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Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

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La stratégie globale mise en place pour l’aéroport <strong>de</strong> Liège a<br />

permis, dès le départ, <strong>de</strong> prendre en compte les inci<strong>de</strong>nces<br />

environnementales. Pour l’heure, force est <strong>de</strong> constater que<br />

c<strong>et</strong>te approche perm<strong>et</strong> un développement intégré <strong>de</strong><br />

l’aéroport, dont le trafic est en constant développement.<br />

Bien sûr, il y aura toujours <strong>de</strong>s plaintes, mais, c’est<br />

inévitable.<br />

Le cas <strong>de</strong> Bruxelles-Sud-Charleroi<br />

À Bruxelles-Sud-Charleroi, aéroport d’un autre type, puisque<br />

centré sur l’ouverture aux vols low cost (Ryanair<br />

essentiellement), la stratégie — concentration <strong>et</strong> actions au<br />

sol — est i<strong>de</strong>ntique à celle <strong>de</strong> Liège-Biers<strong>et</strong>. À c<strong>et</strong>te<br />

différence près du choix stratégique d’une utilisation <strong>de</strong> jour<br />

seulement. Sur la base <strong>de</strong> différents scénarios élaborés en<br />

collaboration avec l’aéroport, l’Administration, les pilotes <strong>et</strong><br />

les acousticiens, PEB, PDLT <strong>et</strong> actions ont été définis. Les<br />

actions au sol sont très similaires à celles <strong>de</strong> Liège-Biers<strong>et</strong>,<br />

sauf pour les contraintes d’insonorisation, qui se réfèrent à<br />

<strong>de</strong>s limites diurnes uniquement. Les principes sont les<br />

mêmes : contrôle du bruit autorisé au sol ; 16 sonomètres<br />

permanents dotés <strong>de</strong> filtres ; principe d’égalité appliqué,<br />

grâce à 250 mesures mobiles <strong>de</strong> quatorze jours.<br />

Tant pour les low cost à Charleroi, que pour le fr<strong>et</strong> nocturne<br />

à Liège, une véritable politique <strong>de</strong> gestion coordonnée<br />

perm<strong>et</strong> la continuité <strong>de</strong>s développements.<br />

Différentes implémentations <strong>de</strong> ce système sont en vigueur<br />

en France : à Toulouse-Blagnac (Sentinelle), Lyon (Constas),<br />

Bor<strong>de</strong>aux, Montpellier, ADP…<br />

Le cas <strong>de</strong> Bruxelles-National<br />

Le problème <strong>de</strong> Bruxelles-National, c’est que c’est un<br />

aéroport national mais que la Belgique est une entité<br />

fédérale, dont <strong>de</strong>ux régions importantes, la région flaman<strong>de</strong><br />

<strong>et</strong> la région Bruxelles-Capitale, sont concernées par les<br />

nuisances. Les décisions politiques dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> trois<br />

niveaux administratifs différents : le fédéral, la région<br />

flaman<strong>de</strong> <strong>et</strong> la région Bruxelles-Capitale. La croissance du<br />

trafic <strong>et</strong> l’extension souhaitée par DHL pour son hub <strong>de</strong> fr<strong>et</strong><br />

ont conduit à différentes analyses. La décision politique a<br />

été <strong>de</strong> disperser les trajectoires, sans actions au sol sur<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s zones survolées. L’évaluation est en cours,<br />

mais cela complique considérablement le contrôle aérien,<br />

beaucoup <strong>de</strong> nouvelles zones sont survolées, la polémique<br />

est virulente. Malheureusement, cela entraîne aussi <strong>de</strong>s<br />

problèmes <strong>de</strong> sécurité puisque la répartition homogène sur<br />

toutes les pistes <strong>et</strong> sur toutes les directions <strong>de</strong>s vols sont<br />

parfois contradictoires avec les conditions <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong><br />

vol. Toujours est-il que DHL a renoncé à son proj<strong>et</strong><br />

d’extension <strong>et</strong> va quitter Zaventem. D’un point <strong>de</strong> vue<br />

économique, c’est très grave.<br />

Conclusions<br />

Seule une approche globale perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> contrôler <strong>et</strong> <strong>de</strong> gérer<br />

les nuisances <strong>sonores</strong> autour d’un aéroport. Cela passe par<br />

une concentration <strong>de</strong>s trajectoires optimisée,<br />

l’établissement <strong>de</strong> PEB adaptés <strong>et</strong> la vérification<br />

permanente <strong>de</strong> leur validité, <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> protection <strong>et</strong><br />

d’insonorisation au sol, le contrôle <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> bruit le<br />

plus exhaustif possible <strong>et</strong> une communication transparente.<br />

L’approche à <strong>de</strong>scente continue<br />

Jean-Pierre Desbenoit (Direction <strong>de</strong> la<br />

navigation aérienne, DGAC).<br />

Je vais parler <strong>de</strong> l’une <strong>de</strong>s procédures aéronautiques qui<br />

peut perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> diminuer la charge environnementale : la<br />

fameuse approche à <strong>de</strong>scente continue. La <strong>de</strong>scente<br />

continue est un concept consistant à améliorer le profil <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>scente dans la phase d’approche en supprimant les paliers<br />

