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Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

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Prenons donc un peu <strong>de</strong> recul sur les chiffres : l’estimation<br />

initiale du coût <strong>de</strong> protection contre le bruit <strong>de</strong> l’ensemble<br />

du réseau ferré suisse était <strong>de</strong> 4,5 milliards d’euros ; après<br />

analyse <strong>de</strong>s coûts <strong>et</strong> bénéfices, c<strong>et</strong>te estimation est<br />

diminuée <strong>de</strong> moitié ; enfin, avec le scénario <strong>de</strong><br />

rééquipement du parc roulant (équipement <strong>de</strong>s trains en<br />

semelles <strong>de</strong> frein composites principalement), la ligne <strong>de</strong><br />

crédit à allouer n’est plus que <strong>de</strong> 1,3 milliard d’euros.<br />

Malgré c<strong>et</strong>te démarche d’optimisation, les 1,3 milliard<br />

d’euros n’étant toujours pas disponibles, décision est prise<br />

<strong>de</strong> financer le rééquipement dans le cadre d’un grand<br />

programme <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>et</strong> <strong>de</strong> développement du<br />

réseau ferré suisse, doté d’une enveloppe budgétaire <strong>de</strong> 19<br />

milliards d’euros sur vingt ans (1995-2015). Fin 1998, 60%<br />

<strong>de</strong>s électeurs votent pour la mobilisation <strong>de</strong>s 1,3 milliard<br />

d’euros à la lutte contre le bruit <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer. On<br />

notera, non sans intérêt, que 60% <strong>de</strong>s 19 milliards d’euros<br />

proviennent <strong>de</strong>s taxes sur le carburant <strong>et</strong> sur la circulation<br />

<strong>de</strong>s poids lourds. En plus <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te loi <strong>de</strong> finance, le registre<br />

réglementaire est également exploité, adaptation <strong>de</strong><br />

l’ancienne réglementation <strong>de</strong> 1987 oblige. Un premier texte<br />

établissant les priorités <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> réduction du<br />

bruit, le budg<strong>et</strong> <strong>et</strong> le délai imparti, est produit en mars 2000<br />

(loi fédérale sur la réduction du bruit émis par les chemins<br />

<strong>de</strong> fer), puis, en novembre 2001, une ordonnance précise les<br />

modalités d’application <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te politique. Véhicules<br />

concernés, coûts à la charge <strong>de</strong> la Confédération,<br />

introduction <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong>s “2 mètres” sur la hauteur <strong>de</strong>s<br />

écrans acoustiques, introduction du rapport <strong>de</strong><br />

coût/efficacité <strong>de</strong>s écrans... trois ans après le vote <strong>de</strong> 1998,<br />

les outils réglementaires sont fin prêts.<br />

La mise en application du programme<br />

L’ampleur <strong>de</strong> ce programme dépasse tout ce qui avait été<br />

réalisé auparavant : plus <strong>de</strong> mille sites, répartis sur<br />

l’ensemble du réseau ferré, ont été recensés. Pour chaque<br />

proj<strong>et</strong>, afin <strong>de</strong> s’assurer d'une exécution conforme aux<br />

coûts, aux délais <strong>et</strong> aux objectifs, un ensemble <strong>de</strong><br />

procédures <strong>de</strong> contrôle <strong>et</strong> d’autorisation est appliqué<br />

systématiquement. Deux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> planification sont<br />

envisagées. L’une, un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> proj<strong>et</strong><br />

traditionnel, consiste à mandater <strong>de</strong>s bureaux d’étu<strong>de</strong>s en<br />

ingénierie pour réaliser la planification. L’autre procédure<br />

est plus centralisée : les calculs sont effectués par les<br />

services <strong>de</strong> la SBB, seules les vérifications <strong>de</strong> détail étant<br />

confiées aux équipes locales <strong>de</strong> planification. C’est c<strong>et</strong>te<br />

