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Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

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obligation <strong>de</strong> délai <strong>de</strong> réponse minimum. Il faut également<br />

mentionner l’obligation <strong>de</strong> débat, Sans oublier une<br />

obligation importante, celle <strong>de</strong> motiver toutes les décisions.<br />

Je vous laisse imaginer la difficulté qu’il y a à expliciter<br />

l’utilité publique d’un proj<strong>et</strong>, surtout quand on va faire fi <strong>de</strong><br />

la contestation. Conclusion ? Il faut bien gar<strong>de</strong>r à l’esprit,<br />

qu’à l’avenir, les maîtres d’ouvrage vont avoir à expliquer<br />

<strong>de</strong> plus en plus leurs décisions en matière d’aménagement.<br />

Débat<br />

Comment diffuser les résultats <strong>de</strong>s cartes ?<br />

Catherine Serve : Je souhaiterais faire remonter à nos<br />

ministères l’information suivante. Nous finalisons<br />

actuellement <strong>de</strong>s gui<strong>de</strong>s d’ai<strong>de</strong> à l’établissement <strong>de</strong>s cartes<br />

en milieu urbain, <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s simplifiées adaptées à<br />

l’interurbain, mais aucun groupe <strong>de</strong> travail n’a été mis en<br />

place pour, d’une part, réfléchir à la diffusion dans le<br />

domaine public <strong>de</strong>s informations qui vont découler <strong>de</strong><br />

l’application <strong>de</strong> la directive, <strong>et</strong>, d’autre part, définir les<br />

modalités pratiques <strong>de</strong> concertation <strong>et</strong> <strong>de</strong> participation du<br />

public. Nous, les ingénieurs chargés <strong>de</strong> la gestion du bruit,<br />

n’avons pas appris à faire <strong>de</strong> la communication, ni à faire <strong>de</strong><br />

la concertation. C’est sans doute une lacune dans notre<br />

formation, mais nous ne sommes pas prêts à assumer toutes<br />

ces responsabilités sans recommandations ministérielles.<br />

Daniel Pillant : Nous n’avons pas abordé le suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />

surveillance. Que fait-on <strong>de</strong>s résultats ? Quelles sont les<br />

suites, quels plans d’action ? Ce suj<strong>et</strong> pourrait faire l’obj<strong>et</strong><br />

d’un colloque à lui seul.<br />

Quel statut juridique pour les cartes ?<br />

Richard Durang (laboratoire <strong>de</strong> l’Est parisien) : J’aurais<br />

souhaité avoir une précision sur le statut juridique <strong>de</strong>s<br />

cartes <strong>de</strong> bruit, étant donné qu’elles sont établies avec <strong>de</strong>s<br />

indicateurs qui, pour le moment ne font pas partie <strong>de</strong> la<br />

réglementation ? Également, quels sont les recours possibles<br />

<strong>de</strong>s particuliers vis-à-vis <strong>de</strong> ces cartes stratégiques ?<br />

Jean-Marc Abramowitch : Il n’y aura pas <strong>de</strong> recours parce<br />

que les cartes ne sont pas opposables aux tiers.<br />

Didier Cattenoz (ministère <strong>de</strong> l’Écologie) : Je confirme : les<br />

cartes ne seront pas opposables ; elles seront entièrement<br />

<strong>de</strong> la responsabilité <strong>de</strong> ceux qui les élaborent. Ce qui signifie<br />

qu’une personne qui n’est pas d’accord avec une carte<br />

n’aura pas beaucoup <strong>de</strong> recours possibles à faire valoir.<br />

Daniel Pillant : On attend donc l’évolution du droit <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />

jurispru<strong>de</strong>nce sur ce suj<strong>et</strong> précis.<br />

Didier Cattenoz : La stratégie <strong>de</strong> la Commission européenne<br />

est, tout <strong>de</strong> même, que toutes ces informations <strong>de</strong>viennent<br />

un jour <strong>de</strong>scriptives. La première phase est une phase<br />

d’entraînement : on commence, on voit ce que l’on peut<br />

faire <strong>et</strong> puis l’on fait évoluer le dispositif.<br />

Laurent Droin : À ma connaissance, les cartes <strong>de</strong> bruit<br />

stratégiques sont un outil d’investigation technique pour les<br />

experts, qu’il convient d’exploiter <strong>et</strong> <strong>de</strong> transformer en<br />

outils d’ai<strong>de</strong> à la décision pour les déci<strong>de</strong>urs. La directive<br />

n’exige pas la publication <strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong> bruit, elle exige <strong>de</strong><br />

publier l’information, sous forme <strong>de</strong> tableaux,<br />

d’histogrammes, <strong>de</strong> camemberts ou autre. Selon ma<br />

compréhension <strong>de</strong> la directive, la carte <strong>de</strong> bruit, au sens du<br />

