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Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

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désormais la question <strong>de</strong> savoir comment aller plus loin dans<br />

la réduction du bruit <strong>et</strong>, notamment, comment valoriser les<br />

progrès réalisés sur le trafic à gran<strong>de</strong> vitesse sur <strong>de</strong>s<br />

matériels plus conventionnels, en particulier dans le<br />

domaine du fr<strong>et</strong>.<br />

Parmi les mécanismes d’émission du bruit ferroviaire, le<br />

bruit <strong>de</strong> roulement est la source dominante aux vitesses<br />

commerciales actuelles. Ce bruit, qui dépend <strong>de</strong> la qualité<br />

<strong>de</strong> surface <strong>de</strong> la roue <strong>et</strong> du rail, a <strong>de</strong>ux<br />

composantes <strong>sonores</strong> : celle <strong>de</strong> la voie, qui ém<strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

fréquences plutôt basses ; celle <strong>de</strong> la roue, dont les<br />

fréquences sont plus élevées. Ces quinze <strong>de</strong>rnières années,<br />

les travaux <strong>de</strong> recherche accomplis par la SNCF sur le bruit<br />

<strong>de</strong> roulement perm<strong>et</strong>tent aujourd’hui <strong>de</strong> disposer<br />

d’éléments fiables, tant en termes <strong>de</strong> modélisation qu’en<br />

termes <strong>de</strong> solutions à m<strong>et</strong>tre en œuvre. Le bruit <strong>de</strong><br />

roulement n’est bien évi<strong>de</strong>mment pas la seule source <strong>de</strong><br />

bruit ferroviaire. Le bruit d’origine aérodynamique,<br />

important aux gran<strong>de</strong>s vitesses, se caractérise par ses<br />

composantes basses fréquences. Il peut <strong>de</strong>meurer significatif<br />

<strong>de</strong>rrière un écran acoustique, notamment en partie haute du<br />

train. Le bruit <strong>de</strong> traction concerne quant à lui les vitesses<br />

les plus faibles, voire même le stationnement en gare<br />

(ventilateur, moteur, convertisseurs auxiliaires). Le bruit <strong>de</strong><br />

crissement, au freinage ou en courbe, fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s<br />

<strong>de</strong> recherche assez complexes, les efforts portant<br />

actuellement sur la modélisation, qui ouvrent <strong>de</strong>s pistes<br />

prom<strong>et</strong>teuses. Enfin, le bruit <strong>de</strong>s triages (freins <strong>de</strong> voies) <strong>et</strong><br />

le bruit <strong>de</strong>s ponts métalliques nécessitent eux aussi <strong>de</strong>s<br />

efforts <strong>de</strong> recherche.<br />

Mise en place <strong>de</strong> semelles <strong>de</strong> freins en matériau<br />

composite<br />

Si les protections <strong>sonores</strong> classiques restent un moyen<br />

efficace <strong>et</strong> validé, la mise en place, sur le matériel roulant,<br />

<strong>de</strong> semelles <strong>de</strong> freins en matériaux composites, présente<br />

quant à elle l’avantage d’être efficace partout où roule le<br />

matériel <strong>et</strong> <strong>de</strong> ne pas exiger <strong>de</strong> modification <strong>de</strong><br />

l’infrastructure. Les gains à attendre <strong>de</strong> tels dispositifs se<br />

situent entre 5 <strong>et</strong> 10 dB(A) selon les configurations. Autre<br />

bénéfice <strong>de</strong> ces systèmes silencieux, ils réduisent aussi la<br />

contribution sonore <strong>de</strong> la voie. Leurs inconvénients : sur <strong>de</strong>s<br />

flottes anciennes, ils s’accompagnent d’une modification<br />

importante du véhicule <strong>et</strong>, pour être efficaces, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt<br />

que l’ensemble <strong>de</strong> la flotte <strong>de</strong>s matériels soit modifié, <strong>et</strong> ce<br />

suffisamment rapi<strong>de</strong>ment pour constater une réelle<br />

amélioration. Autre points négatifs, c<strong>et</strong>te solution nécessite,<br />

outre le changement <strong>de</strong>s semelles <strong>de</strong> freins <strong>et</strong> le réglage <strong>de</strong><br />

l’effort <strong>de</strong> freinage, pour prévenir le blocage <strong>de</strong>s freins <strong>et</strong> la<br />

création <strong>de</strong> méplats, l’ajout <strong>de</strong> dispositifs anti-enrailleurs<br />

relativement coûteux. Au total, le coût du rééquipement du<br />

matériel roulant par ce type <strong>de</strong> dispositif, estimé entre 3000<br />

<strong>et</strong> 7000 euros par véhicule modifié, dépasse les moyens <strong>de</strong>s<br />

seuls exploitants. Quant aux coûts d’exploitation, ils restent<br />

encore mal connus, en particulier dans le domaine du fr<strong>et</strong>,<br />

puisque peu <strong>de</strong> matériels, à ce jour, sont équipés. Pour la<br />

flotte européenne <strong>de</strong> marchandise, qui compte 650 000<br />

wagons, ce coût <strong>de</strong> rééquipement a un impact lourd. Sans<br />

oublier l'impact <strong>de</strong> la pose <strong>de</strong> tels dispositifs sur les règles<br />

<strong>de</strong> maintenance. Or, le trafic fr<strong>et</strong> ayant un rayonnement<br />

européen, il importe <strong>de</strong> résoudre ce problème à l’échelle <strong>de</strong><br />

l’Europe, <strong>et</strong> pas seulement dans un pays en particulier. En<br />

résumé, si la faisabilité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te solution autorise<br />

l’admission <strong>de</strong>s matériels fr<strong>et</strong> équipés <strong>de</strong> semelles<br />

composites en régime international, <strong>de</strong>s réserves persistent,<br />

