Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...
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commerciale est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 19 000 mouvements. En<br />
terme <strong>de</strong> budg<strong>et</strong> alloué à l’insonorisation, la région wallonne<br />
envisage à la fois <strong>de</strong>s acquisitions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s insonorisations.<br />
Pour les <strong>de</strong>ux aéroports, le budg<strong>et</strong> prévu pour insonoriser <strong>et</strong><br />
acquérir l’ensemble <strong>de</strong>s immeubles concernés représente<br />
une enveloppe <strong>de</strong> 350 millions d’euros.<br />
Michel Transy: La répartition <strong>de</strong> l’activité aérienne entre<br />
trois aéroports correspond-elle à un choix stratégique, ou<br />
s’agit-il d’un héritage historique ?<br />
Jean-Pierre Clairbois : La Belgique est un pays<br />
suffisamment p<strong>et</strong>it pour que l’aéroport national soit<br />
Bruxelles. Toutefois, cela n’empêche pas <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s<br />
aéroports régionaux, tels que Liège <strong>et</strong> Charleroi. Liège a été<br />
développé pour accueillir une activité <strong>de</strong> fr<strong>et</strong> nocturne. C<strong>et</strong><br />
aéroport a connu un développement économique assez<br />
sensationnel par la venue <strong>de</strong> TNT <strong>et</strong> d’autres compagnies <strong>de</strong><br />
fr<strong>et</strong>. La Région a décidé ce type <strong>de</strong> développement pour c<strong>et</strong><br />
aéroport. Pour Charleroi, le choix correspond aux<br />
compagnies low cost ; Ryanair, par exemple, n’atterrit<br />
jamais sur les aéroports nationaux. Quoi qu’il en soit, il est<br />
certain que l’aéroport <strong>de</strong> Zaventem sera un jour saturé, <strong>et</strong><br />
qu’il va falloir se tourner vers d’autres aéroports. Mais les<br />
autorités politiques ont aussi envisagé d’autres<br />
implantations que celles <strong>de</strong> Liège <strong>et</strong> Charleroi. D’autres<br />
aéroports existent, à Osten<strong>de</strong>, à Anvers-Deurne ; la Flandre<br />
compte d’autres aéroports régionaux, plus p<strong>et</strong>its, aux<br />
vocations bien spécifiques.<br />
Descente lisse, <strong>de</strong>scente continue : quelques<br />
éclaircissements<br />
De la salle : En somme, <strong>de</strong>scente lisse ou <strong>de</strong>scente continue<br />
se traduisent par un rétrécissement du volume <strong>de</strong> protection<br />
environnementale, en quelque sorte, puisque tous les avions<br />
sont concentrés dans un volume défini.<br />
Jean-Pierre Desbenoit : La <strong>de</strong>scente lisse, en perm<strong>et</strong>tant<br />
que les avions <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt là où ils sont, mais en ayant un<br />
plan <strong>de</strong> <strong>de</strong>scente beaucoup plus lisse, évite que les avions<br />
soient trop bas, trop tôt, mais l’on reste dans le volume<br />
existant du guidage radar actuel. En revanche, la <strong>de</strong>scente<br />
continue, elle, concentre les trajectoires.<br />
Frédéric Launay (médiateur pour les riverains, aéroport<br />
<strong>de</strong> Lyon) : Pour faire une <strong>de</strong>scente continue, faut-il<br />
absolument faire appel à la Rnav ? Pour les équipages, une<br />
qualification spéciale sera-t-elle attribuée aux équipages ?<br />
Intercepter un ILS en <strong>de</strong>scente n’est pas forcément évi<strong>de</strong>nt.<br />
Jean-Pierre Desbenoit : Pour simplifier, avec la <strong>de</strong>scente<br />
continue, la navigation se fait par satellite, grâce à<br />
l’équipement <strong>de</strong> bord FMS. C’est donc essentiellement <strong>de</strong> la<br />
Rnav. Tout ceci s’inscrit dans une politique européenne<br />
selon laquelle la quasi-totalité <strong>de</strong>s avions, pour pouvoir<br />
atterrir sur les aéroports européens importants, doivent être<br />
équipés <strong>de</strong> systèmes Rnav <strong>et</strong> P-Rnav (P pour “précision”). Ce<br />
n’est donc pas un élément susceptible <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ar<strong>de</strong>r la mise en<br />
œuvre <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> procédure.<br />
La conduite du vol est à la charge du pilote. Il appartient<br />
donc à la compagnie aérienne <strong>de</strong> définir la façon dont ses<br />
pilotes vont gérer c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>scente. Pour l’heure, pilotes,<br />
compagnies <strong>et</strong> organismes <strong>de</strong> contrôle en vol veulent un<br />
segment d’interception <strong>de</strong> l’ILS qui comporte quand même<br />
un p<strong>et</strong>it palier. J’ai quelque peu versé dans l’ironie en citant<br />
les 5 km <strong>de</strong>s Anglais, mais, comme par hasard, ce palier aura<br />
une longueur voisine <strong>de</strong> 5 km.<br />
Émile Thorez (base aérienne militaire 115 d’Orange) : Le<br />
débat d’aujourd’hui porte essentiellement sur l’aviation<br />
civile <strong>et</strong> commerciale, mais le problème posé par l’aviation<br />
militaire est tout aussi complexe <strong>et</strong> quelque peu marginalisé<br />
par le fait que les pouvoirs publics ne souhaitent pas, ou<br />
n’ont pas décidé, jusqu’à présent, d’engager la moindre<br />