<strong>de</strong>rnière solution, moins coûteuse, qui est r<strong>et</strong>enue. La clé <strong>de</strong><br />

c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> rési<strong>de</strong> dans la centralisation <strong>de</strong> toutes les<br />

données d'entrée au sein d’un seul système d’information<br />

géographique, ce qui offre la possibilité <strong>de</strong> réaliser les<br />

calculs <strong>et</strong> <strong>de</strong> visualiser les niveaux <strong>sonores</strong>, à l’émission <strong>et</strong> à<br />

la réception, à l’échelle <strong>de</strong> l’ensemble du réseau ferré. De<br />

même, les calculs <strong>de</strong> dimensionnement <strong>de</strong>s protections<br />

peuvent aussi être réalisés à l’échelle du réseau ferré<br />

entier. Bien sûr, <strong>de</strong>s analyses coûts-efficacité sont réalisées,<br />

<strong>et</strong> un système automatisé d’autorisation <strong>de</strong>s dossiers est mis<br />

en œuvre. Ce dossier contient tous les éléments nécessaires<br />

à la phase <strong>de</strong> planification.<br />

Écrans <strong>et</strong> isolation <strong>de</strong> faça<strong>de</strong> : état actuel du programme<br />

Pour le seul réseau public, un total <strong>de</strong> 1060 sites<br />

susceptibles <strong>de</strong> bénéficier d’écrans ou <strong>de</strong> fenêtres<br />

acoustiques ont été recensés. Pour 420 d’entre eux,<br />

l’autorisation d’engagement <strong>de</strong> la phase préliminaire a été<br />

délivrée, 150 dossiers sont en cours d’instruction, 30 sont en<br />

phase <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong>s travaux, 15 ont été menés à leur<br />

terme <strong>et</strong> 60 s’avèrent ne pas nécessiter <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong><br />

réduction du bruit. Les délais étant jusqu’à présent<br />

respectés, l’ensemble <strong>de</strong> l’infrastructure <strong>de</strong> réduction du<br />

bruit <strong>de</strong>vrait être finalisée d’ici 2015. Le coût total <strong>de</strong>vrait<br />

se situer aux environs <strong>de</strong> 450 millions d’euros.<br />

Le rééquipement du matériel roulant<br />

Le bruit <strong>de</strong> roulement constitue la principale source <strong>de</strong> bruit<br />

<strong>de</strong> bruit ferroviaire. C’est pourquoi l’état <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s<br />

roues <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rails, leur rugosité, est un paramètre essentiel<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te problématique. L’une <strong>de</strong>s pistes d’action sur le<br />

matériel roulant consiste à remplacer les semelles <strong>de</strong> freins<br />

en fonte traditionnelles par <strong>de</strong>s semelles en matériau<br />

composite. Celles-ci ne dégra<strong>de</strong>nt pas la surface <strong>de</strong><br />

roulement <strong>de</strong> la roue, mais l’améliorent en la polissant.<br />

L’autre piste consiste à adopter le système <strong>de</strong> freinage à<br />

disque, qui ne sollicite pas la surface <strong>de</strong> contact roue-rail.<br />

L’option <strong>de</strong>s semelles en matériau composite, qui est<br />

apparue comme la plus viable économiquement, nécessite<br />

<strong>de</strong>ux phases <strong>de</strong> développement. Le développement <strong>de</strong>s<br />

semelles <strong>de</strong> frein doit inclure dans son cahier <strong>de</strong>s charges<br />

l’impératif <strong>de</strong> compatibilité avec le réseau ferré<br />

international, <strong>de</strong> l’Italie à la Norvège. La <strong>de</strong>uxième phase<br />

concerne l’ingénierie du véhicule. Chaque type <strong>de</strong> véhicule<br />

doit faire l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> modifications. En eff<strong>et</strong>, le coefficient<br />

<strong>de</strong> friction plus important <strong>de</strong>s semelles en matériau<br />

composite <strong>de</strong> type K nécessite <strong>de</strong> modifier les pressions <strong>de</strong><br />

freinage. Le rééquipement <strong>de</strong>s matériels roulants consiste<br />

enfin à remplacer les semelles <strong>de</strong> frein ainsi que <strong>de</strong> modifier<br />

la géométrie du système <strong>de</strong> freinage afin d’adapter la force<br />

