Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...
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économique du bruit a notamment permis d’avancer sur le<br />
thème <strong>de</strong> la “valorisation” <strong>de</strong>s bénéfices <strong>de</strong> la réduction du<br />
bruit au travers <strong>de</strong> plans d’action. Plus récemment, en<br />
novembre 2004, un rapport sur les relations dose-eff<strong>et</strong>s a<br />
été établi pour le bruit nocturne, en relation, bien<br />
évi<strong>de</strong>mment, avec les perturbations du sommeil. Ce<br />
document est en cours d’évaluation par la Commission.<br />
Devrait paraître enfin, dans le courant <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te année 2005,<br />
une étu<strong>de</strong> sur l’efficacité <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> réduction du bruit,<br />
fruit <strong>de</strong> travaux menés par un consultant allemand.<br />
permis <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s relations entre les<br />
niveaux <strong>de</strong> bruit (au sens L <strong>de</strong>n ) <strong>et</strong> la gêne <strong>de</strong> long terme.<br />
Pour un même niveau d’exposition, ces résultats indiquent<br />
que le bruit <strong>de</strong>s avions occasionne une gêne déclarée plus<br />
élevée que le bruit <strong>de</strong> la route, le bruit ferroviaire étant le<br />
moins gênant <strong>de</strong> ces trois mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport. Ces données<br />
sont disponibles sur les sites <strong>de</strong> la Commission européenne<br />
<strong>et</strong> du ministère français chargé <strong>de</strong> l’écologie.<br />
Utilité <strong>de</strong>s relations dose-eff<strong>et</strong>s<br />
En quoi la recherche <strong>de</strong> relations entre la dose <strong>de</strong> bruit<br />
reçue <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s tels que la gêne <strong>et</strong> les perturbations du<br />
sommeil s’inscrit-elle dans l’application <strong>de</strong> la directive<br />
2002/49 ? Tout d’abord, en association avec la cartographie<br />
du bruit, <strong>de</strong> telles relations perm<strong>et</strong>tent d’estimer le nombre<br />
<strong>de</strong> personnes affectées, c’est-à-dire, à proprement parler,<br />
“atteintes”, par le bruit. Elles constituent aussi un moyen<br />
d’informer le public sur les eff<strong>et</strong>s du bruit — on notera que<br />
certaines villes envisagent même <strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s du<br />
bruit. Elles contribuent à une prise <strong>de</strong> conscience accrue, <strong>de</strong><br />
la part du public, <strong>de</strong> l’enjeu sanitaire que revêt la<br />
problématique du bruit. Pour les déci<strong>de</strong>urs, elles sont une<br />
ai<strong>de</strong> pour fixer <strong>de</strong>s valeurs limites d’exposition, tant pour le<br />
jour que pour la nuit.<br />
L’état <strong>de</strong>s connaissances<br />
Pour l’ensemble <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> transport (route, train <strong>et</strong><br />
avion), <strong>de</strong>puis 2002, la relation entre la gêne <strong>de</strong> long terme<br />
<strong>et</strong> l’indice L <strong>de</strong>n a pu être établie. En revanche, une meilleure<br />
connaissance <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s du bruit industriel se fait crûment<br />
attendre. Pour certaines sources <strong>de</strong> bruit industriel, les<br />
données sont quasi inexistantes.<br />
S’agissant <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s sur le sommeil, certains indicateurs<br />
constituent <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> preuve suffisante. C’est le cas<br />
<strong>de</strong> la motilité 3 : dans le cas du bruit du transport aérien, le<br />
surcroît <strong>de</strong> mouvement du corps imputable au bruit peut<br />
être interprété comme une réaction <strong>de</strong> l’individu pendant<br />
son sommeil. Pour d’autres indicateurs <strong>de</strong>s répercussions sur<br />
le sommeil, rien n’a en revanche pu encore être mis en<br />
évi<strong>de</strong>nce. Si l’impact du bruit aéronautique est plutôt bien<br />
décrypté, celui <strong>de</strong> la route <strong>et</strong> du train restent encore mal<br />
élucidés. Un suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> satisfaction : pour les réveils,<br />
paramètre ô combien important, on dispose <strong>de</strong> données<br />
suffisantes pour la route <strong>et</strong> l’avion.<br />
Du côté <strong>de</strong>s indicateurs « plus pathologiques », par exemple<br />
le risque d’hypertension, ou le risque d’infarctus, les<br />
travaux <strong>de</strong>s Allemands Maschke <strong>et</strong> Babisch publiés en 2003<br />