<strong>de</strong>puis le vol en croisière jusqu’à la piste. Autrement dit, on<br />

fait en sorte d’éviter que <strong>de</strong>s avions volent trop bas, trop<br />

loin <strong>de</strong>s aéroports. Aujourd’hui, il arrive en eff<strong>et</strong> que <strong>de</strong>s<br />

avions en approche volent à 600 ou 900 m d’altitu<strong>de</strong>, à <strong>de</strong>s<br />

distances <strong>de</strong> l’aéroport <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 20, 30, 40, 50, voire<br />

même 80 km, sans que c<strong>et</strong>te situation correspon<strong>de</strong> à aucun<br />

besoin opérationnel.<br />

Sur ce suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’approche à <strong>de</strong>scente continue, nous<br />

traversons une pério<strong>de</strong> charnière : <strong>de</strong> nombreuses<br />

expérimentations ont eu lieu au niveau local en France, en<br />

Europe <strong>et</strong> aux États-Unis ; tout au plus ont-elles porté sur<br />

quelques vols, durant une, cinq ou dix nuits… mais le<br />

passage d’une théorie expérimentale à la réalité<br />

opérationnelle se heurte notamment aux normes<br />

internationales établies par l’OACI. Pour pouvoir être mise<br />

en œuvre <strong>de</strong> manière plus systématique, il faudrait que<br />

c<strong>et</strong>te procédure fasse l’obj<strong>et</strong> d’une norme internationale.<br />

Or, on souffre d’une absence <strong>de</strong> définition réglementaire <strong>de</strong><br />

la <strong>de</strong>scente continue. Pire encore, il n’existe même aucune<br />

définition reconnue par tous, chaque pays ayant sa propre<br />

définition. Un exemple ? Pour un Anglais, un avion qui<br />

observe un pallier pendant 5 km fait une <strong>de</strong>scente continue.<br />

Quand on expérimente ce type <strong>de</strong> procédure, effectivement,<br />

un avion peut effectuer une <strong>de</strong>scente continue du niveau <strong>de</strong><br />

croisière (FL 350, soit 10 000 m environ) jusqu’à la piste sans<br />

aucun palier en suivant un angle <strong>de</strong> 2° puis <strong>de</strong> 4°. Le gain<br />

est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5 dB dans une zone située entre 20 <strong>et</strong> 50<br />

km du seuil <strong>de</strong> piste. C<strong>et</strong>te valeur <strong>de</strong> 20 km, il faut<br />

absolument la r<strong>et</strong>enir : pour les populations vivant à moins<br />

<strong>de</strong> 20 km <strong>de</strong>s aéroports dans l’axe <strong>de</strong>s pistes, la <strong>de</strong>scente<br />

continue n’amène strictement rien.<br />

La réalité opérationnelle, c’est la réglementation. On veut,<br />

en approche finale, utiliser une pente <strong>de</strong> 4 <strong>de</strong>grés ? Pas <strong>de</strong><br />

chance, la réglementation internationale fixe à 3 <strong>de</strong>grés la<br />

pente maximale. On veut s’affranchir <strong>de</strong>s paliers ? La<br />

réglementation internationale impose, pour intercepter un<br />

axe <strong>de</strong> piste ILS, un segment d’interception — un palier donc<br />

—, d’au moins 5 à 6 km. Ensuite, qui fait quoi dans c<strong>et</strong>te<br />

<strong>de</strong>scente continue ? Qui est responsable <strong>de</strong> l’espacement ?<br />

Le contrôleur. Qui est responsable <strong>de</strong> la conduite <strong>de</strong> vol ? Le<br />

pilote. Il va donc falloir être très clair sur le “qui fait quoi”.<br />

La définition choisie par la France pour la <strong>de</strong>scente continue<br />

est résolument calée sur la responsabilité du contrôle aérien<br />

ainsi que sur le type <strong>et</strong> le volume <strong>de</strong> trafic. Il est évi<strong>de</strong>nt<br />

qu’on n’a pas la même marge <strong>de</strong> manœuvre quand on doit<br />

gérer un vol isolé la nuit <strong>et</strong> lorsque l’on doit traiter 120<br />

mouvements programmés, comme c’est le cas sur certains<br />

aéroports.<br />

La France a formulé <strong>de</strong>ux définitions, correspondant à <strong>de</strong>ux<br />

types <strong>de</strong> procédures : la <strong>de</strong>scente lisse <strong>et</strong> la <strong>de</strong>scente<br />

continue. Ce qui signifie que la <strong>de</strong>scente continue<br />

universelle, unique solution <strong>de</strong> tous les maux <strong>de</strong>s avions en<br />

approche, n’existe pas. En revanche, plusieurs types <strong>de</strong><br />

procédures peuvent exister.<br />

La <strong>de</strong>scente lisse<br />

Prenons l’exemple d’un avion volant à une altitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

3300 m. Le contrôleur autorise l’avion à <strong>de</strong>scendre au niveau<br />

80 (2400 m). En réalité, lorsque le contrôleur donne c<strong>et</strong>te<br />

clairance <strong>de</strong> <strong>de</strong>scente, il a complètement résolu son conflit,<br />

ce qui signifie que l’espacement <strong>de</strong>s avions entre eux est<br />

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Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005

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