<strong>et</strong> concernent les conditions d’homologation, encore lour<strong>de</strong>s<br />

<strong>et</strong> coûteuses, <strong>et</strong> le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> financement d'une telle<br />

démarche, qui reste à définir.<br />

L’impact <strong>de</strong> la réglementation européenne<br />

Outre la directive sur la gestion du bruit dans<br />

l’environnement, les directives d’interopérabilité ferroviaire<br />

(96/48/CE <strong>et</strong> 2001/16/CE) contribuent progressivement, à<br />

mesure du renouvellement <strong>de</strong>s flottes, à changer le paysage<br />

<strong>de</strong> l’émission sonore <strong>de</strong>s trains en Europe. Au travers <strong>de</strong><br />

spécifications techniques d’interopérabilité, ces directives<br />

traitent en réalité <strong>de</strong> l’homologation <strong>de</strong>s matériels roulants<br />

neufs sur le réseau trans-européen. Les conditions<br />

d’homologation, très exigeantes, pour le fr<strong>et</strong> notamment,<br />

vont se traduire par une limitation du bruit <strong>de</strong>s trains à<br />

l’émission, qui entraînera <strong>de</strong> fait le bannissement <strong>de</strong>s<br />

semelles en fonte. En ce qui concerne le rééquipement <strong>de</strong> la<br />

flotte existante, la Commission européenne donne<br />

clairement la priorité à la flotte <strong>de</strong> wagons <strong>de</strong> fr<strong>et</strong><br />

(homologation obligatoire pour toute nouvelle autorisation<br />

<strong>de</strong> mise en service d’un matériel rénové).<br />

Équipement en système <strong>de</strong> freinage silencieux : état <strong>de</strong>s<br />

lieux en France à fin 2004<br />

Où en étions-nous, en France, fin 2004, au niveau <strong>de</strong><br />

l’équipement en système <strong>de</strong> freinage silencieux <strong>de</strong>s<br />

matériels roulants ? Le bilan, quelque peu contrasté, indique<br />

un n<strong>et</strong> progrès. La totalité <strong>de</strong>s TGV sont équipés <strong>de</strong><br />

dispositifs silencieux, soit <strong>de</strong> freins à disques, soit <strong>de</strong><br />

semelles en matériau composite, le taux d’équipement <strong>de</strong><br />

l’ensemble <strong>de</strong> la flotte <strong>de</strong> matériels voyageurs étant <strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong> 50%. Pour le fr<strong>et</strong>, tout reste à faire. Moins <strong>de</strong> 10%<br />

<strong>de</strong>s wagons <strong>de</strong> marchandise sont équipés <strong>de</strong> semelles en<br />

matériaux composites. Directive d’interopérabilité oblige,<br />

les matériels neufs sont systématiquement équipés. Côté<br />

matériels existants, un certain nombre d’opérations <strong>de</strong><br />

rééquipement vont progressivement se m<strong>et</strong>tre en place. Par<br />

exemple, dans le cadre d’une convention entre la SNCF, la<br />

Région Ile-<strong>de</strong>-France <strong>et</strong> l’État, 600 voitures circulant sur la<br />

ligne <strong>de</strong> RER C vont être rééquipées en 2005.<br />

Nadine Asconchilo (direction <strong>de</strong>s transports<br />

terrestres, ministère <strong>de</strong> l'Équipement)<br />

Quelles conclusions tirer <strong>de</strong> ce panorama <strong>de</strong> la réduction du<br />

bruit ferroviaire ? Il appartient à l’État <strong>de</strong> soutenir la<br />

poursuite <strong>de</strong>s nombreuses actions engagées pour la<br />

réduction du bruit ferroviaire. Il faudra gérer c<strong>et</strong><br />

accompagnement dans un contexte particulier associant la<br />

réorganisation profon<strong>de</strong> du ministère <strong>de</strong> l’Équipement, <strong>de</strong>s<br />

Transports, <strong>de</strong> l’Aménagement du territoire, du Tourisme <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> la Mer, un renforcement <strong>de</strong>s contraintes budgétaires <strong>et</strong> la<br />

nouveauté <strong>de</strong>s dispositions liées à l’application <strong>de</strong> la<br />

directive 2002/49/CE. Quoi qu’il en soit, comme on l’a vu à<br />

travers ces présentations, le processus <strong>de</strong> réduction du bruit<br />

ferroviaire est définitivement engagé.<br />

Exemple d’un partenariat entre la société <strong>de</strong>s Autoroutes Estérel-Côte<br />

d’Azur-Provence-Alpes (Escota) <strong>et</strong> la Communauté du Pays d’Aix<br />

Georges Innocenti (Escota)<br />

En 2002, Escota a recensé dans la traversée du Pays d’Aix,<br />

parmi les habitations riveraines <strong>de</strong>s autoroutes qui lui<br />

sont concédées, celles bénéficiant <strong>de</strong> l’antériorité <strong>et</strong> soumises<br />

à l’horizon 2010 à un niveau <strong>de</strong> bruit moyen annuel supérieur à<br />

70 dB(A) en pério<strong>de</strong> diurne (6h00-22h00). C<strong>et</strong>te démarche a<br />

consisté à appliquer les dispositions <strong>de</strong>s circulaires <strong>de</strong>s 12<br />

PAGE 52<br />

Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005

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