résultat d’un calcul, est un outil d’investigation<br />

intermédiaire.<br />

Catherine Serve : C’est faux, la directive précise qu’il n’est<br />

pas obligatoire <strong>de</strong> produire <strong>de</strong> carte <strong>de</strong> bruit en tant que<br />

résultat, mais une <strong>de</strong>s annexes stipule bien, pour les<br />

agglomérations, qu’une cartographie du bruit doit être<br />

publiée. Même s’il faut attendre la mise à jour <strong>de</strong><br />

l’ordonnance <strong>de</strong> transposition, tout semble indiquer que les<br />

cartes <strong>de</strong> bruit seront reconnues par les décr<strong>et</strong>s <strong>et</strong> arrêtés<br />

qui suivront l’ordonnance. Elles ne seront en revanche pas<br />

incluses dans la loi bruit. Cela ne simplifie pas, comme je le<br />

disais à l’instant, notre travail d’information <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

concertation. C’est là où <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> nous serait utile. Mais, les<br />

cartes <strong>de</strong> bruit, au moins en agglomération, doivent être<br />

publiées.<br />

La concertation : le bruit n’est pas le seul<br />

enjeu en cause<br />

Pierre Schmeltz : Je souhaitais ajouter un mot sur<br />

l’obligation <strong>de</strong> résultat, que les acousticiens connaissent<br />

bien. Dans le domaine <strong>de</strong> la concertation, on est prisonniers<br />

<strong>de</strong>s promesses que l’on fait. La Direction <strong>de</strong>s routes avait<br />

d’ailleurs mis en place <strong>de</strong>s comités <strong>de</strong> suivi afin d’évaluer la<br />

réalisation <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s promesses. Dans un proj<strong>et</strong>, il<br />

est difficile d’isoler une obligation environnementale<br />

particulière, tant les enjeux sont multiples : loi sur l’eau,<br />

protection <strong>de</strong> la faune <strong>et</strong> <strong>de</strong> la flore, déch<strong>et</strong>s, bruit. Malgré<br />

c<strong>et</strong>te complexité, il ne faut pas m<strong>et</strong>tre en avant la<br />

réglementation, mais il ne faut pas non plus opposer le seul<br />

coût pour refuser une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> formulée par les riverains. Il<br />

n’est qu’à considérer l’exemple du Val <strong>de</strong> Saône, où, après<br />

la mise en service du TGV Paris-Lyon, la SNCF a dû m<strong>et</strong>tre<br />

en œuvre le proj<strong>et</strong> qu’elle avait refusé aux riverains, cinq<br />

ou sept ans auparavant, au motif que le proj<strong>et</strong> était trop<br />

cher. L’argument “ça coûte trop cher” est un argument<br />

massue que l’on reçoit en général par eff<strong>et</strong> boomerang !<br />

Sylvianne Boub<strong>et</strong> : Au niveau <strong>de</strong> la concertation sur le<br />

proj<strong>et</strong> évoqué par M. Abramowitch, y a-t-il eu beaucoup <strong>de</strong><br />

modifications <strong>de</strong>mandées par les riverains par rapport au<br />

proj<strong>et</strong> initial ?<br />

Jean-Marc Abramowitch : Oui, mais il ne faut pas imaginer<br />

que ces modifications sont intervenues sur un seul thème. Je<br />

veux dire en cela qu’il n’a pas été question d’implanter un<br />

mur <strong>de</strong> 3 mètres là où 2 mètres suffisaient. En réalité, les<br />

mesures d’accompagnement ont circulé d’un domaine à<br />

l’autre : en caricaturant quelque peu, l’on a échangé un<br />

sentier <strong>de</strong> randonnée contre un remembrement, un<br />

remembrement contre une butte, une butte contre la<br />

protection d’une p<strong>et</strong>ite fleur. Cela pose d’ailleurs le<br />

problème du dialogue entre les différents spécialistes, <strong>de</strong><br />

l’arbitrage entre les différents enjeux d’environnement. Ce<br />

qui a permis au proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> passer, sans guillem<strong>et</strong>s, c’est la<br />

capacité <strong>de</strong>s personnes en charge <strong>de</strong> la (<strong>de</strong>uxième)<br />

concertation à organiser <strong>de</strong>s “échanges <strong>de</strong> bons procédés”<br />

entre les différentes disciplines, soit le paysage, le bruit <strong>et</strong><br />

l’eau. Un élément clé également : le remembrement, qui<br />

est indissociable <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s d’infrastructure linéaire, a été<br />

réalisé au moment <strong>de</strong> la concertation. Nous avons pour cela<br />

obligé les ingénieurs <strong>de</strong>s domaines en charge du<br />

remembrement à assister aux 48 réunions <strong>de</strong> concertation.<br />

Cela n’a pas plus à tout le mon<strong>de</strong>, mais c<strong>et</strong>te permanence<br />

<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s interlocuteurs a été capitale.<br />

Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005 PAGE 125

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