Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...
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faut impérativement que c<strong>et</strong>te normalisation évolue, car la<br />
prévision est importante dans ce domaine. Sur la question <strong>de</strong><br />
l’évolution <strong>de</strong>s normes “K ij ”, nous, industriels, nous<br />
efforçons <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s solutions, mais il faut que ces<br />
solutions répon<strong>de</strong>nt à un besoin réel au niveau du marché.<br />
Je pense notamment au proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> maison ossature bois, par<br />
exemple.<br />
Michel Villot : Sur ce suj<strong>et</strong>, je serai beaucoup plus négatif.<br />
Les normes sur les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> prévisions existent, mais<br />
elles ne sont valables que pour les constructions lour<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
type béton. La métho<strong>de</strong> peut prendre en compte un<br />
séparatif léger <strong>et</strong> <strong>de</strong>s transmissions latérales par les parois<br />
lour<strong>de</strong>s, mais son fon<strong>de</strong>ment repose sur un principe qui n’est<br />
pas applicable aux structures légères à ossatures. Tout ce<br />
qui est mis en jeux dans la métho<strong>de</strong> prévisionnelle actuelle<br />
suppose que les champs <strong>sonores</strong> soient diffus <strong>et</strong> homogènes,<br />
<strong>et</strong> que les champs vibratoires qui parcourent les parois, eux<br />
aussi, soient diffus <strong>et</strong> homogènes. Pour la construction<br />
lour<strong>de</strong>, ces conditions sont vérifiées dans une certaine plage<br />
<strong>de</strong> fréquences. Avec les constructions à ossature, bois ou<br />
métal, d’une part, ce sont les champs directs qui sont<br />
dominants (il n’y a plus <strong>de</strong> champ réverbéré) ; d’autre part,<br />
ce sont <strong>de</strong>s éléments qui sont n<strong>et</strong>tement plus amortis que le<br />
béton, si bien que le principe au cœur <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> ne<br />
s’applique plus. Autrement dit, l’« Acoubat construction<br />
légère » n’est pas pour <strong>de</strong>main. Nous y travaillons, mais<br />
c’est un travail <strong>de</strong> longue haleine, car la métho<strong>de</strong> ellemême<br />
est remise en cause. J’ai fait remonter une<br />
proposition au niveau européen visant à préciser que la<br />
métho<strong>de</strong> ne s’applique pas aux bâtiments à ossature légère.<br />
Il faut mentionner que l’A<strong>de</strong>me <strong>et</strong> le CSTB cofinancent une<br />
étu<strong>de</strong> visant à trouver <strong>de</strong>s solutions spécifiques <strong>de</strong>s<br />
constructions à ossature bois. Il ne s’agit pas encore d’une<br />
métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> prévision, mais <strong>de</strong> la formulation d’exemples <strong>de</strong><br />
solutions. Nous testons aussi une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> prévision qui<br />
apporterait <strong>de</strong>s estimations satisfaisantes pour les<br />
transmissions directes <strong>et</strong> les transmissions latérales. Les<br />
exemples <strong>de</strong> solutions <strong>de</strong>vraient être complétés par une<br />
page sur les ossatures bois d’ici la fin 2005.<br />
Philippe Guignouard : Vous précisiez, M. Meisser, que les<br />
métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> prévision, relativement complexes,<br />
nécessitaient <strong>de</strong>s outils informatiques. Acoubat <strong>et</strong> Bastian<br />
mis à part, existe-t-il actuellement sur le marché d’autres<br />
logiciels qui aient fait leurs preuves <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong><br />
répondre à l’application <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te norme ?<br />
Michel Villot : Pas à ma connaissance.<br />
Guy Cap<strong>de</strong>ville (Gamba Acoustique & Associés) : Nous<br />
avons développé une application dédiée au calcul <strong>de</strong> l’indice<br />
d’affaiblissement acoustique tel que l’on pourrait le mesurer<br />
en laboratoire, <strong>de</strong> la performance intrinsèque à la paroi,<br />
indépendamment <strong>de</strong> son environnement. C’est un outil à<br />
utiliser en amont <strong>de</strong> Acoubat ou Bastian. Mais, il ne prend<br />
pas encore en compte la problématique <strong>de</strong> la transmission<br />
latérale.<br />
Thierry Legouis : Comment savoir exactement le domaine<br />
d’application <strong>de</strong> c<strong>et</strong> outil <strong>de</strong> prévision ? Est-ce qu’une<br />
double paroi quelconque, une triple, relève <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />
problématique là, <strong>et</strong> quelle précision peut-on alors en<br />
attendre ?<br />
Guy Cap<strong>de</strong>ville : Pour moi, il n’y a pas que l’outil qui<br />
conditionne la précision : jouent successivement la précision<br />
<strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s données entrantes, la façon d’appréhen<strong>de</strong>r<br />
ces données <strong>et</strong> le “calage” du modèle par rapport aux<br />
