Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...
Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...
Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
2002). Ce règlement est basé sur les modalités mises en<br />
œuvre par l’État dans les dix plus grands aéroports français.<br />
La règle d’antériorité appliquée consiste à ne faire<br />
bénéficier <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> que les habitations dont le permis <strong>de</strong><br />
construire a été délivré avant le 31 décembre 2001.<br />
Pourquoi c<strong>et</strong>te date ? Il se trouve qu’un plan provisoire<br />
d’exposition au bruit a été acté en juin 2001, d’où c<strong>et</strong>te<br />
date limite <strong>de</strong> fin 2001. Concernant le périmètre<br />
d’éligibilité, sont concernées toutes les communes dont au<br />
moins une partie du territoire urbanisé est traversé par la<br />
zone d’indice psophique 72. Dès l’instant qu’une partie <strong>de</strong> la<br />
commune est traversée par c<strong>et</strong>te zone, tout le territoire <strong>de</strong><br />
la commune est éligible à l’ai<strong>de</strong>.<br />
Le déroulement <strong>de</strong> la procédure est assez classique. Un<br />
diagnostic est obligatoirement effectué avant travaux. Huit<br />
bureaux d’étu<strong>de</strong>s se sont engagés sur le cahier <strong>de</strong>s charges<br />
mis en place par la Région : celui-ci exige un isolement<br />
minimum aux bruits extérieurs <strong>de</strong> 35 dB, <strong>et</strong> une amélioration<br />
<strong>de</strong> l’isolation acoustique d’au moins 5 dB. L’ai<strong>de</strong> allouée<br />
couvre 80% du montant du diagnostic acoustique <strong>et</strong> 80% <strong>de</strong>s<br />
travaux, pourcentage pouvant être porté à 90% pour les<br />
foyers non imposables <strong>et</strong> à 100% pour les personnes non<br />
imposables ayant une invalidité à plus <strong>de</strong> 80%. À noter<br />
qu’une p<strong>et</strong>ite dérogation a été pratiquée par rapport aux<br />
principes financiers habituels du conseil régional : les<br />
travaux peuvent être subventionnés sur présentation <strong>de</strong><br />
factures non acquittées, ce qui perm<strong>et</strong> aux riverains <strong>de</strong> ne<br />
pas avoir à avancer l’argent. Dans le logement individuel, le<br />
montant <strong>de</strong>s travaux est plafonné à 2897 euros par pièce<br />
principale <strong>et</strong> 1067 euros pour la cuisine. Dix communes sont<br />
concernées autour <strong>de</strong> l’aéroport. Compte tenu <strong>de</strong> l’intensité<br />
<strong>de</strong>s nuisances constatées, l’intervention régionale se portera<br />
prioritairement sur les cinq communes situées en zone <strong>de</strong><br />
priorité 1 (<strong>de</strong>ux zones <strong>de</strong> priorité, 1 <strong>et</strong> 2, ont été définies).<br />
À l’heure actuelle, en ce qui concerne le diagnostic<br />
acoustique, toutes les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s sont traitées. Pour les<br />
travaux, la zone <strong>de</strong> priorité 1 est traitée en premier, les<br />
autres dossiers étant mis en attente jusqu’à ce que la<br />
première vague <strong>de</strong> dossiers <strong>de</strong> priorité 1 soit instruite.<br />
L’agence régionale, qui est l’opérateur technique, joue un<br />
rôle d’accompagnement <strong>de</strong>s riverains dans les démarches <strong>de</strong><br />
dépôt <strong>de</strong> dossier <strong>et</strong> <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> la recevabilité <strong>de</strong>s<br />
dossiers pour le diagnostic acoustique. L’AREL contrôle la<br />
recevabilité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> dossiers d’ai<strong>de</strong>. Le dossier est<br />
présenté une première fois en commission permanente du<br />
conseil régional pour décision sur l’ai<strong>de</strong> pour le diagnostic. À<br />
la suite du diagnostic, les entreprises produisent <strong>de</strong>s <strong>de</strong>vis<br />
détaillés pour tous les travaux conformément au rapport du<br />
diagnostic. Les dossiers sont présentés, pour avis, au comité<br />
<strong>de</strong> suivi (constitué <strong>de</strong>s dix maires <strong>de</strong>s communes concernées,<br />
d’une représentante du Groupement <strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s<br />
riverains <strong>de</strong> l’aéroport, d’un représentant <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> la<br />
Région <strong>et</strong> du vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Région en charge <strong>de</strong>s<br />
infrastructures) puis, pour décision, à la Commission<br />
permanente du conseil régional. À l’issue <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière,<br />
la notification <strong>de</strong> la décision d’ai<strong>de</strong> aux travaux est adressée<br />
par courrier. Le délai <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong>s travaux est <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
ans. À la fin <strong>de</strong>s travaux, les factures sont r<strong>et</strong>ournées à<br />
l’AREL. Un contrôle <strong>de</strong> l’exécution effective <strong>de</strong>s travaux<br />
peut être effectué avant le versement <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>. Le Conseil<br />
Régional rembourse à hauteur <strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong>s dépenses<br />