<strong>de</strong> freinage.<br />

Rééquipement <strong>de</strong>s voitures : où en est-on ?<br />

Fin 2004, l’ensemble du parc <strong>de</strong> wagons <strong>de</strong> voyageurs avait<br />

été rééquipé, soit 1030 wagons sur un parc total <strong>de</strong> 1077<br />

wagons. Le coût moyen par véhicule, incluant l’installation<br />

d’un système anti-glissement, s’établit à hauteur <strong>de</strong> 25 000<br />

euros, pour un coût total du rééquipement <strong>de</strong>s voitures <strong>de</strong><br />

27 millions d’euros.<br />

Le traitement <strong>de</strong>s wagons <strong>de</strong> marchandise est quant à lui<br />

compliqué par la diversité <strong>de</strong>s types <strong>de</strong> wagons. On<br />

dénombre tout au plus une <strong>de</strong>mi-douzaine <strong>de</strong> wagons <strong>de</strong><br />

passagers, tandis que la diversité règne chez les wagons <strong>de</strong><br />

fr<strong>et</strong>. Deux wagons <strong>de</strong> marchandise <strong>de</strong> même type, Hbis par<br />

exemple, peuvent même être équipés <strong>de</strong> freins différents<br />

(Westinghouse, Knorr), suivant le type <strong>de</strong> rail sur lequel ils<br />

sont exploités. Par conséquent, ce type <strong>de</strong> matériel roulant<br />

nécessite une stratégie <strong>de</strong> rééquipement adaptée. Début<br />

2005, trois prototypes avaient été rééquipés, représentatifs<br />

<strong>de</strong> la majorité du parc, <strong>et</strong> étaient en phase <strong>de</strong> test<br />

opérationnel. Au lieu d’une émission sonore voisine <strong>de</strong> 90<br />

décibels à 80 km/h <strong>et</strong> 75 mètres <strong>de</strong> distance, ces wagons<br />

rééquipés n’ém<strong>et</strong>tent plus que 79 décibels. Le rééquipement<br />

<strong>de</strong> ces wagons perm<strong>et</strong> donc un gain <strong>de</strong> au moins 10 décibels.<br />

Les autorités suisses ont alloué à ce programme un budg<strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 190 millions d’euros. Le rééquipement <strong>de</strong>vait<br />

commencer en 2005 <strong>et</strong> prendre fin en 2009. Le même délai a<br />

été fixé pour les compagnies privées. Le budg<strong>et</strong> total affecté<br />

au rééquipement du parc ferroviaire suisse, transport <strong>de</strong><br />

passagers <strong>et</strong> <strong>de</strong> marchandises confondus, est <strong>de</strong> 340 millions<br />

d’euros.<br />

Le bilan<br />

L’année 2004 a constitué un tournant important dans le<br />

programme <strong>de</strong> réduction du bruit ferroviaire en Suisse. C<strong>et</strong>te<br />

année a en eff<strong>et</strong> vu la conclusion du programme <strong>de</strong><br />

rééquipement <strong>de</strong>s wagons <strong>de</strong> passagers, ainsi que le<br />

lancement du rééquipement <strong>de</strong>s wagons <strong>de</strong> marchandise.<br />

Qui plus est, 2004 coïnci<strong>de</strong> avec le dixième anniversaire <strong>de</strong><br />

c<strong>et</strong>te vaste opération <strong>de</strong> réduction du bruit ferroviaire. Il<br />

faudra encore dix ans supplémentaires pour le finaliser. L’un<br />

<strong>de</strong>s objectifs fixés à ce programme était d’obtenir une<br />

réduction durable du bruit ferroviaire. Les résultats déjà<br />

obtenus attestent que c<strong>et</strong> objectif sera atteint. Comme le<br />

souligne P<strong>et</strong>er Hübner, désormais, “vous voyez le train <strong>de</strong><br />

marchandise, mais vous ne l’enten<strong>de</strong>z pas”. D’ici 2009, tout<br />

le matériel roulant suisse <strong>de</strong>vrait avoir été rééquipé. Cela<br />

Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005 PAGE 35

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