laissent supposer que <strong>de</strong> tels eff<strong>et</strong>s existent, ou le montrent,<br />
dans le cas du risque d’hypertension.<br />
Des travaux, anciens mais pertinents, menés notamment au<br />
Japon, ont apporté la preuve d’un eff<strong>et</strong> du bruit <strong>de</strong>s avions<br />
sur le poids <strong>de</strong> naissance. Ce même bruit aéronautique a<br />
également <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s sur les performances scolaires, comme<br />
le montrent <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s récentes, notamment le proj<strong>et</strong><br />
Ranch financé par la Commission européenne.<br />
Sur les <strong>de</strong>ux points importants r<strong>et</strong>enus par la Commission<br />
européenne, à savoir la gêne <strong>et</strong> les perturbations du<br />
sommeil, <strong>de</strong>s courbes dose-réponses ont pu être établies<br />
pour les trois mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport. Ces courbes réalisées par<br />
le TNO (Pays-Bas) portent sur une compilation <strong>de</strong> données<br />
collectées à travers le mon<strong>de</strong>, totalisant 60 000 personnes :<br />
26 étu<strong>de</strong>s concernent le bruit routier, 8 le bruit ferroviaire<br />
<strong>et</strong> 19 le bruit aéronautique. La taille <strong>de</strong> c<strong>et</strong> échantillon a<br />
3 Motilité moyenne : mouvement du corps durant le sommeil<br />
Un recueil <strong>de</strong> données similaire, portant c<strong>et</strong>te fois sur un<br />
échantillon total <strong>de</strong> 15000 personnes, a permis <strong>de</strong><br />
déterminer <strong>de</strong>s relations entre le niveau <strong>de</strong> bruit <strong>de</strong> nuit<br />
(mesuré en niveau équivalent) <strong>et</strong> les perturbations du<br />
sommeil rapportées. Les courbes dose-réponses spécifiques<br />
<strong>de</strong>s perturbations du sommeil montrent la même hiérarchie<br />
entre les trois mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport que celle observée pour la<br />
gêne.<br />
Tentant <strong>de</strong> caractériser la perturbation du sommeil au<br />
moyen d’indicateurs moins subjectifs que la perturbation<br />
rapportée, <strong>de</strong>s auteurs néerlandais se sont intéressés au<br />
nombre <strong>de</strong> réveils imputables au bruit <strong>de</strong>s avions. Ce <strong>de</strong>rnier<br />
est exprimé à travers le niveau <strong>de</strong> bruit équivalent à<br />
l’intérieur <strong>de</strong> la chambre. À partir <strong>de</strong> 40 dB(A), voire 35<br />
dB(A), le nombre <strong>de</strong> réveils imputables au bruit croît très<br />
fortement. Des valeurs qui convergent avec les<br />
recommandations <strong>de</strong> l’OMS, qui sont <strong>de</strong> 35 dB(A) à<br />
l’intérieur <strong>de</strong> la chambre.<br />
Les recommandations<br />
Le groupe <strong>de</strong> travail « Santé <strong>et</strong> aspects socioéconomiques du<br />
bruit » a émis <strong>de</strong>s recommandations relatives à l’intégration<br />
dans l’annexe III <strong>de</strong> la directive 2002/49 <strong>de</strong>s travaux menés<br />
par ce groupe. Il s’agit notamment <strong>de</strong>s relations dose-eff<strong>et</strong>s,<br />
établies à la fois pour la gêne sur le long terme <strong>et</strong> pour la<br />
perturbation du sommeil, en particulier pour le bruit <strong>de</strong>s<br />
avions.<br />
Ces courbes correspondant à <strong>de</strong>s situations stables<br />
d’exposition au bruit, on notera toutefois qu’elles ne<br />
sauraient être représentatives <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s à court terme <strong>de</strong>s<br />
changements <strong>de</strong> l’environnement sonore consécutifs, par<br />
exemple, à la mise en place <strong>de</strong> plans d’action.<br />
Des recommandations en matière <strong>de</strong> recherche ont par<br />
ailleurs été soumises au réseau Calm. Une meilleure<br />
connaissance <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s à court terme implique <strong>de</strong> suivre<br />
l’évolution <strong>de</strong> la relation bruit-gêne dans le temps : il<br />
convient <strong>de</strong> confirmer ou non la tendance voulant que les<br />
populations très fortement gênées le soient à <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong><br />
bruit plus faibles qu’autrefois. La question <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce du<br />
bruit sur les réveils doit être approfondie pour les transports<br />
routier <strong>et</strong> ferroviaire. Concernant les réactions humaines à<br />
un nombre faible d’événements — le cas <strong>de</strong> la nuit,<br />
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Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005