action <strong>de</strong> quelque nature que ce soit en faveur <strong>de</strong>s riverains<br />
<strong>de</strong> ces bases militaires. Quand j’entends parler <strong>de</strong><br />
populations survolées à <strong>de</strong>s distances portant sur 30 ou<br />
50 km, il faut savoir que pour la base d’Orange, par<br />
exemple, les premières habitations se situent à 350 m <strong>de</strong> la<br />
piste, que le village situé dans l’axe <strong>de</strong> la piste sud est à<br />
moins <strong>de</strong> 2000 m du bout <strong>de</strong> piste. Autrement dit, l’impact<br />
sonore <strong>de</strong> l’aviation militaire est peut-être beaucoup moins<br />
étendu en termes <strong>de</strong> population, mais beaucoup plus fort en<br />
termes <strong>de</strong> niveau <strong>de</strong> bruit. À ce suj<strong>et</strong>, bien que nous ayons<br />
travaillé pendant plusieurs années pour aboutir à la<br />
signature d’une charte avec l’État <strong>et</strong> l’armée <strong>de</strong> l’air, nous<br />
n’avons pas encore réussi à convaincre les pouvoirs publics<br />
<strong>de</strong> dépasser le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mesures techniques éventuellement<br />
prises par l’armée <strong>de</strong> l’air pour abor<strong>de</strong>r ce problème<br />
spécifique. Quelles sont les actions envisagées par les<br />
pouvoirs publics pour protéger les populations les plus<br />
concernées par ces nuisances, en particulier celles qui sont à<br />
l’intérieur <strong>de</strong>s zones A <strong>et</strong> B <strong>de</strong>s plans d’exposition au bruit ?<br />
Sur ce suj<strong>et</strong>, les <strong>de</strong>ux exposés que nous venons d’entendre<br />
peuvent nous ai<strong>de</strong>r à faire <strong>de</strong>s propositions, notamment,<br />
auprès <strong>de</strong> la commission mixte défense <strong>et</strong> environnement,<br />
qui est supposée faire <strong>de</strong>s propositions aux pouvoirs publics<br />
pour prendre en compte les problèmes <strong>de</strong> ces riverains.<br />
Chantal Deman<strong>de</strong>r (Collectif contre les nuisances aériennes<br />
<strong>de</strong> l’agglomération toulousaine) : Je trouve abusif <strong>de</strong><br />
présenter l’insonorisation comme la panacée universelle. Au<br />
voisinage <strong>de</strong>s aéroports du sud, contrairement à Liège, on<br />
ouvre les fenêtres six mois par an. Quand les aéroports sont<br />
trop urbanisés <strong>et</strong> que l’optimisation <strong>de</strong>s procédures<br />
aéronautiques ne perm<strong>et</strong> pas <strong>de</strong> minimiser le nombre<br />
d’habitations survolées, que faut-il faire ?<br />
Jean-Pierre Clairbois : L’aéroport <strong>de</strong> Toulouse est<br />
particulièrement enclavé dans la ville, en eff<strong>et</strong>. En trente<br />
secon<strong>de</strong>s, je n’ai pas <strong>de</strong> réponse pratique à proposer. Pour<br />
l’aéroport <strong>de</strong> Bruxelles-National, qui est très mal situé par<br />
rapport à la ville <strong>de</strong> Bruxelles, à 14 km seulement, nous<br />
avons étudié <strong>de</strong>s alternatives telles que l’ouverture d’une<br />
quatrième piste. Il est apparu qu’avec une bonne gestion,<br />
compatible avec les conditions <strong>de</strong> vols, il y avait moyen <strong>de</strong><br />
réduire les nuisances : dès que les avions quittaient la piste,<br />
ils s’orientaient au nord-ouest pour éviter la ville. C<strong>et</strong>te<br />
procédure avait d’ailleurs été imposée par la Région<br />
Bruxelles-Capitale jusqu’au moment où la région flaman<strong>de</strong> a<br />
obligé à la dispersion. À Toulouse, je ne sais pas si le<br />
dégagement <strong>de</strong> la piste offre suffisamment <strong>de</strong> marge <strong>de</strong><br />
manœuvre.<br />
De la salle : Le cas <strong>de</strong> Bruxelles-Zaventem est tout à fait<br />
exemplaire : ce ne sont pas les gestionnaires <strong>de</strong> l’aéroport<br />
qui ont décidé <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s procédures d’atterrissage ou <strong>de</strong><br />
décollage en parapluie, dispersées, c’est un juge qui, à la<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s riverains, a tranché <strong>et</strong> a invoqué le principe<br />
d’égalité <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s citoyens. Dès lors,<br />
chaque centimètre carré du territoire <strong>de</strong>vait recevoir la<br />
même quantité <strong>de</strong> nuisance. Un jugement qui a évi<strong>de</strong>mment<br />
étonné beaucoup <strong>de</strong> responsables politiques <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
gestionnaires d’aéroports. La conséquence <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />
dispersion, <strong>de</strong> c<strong>et</strong> “arrosage” du plus grand nombre, c’est<br />
qu’il est <strong>de</strong>venu impossible d’entreprendre une quelconque<br />
action au sol. On ne sait plus rien gérer, on ne sait plus<br />
inventer <strong>de</strong>s normes particulières <strong>de</strong> coefficient<br />
d’atténuation. Ce cas là est intéressant : c’est la justice,<br />
saisie par un comité <strong>de</strong> quartier, qui en a décidé ainsi.<br />
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Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005