Après quelques années d’animation,<br />
l’observation que nous en faisons est la suivante : si la<br />
motivation <strong>de</strong> l’animateur s’arrête, tout s’arrête. Dans le<br />
domaine du bruit, comme dans d’autres domaines, vous<br />
trouverez <strong>de</strong>s gens passionnés <strong>et</strong>, c’est vrai, l’organisation<br />
transversale a ceci <strong>de</strong> considérable qu’elle conduit à<br />
prendre <strong>de</strong>s décisions ou <strong>de</strong>s avis <strong>de</strong> manière collégiale. Il y<br />
a une légitimité à proposer à <strong>de</strong>s préf<strong>et</strong>s ou à <strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs<br />
<strong>de</strong>s décisions collégiales, marquées du sceau <strong>de</strong> la tolérance<br />
<strong>et</strong> du consensus. Mais si, pour une raison ou une autre,<br />
l’animateur marque le pas, la machine s’arrête.<br />
Benoît Joseph (animateur du pôle <strong>de</strong> compétence bruit du<br />
département <strong>de</strong>s Ar<strong>de</strong>nnes) : Pour entr<strong>et</strong>enir la motivation<br />
<strong>et</strong> favoriser la coordination, il était question d’organiser une<br />
journée nationale <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> compétence bruit, le 1 er<br />
février 2005. C<strong>et</strong>te journée est-elle maintenue ?<br />
Réponse <strong>de</strong> la salle : C<strong>et</strong>te journée est maintenue,<br />
l’information est passée à plusieurs reprises sur le réseau<br />
d’échange interne au ministère, le programme a été envoyé<br />
par messagerie à toutes les DDASS <strong>et</strong> les DRASS.<br />
Réponse <strong>de</strong> la salle: Pour les DIREN, c’est en cours. Les<br />
DIREN sont invitées bien sûr. Cela se tiendra le 1 er février à<br />
la Direction générale <strong>de</strong> la santé.<br />
Solange Walter (DRASS d’Alsace) : Notre situation est un peu<br />
atypique. À la DRASS d’Alsace, nous avons quelque peu<br />
mutualisé nos moyens avec la DDASS du Bas-Rhin, si bien que<br />
c’est moi qui anime le pôle <strong>de</strong> compétences pour le<br />
département du Bas-Rhin. J’aurais plusieurs remarques à<br />
faire. D’une part, quand Jacky Levecq parle <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
équivalents temps plein <strong>de</strong> moins par rapport à 2001, je<br />
pense que cela n’est pas très significatif, dans la mesure où<br />
l’évaluation du temps consacré est assez imprécise. Entre<br />
0,1 <strong>et</strong> 0,2 équivalent temps plein, la distinction est ténue.<br />
Deuxième remarque, je crois qu’il ne faut pas trop attendre<br />
<strong>de</strong> la réforme <strong>de</strong> l’État. C’est le préf<strong>et</strong> qui va déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong><br />
l’organisation <strong>de</strong>s services <strong>et</strong> plusieurs scénarios sont<br />
envisagés pour chaque direction départementale. Des<br />
regroupements auront lieux dans les départements, où<br />
chaque service n’aura plus la masse critique pour exister.<br />
C’est là le but premier <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te réforme. La DDASS du Bas-<br />
Rhin reste une DDASS importante, elle <strong>de</strong>vrait rester telle<br />
qu’elle est. Dans d’autres départements, une fois que les<br />
personnels chargés du RMI ou <strong>de</strong>s personnes âgées seront<br />
partis, cela accentuera davantage encore la pénurie <strong>de</strong><br />
fonctionnaires. La loi organique relative aux lois <strong>de</strong> finances<br />
(LOLF) va figer le nombre <strong>de</strong> postes, puisque ceux qui ne<br />
sont pas pourvus, fongibilité asymétrique oblige, seront<br />
perdus. C’est plutôt dans ce cadre là que les services, plutôt<br />
en état <strong>de</strong> pénurie, vont être regroupés dans les p<strong>et</strong>its<br />
départements. À mon sens, cela ne <strong>de</strong>vrait pas avoir <strong>de</strong><br />
r<strong>et</strong>ombées en termes « d’interministérialité ». Concernant la<br />
motivation <strong>de</strong>s pôles, dans le Haut-Rhin, un pôle ne tournait<br />
pas bien, faute <strong>de</strong> motivation. C’est l’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux pôles qui<br />
ont été supprimés entre 2001 <strong>et</strong> 2005, qui ont existé<br />
plusieurs années sur le papier, sans tourner. Je m’occupe du<br />
Bas-Rhin, je pourrais aussi m’occuper du Haut-Rhin, dans le<br />
cadre <strong>de</strong> la mutualisation. Mais, en tant qu’animateur <strong>de</strong><br />
pôles, je ne sens pas une forte motivation <strong>de</strong> mes<br />
partenaires <strong>de</strong>s autres ministères. Qui plus est, nous avons<br />
juxtaposé nos compétences, mais nous avons <strong>de</strong>s difficultés<br />
à traiter les dossiers en commun. Bien sûr, nous avons,<br />
comme tout le mon<strong>de</strong>, établi un « Qui fait quoi ? ». C’est<br />
motivant, mais après, c’est difficile.<br />
Jacky Levecq : Effectivement, sur le plan opérationnel,<br />
c’est difficile. Nous ne sommes pas forcément censés<br />
susciter une motivation plus gran<strong>de</strong> chez les partenaires,<br />
mais, au moins, harmoniser les décisions. Mon département<br />
est traversé par quelques infrastructures <strong>de</strong> transport très<br />
lour<strong>de</strong>s. Sur ces gros dossiers, la synergie fonctionne<br />
relativement bien, nous y jouons un rôle très important, car<br />
nous sommes les seuls garants <strong>de</strong>s enjeux <strong>de</strong> la santé<br />
publique. Nous amenons <strong>de</strong>s réflexions, par exemple, sur les<br />
critères <strong>de</strong> multi-exposition <strong>de</strong>s populations, sur la prise en<br />
compte <strong>de</strong>s différents critères <strong>de</strong> bruit, qu’il s’agisse du<br />
bruit <strong>de</strong>s transports ou <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s usines. À ce titre, nous<br />
sommes relativement écoutés <strong>et</strong> entendus. Par exemple,<br />
avec Philippe Michal, ici présent, qui s’occupe <strong>de</strong>s services<br />
techniques <strong>de</strong> la ville d’Aix-les-Bains, nous travaillons<br />
régulièrement sur <strong>de</strong>s dossiers en commun. Notre valeur<br />
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Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005