mesures. La précision <strong>de</strong> mes prévisions varie suivant le type<br />
<strong>de</strong> paroi — pour certaines on a plus d’expérience, <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ours<br />
<strong>de</strong> la part d’autres utilisateurs. Il faut bien gar<strong>de</strong>r à l’esprit<br />
qu’on peut avoir un modèle faux avec <strong>de</strong>s paramètres<br />
d’entrées faux <strong>et</strong> <strong>de</strong>s résultats justes. Sabine en est un<br />
exemple fameux. Nous savons tous qu’un outil, on peut lui<br />
faire dire ce qu’on veut. L’objectif <strong>de</strong>meure avant tout <strong>de</strong><br />
prendre <strong>de</strong>s hypothèses <strong>de</strong> calculs réalistes <strong>et</strong>, si l’on sort du<br />
domaine <strong>de</strong> validité <strong>de</strong> l’outil, certes <strong>de</strong> manipuler les<br />
paramètres, mais en suivant une logique physique. Pour ma<br />
part, 95% <strong>de</strong> mes résultats se situent dans une fourch<strong>et</strong>te <strong>de</strong><br />
± 5 dB, <strong>et</strong> 70% dans une fourch<strong>et</strong>te <strong>de</strong> ± 3 dB. Quand je<br />
dimensionne mes ouvrages, je considère ces incertitu<strong>de</strong>s là.<br />
Là où la précision est la meilleure, c’est en relatif, lorsqu’on<br />
recherche l’influence d’un paramètre sur le résultat<br />
acoustique.<br />
Michel Villot : Concernant ce modèle, quelle est la part <strong>de</strong><br />
la modélisation physique <strong>et</strong> celle <strong>de</strong> l’empirisme, <strong>de</strong><br />
l’étalonnage expérimental ?<br />
Guy Cap<strong>de</strong>ville : C’est une combinaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux, mais leurs<br />
influences respectives varient avec le type <strong>de</strong> paroi. Ce<br />
modèle s’applique aux parois simples, multicouches,<br />
feuill<strong>et</strong>ées, aux parois doubles <strong>et</strong> triples. Dans chaque<br />
module, <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> parois peuvent être modélisés : la<br />
plaque simple ou les matériaux poreux <strong>et</strong>, dans chaque<br />
module, la part <strong>de</strong> théorie <strong>et</strong> d’empirisme a été ajustée à<br />
force <strong>de</strong> comparaison entre calculs <strong>et</strong> mesure. Nous avons<br />
par ailleurs introduit un paramètre, résolument empirique<br />
c<strong>et</strong>te fois, qui caractérise la solidarisation, la rigidité <strong>de</strong> la<br />
liaison mécanique, entre <strong>de</strong>ux parements. Il tient<br />
notamment en compte du fait que ce soit un système à<br />
ossature, <strong>de</strong> la rigidité <strong>de</strong> l’ossature, du nombre <strong>de</strong> vis <strong>et</strong> du<br />
couple <strong>de</strong> serrage <strong>de</strong>s vis.<br />
Perspectives d’avenir en matière <strong>de</strong> prévision <strong>et</strong> <strong>de</strong> caractérisation en<br />
laboratoire<br />
Michel Villot (CSTB)<br />
Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> prévision <strong>et</strong> les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />
caractérisation en laboratoire font l’obj<strong>et</strong> d’un effort<br />
d’uniformisation au niveau européen. Des groupes d’experts<br />
travaillent à l’élaboration <strong>de</strong> ces normes. J’ai choisi quatre<br />
proj<strong>et</strong>s récents <strong>de</strong> normalisation pour illustrer c<strong>et</strong>te<br />
situation.<br />
Le premier <strong>de</strong> ces proj<strong>et</strong>s concerne l’approche ISO, au<br />
niveau international, concernant le bruit <strong>de</strong> la pluie. Le<br />
<strong>de</strong>uxième proj<strong>et</strong> porte sur la prévision <strong>de</strong>s bruits<br />
d’équipements sur site. Le troisième correspond à la mesure<br />
en laboratoire <strong>de</strong>s transmissions latérales. Le quatrième,<br />
complémentaire au second, concerne la caractérisation <strong>de</strong>s<br />
équipements <strong>de</strong>s bâtiments.<br />
Le CSTB a joué un rôle assez prépondérant dans<br />
l’élaboration <strong>de</strong> la norme ISO se rapportant au bruit <strong>de</strong><br />
pluie ; il en est d’ailleurs le rédacteur. Le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> norme<br />
reprend un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> système <strong>de</strong> génération artificielle <strong>de</strong><br />
pluie calibrée mis au point au CSTB. Le système consiste en<br />
une plaque comportant <strong>de</strong>s trous calibrés à travers laquelle<br />
<strong>de</strong>s gouttes d’eau tombent. C<strong>et</strong>te pluie calibrée, qui va être<br />
normalisée, perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> tester différents matériaux, vitrages<br />
notamment, vis-à-vis du bruit <strong>de</strong> pluie, un peu à la manière<br />
d’une machine à chocs perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> tester les<br />
performances aux bruits d’impact d’un revêtement <strong>de</strong> sol.<br />
Ce proj<strong>et</strong>, qui a été soumis à enquête fin 2004, <strong>de</strong>vrait<br />
Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005 PAGE 85