acceptées <strong>et</strong> dans la limite <strong>de</strong>s plafonds définis.<br />
Le programme d’isolation acoustique a réellement<br />
commencé début 2003. En eff<strong>et</strong>, après le vote du règlement<br />
d’intervention en septembre 2002, <strong>de</strong>s réunions publiques se<br />
sont tenues dans les communes. Potentiellement, sur la base<br />
du recensement <strong>de</strong> 1999, 865 habitations seraient<br />
concernées par le dispositif d’ai<strong>de</strong>. À l’heure actuelle, 468<br />
riverains ont entamé une démarche auprès <strong>de</strong> l’AREL. Il<br />
s’agit en majorité <strong>de</strong> logements individuels. Un total <strong>de</strong> 327<br />
diagnostics ont été réalisés <strong>et</strong>, pour 95 habitations, les<br />
travaux sont achevés. Soit un avancement qui s’établit, pour<br />
les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s reçues, à 54% du programme <strong>et</strong>, pour les<br />
travaux réalisés, à 11%. Côté subventions, 2 947 000 euros<br />
ont été attribués par le conseil régional. C<strong>et</strong>te somme se<br />
répartit entre 305 diagnostics acoustiques remboursés<br />
(187 747 euros) <strong>et</strong> 199 dossiers présentés pour les travaux,<br />
pour une subvention <strong>de</strong> 2 759 929 euros. Les 95 habitations<br />
isolées acoustiquement représentent une subvention <strong>de</strong><br />
1 149 675 euros.<br />
Initialement, le programme <strong>de</strong>vait durer quatre ans environ<br />
<strong>et</strong> la Région avait estimé un budg<strong>et</strong> total <strong>de</strong> 6 à 7 millions<br />
d’euros. Le bilan après <strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong> programme montre que<br />
la moitié <strong>de</strong>s riverains ont entamé une démarche pour<br />
pouvoir bénéficier <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>, mais que 95 habitations<br />
seulement ont été traitées. La totalité <strong>de</strong> l’opération<br />
<strong>de</strong>vrait donc durer plus <strong>de</strong> quatre ans. En revanche, les<br />
r<strong>et</strong>ours indiquent <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> satisfaction élevés chez les<br />
riverains pour qui les travaux sont terminés.<br />
Débat<br />
Fonds d’ai<strong>de</strong> à l’insonorisation insuffisant à<br />
Toulouse<br />
Chantal Deman<strong>de</strong>r (Collectif contre les nuisances aériennes<br />
<strong>de</strong> l’agglomération toulousaine) : Il me semble qu’il y a une<br />
inégalité <strong>de</strong> traitement du citoyen <strong>de</strong>vant la loi. Mieux vaut<br />
habiter en Lorraine qu’à Toulouse. En eff<strong>et</strong>, l’Acnusa a<br />
estimé à 148 millions d’euros le budg<strong>et</strong> nécessaire pour<br />
insonoriser l’ensemble <strong>de</strong>s habitations incluses dans le PGS.<br />
En neuf ans, 22 millions d’euros seulement ont été<br />
dépensés. Deux millions ont été accordés c<strong>et</strong>te année. Le<br />
calcul est simple : au rythme actuel, il faudra 75 ans pour<br />
traiter l’actuel PGS <strong>de</strong> Toulouse-Blagnac. Dès lors, si la loi<br />
développée par la DGAC est bonne pour les aéroports<br />
parisiens, bonne pour l’ensemble <strong>de</strong>s aéroports <strong>de</strong> province,<br />
force est <strong>de</strong> constater qu’elle est catastrophique pour<br />
Toulouse. Quant à la solution <strong>de</strong> l’emprunt, ma voisine va<br />
vous dire tout le bien qu’elle pense <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te solution.<br />
Odile Salomé (Collectif contre les nuisances aériennes <strong>de</strong><br />
l’agglomération toulousaine) : Le conseil régional propose<br />
aujourd’hui d’abon<strong>de</strong>r à hauteur <strong>de</strong> 40 millions le fond<br />
d’ai<strong>de</strong> en remboursant c<strong>et</strong> emprunt à hauteur <strong>de</strong> la moitié<br />
<strong>de</strong> la taxe. Ils vont donc m<strong>et</strong>tre à disposition 40 millions<br />
d’euros alors qu’il en faudrait 140, sans compter que, en<br />
zone A du PEB, ils feraient mieux <strong>de</strong> proposer le rachat <strong>de</strong>s<br />
habitations, car les conditions <strong>de</strong> vie y sont inacceptables.<br />
Mieux vaudrait emprunter 140 millions <strong>et</strong> affecter toute la<br />
taxe au remboursement. Le problème, c’est que la taxe ne<br />
perm<strong>et</strong>tra jamais <strong>de</strong> rembourser <strong>de</strong> telles annuités. Ou alors<br />
il faudrait emprunter sur 100 ans, mais cela ne me semble<br />
pas raisonnable <strong>de</strong> laisser un tel ca<strong>de</strong>au à nos enfants. Si<br />
l’aéroport <strong>de</strong> Toulouse-Blagnac est trop nuisant au point que<br />
la taxe collectée ne suffit pas, d’un taux <strong>de</strong> base <strong>de</strong> 22<br />
euros, peut-être faut-il passer à 44, à 55, à 70 euros… à un<br />
taux qui reflète réellement le nombre <strong>de</strong> personnes qui<br />
subissent les nuisances. On ne <strong>de</strong>vrait pas avoir le droit <strong>de</strong><br />
survoler <strong>de</strong>s personnes dont les habitations ne sont pas<br />
insonorisées. L’insonorisation <strong>de</strong>vrait se faire préalablement<br />
PAGE 74<br />
Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005