Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

indicateurs unifiés L den et L night , en accord avec l’application
de la directive européenne 2002/49/CE, mais avec une plus
grande fiabilité et une plus grande flexibilité que les
méthodes intérimaires recommandées par la directive pour
la mise en œuvre de la cartographie stratégique en 2007. Il
est prévu que ces nouvelles méthodes servent de base aux
méthodes harmonisées pour la production des cartographies
stratégiques par l’ensemble des Etats membres de l’Union
européenne à partir de 2012. Une avancée significative a été
réalisée en basant les nouvelles méthodes sur une simulation
physique des effets météorologiques sur la propagation du
son. Sous réserve que les variations météorologiques locales
entrent dans le cadre de la classification météorologique
étudiée, les nouvelles méthodes se prêtent à une application
uniformisée sous les différentes conditions climatologiques
rencontrées à travers l’Europe.
Les méthodes introduisent une séparation claire entre la
description des émissions sonores et la description de la
propagation. La description des émissions sonores fait
intervenir des mécanismes physiques spécifiques à chaque
famille de sources alors que le module de propagation est
générique et s’applique à tout type de source de bruit. Dans
le projet Harmonoise, ce principe a été mis en œuvre pour
les seuls bruits des infrastructures routières et ferroviaires,
mais le modèle développé peut être étendu, en principe, à
d’autres sources de bruit. En particulier, les résultats du
projet seront utilisés dans le projet Imagine où leur
application sera étendue au bruit d’origine industrielle et
aux bruits des aéronefs.
La propagation du bruit a été modélisée en utilisant des
méthodes numériques dites « de référence », basées
directement sur la description physique des phénomènes.
Les méthodes numériques ont permis de développer et de
valider des méthodes dites « d’ingénierie », plus rapides et
par conséquent plus adaptées à une utilisation pragmatique.
Dans les deux méthodes, la complexité du problème a été
ramenée à une configuration de propagation « point-àpoint
», entre un point source et un point récepteur sous des
conditions météorologiques typiques ou spécifiques. Le
couplage des modèles de source avec l’un des modèles de
propagation permet de prédire la variation des niveaux
sonores en fonction d’une classification des situations
météorologiques. La prévision des indicateurs L den et L night
prend en compte la variation des conditions météorologiques
sur une base annuelle.
Pendant le projet, des données expérimentales ont été
collectées sur différents sites à travers l’Europe. Ces
mesures ont permis de démontrer la validité des modèles
prévisionnels et, en particulier de démontrer la faisabilité et
la pertinence d’une classification météorologique
uniformisée. Comparé aux méthodes prévisionnelles
existantes, le projet Harmonoise a introduit non seulement
une plus grande harmonisation mais aussi une plus grande
flexibilité. La précision des nouvelles méthodes dépend en
grande partie de la précision et du niveau de détail des
données d’entrée. Ainsi, le modèle proposé permet de
moduler les efforts de modélisation en fonction du résultat
visé. Une approche plus globale utilisant des données
d’entrée simplifiées peut être jugée suffisante pour une
cartographie à grande échelle. Une telle modélisation peut
par ailleurs être complétée par une modélisation plus fine,
plus adaptée à l’élaboration de plans d’action ou aux études
d’impact à l’échelle locale.
Les objectifs du projet Harmonoise
Objectifs quantifiés
Dans sa proposition, le projet Harmonoise a affiché
l’ambition d’atteindre les niveaux de précision suivants,
exprimés sous forme d’écart quadratique moyen par rapport
à des moyennes en dB(A) :
- inférieur à 1 dB(A) pour des distances de
propagation jusqu’à 100 m et pour un récepteur en
vue directe de la source ;
- inférieur à 2 dB(A) pour des distances de
propagation jusqu’à 1000 m au dessus d’un terrain
relativement plat et dégagé ;
- inférieur à 5 dB(A) pour des distances de
propagation jusqu’à 1000 m au dessus d’un terrain
accidenté ;
- inférieur à 5 dB(A) en milieu urbain, au-delà de la
première ligne de façades exposées.
Plutôt que de privilégier la facilité d’emploi ou la limitation
du temps de calcul, dans les critères retenus pour la mise au
point des nouvelles méthodes, l’équipe a délibérément
privilégié la généralité, la flexibilité et l’élargissement du
domaine d’application par rapport aux méthodes existantes.
De fait, eu égard aux évolutions de la puissance de calcul et
à l’ergonomie croissante des logiciels d’application, suivant
le principe que « qui peut le plus peut le moins », les
modèles ont été développés en prenant en compte autant
que possible la complexité des problèmes traités et en se
basant sur les progrès scientifiques les plus récents et les
plus significatifs dans le domaine. Parallèlement, des
conseils ont été ébauchés pour la mise en œuvre
opérationnelle des nouvelles méthodes, se basant sur la
réduction des données d’entrée nécessaires et, le cas
échéant, sur l’utilisation de valeurs par défaut. Des
améliorations et principes de modélisation menant à une
performance accrue ont été identifiés tout au long du
projet.
Vers une plus grande précision
La précision de la méthode proposée est en grande partie
subordonnée à la qualité des données d’entrée : l’utilisation
de valeurs moyennes ou, le cas échant, de valeurs par
défaut, affecte la précision des prédictions. Par le passé,
différentes méthodes ont été préconisées en fonction de la
précision visée. Le projet Harmonoise vise une
uniformisation des méthodes en déplaçant le choix du niveau
de la précision des entrants, laissant ainsi aux utilisateurs
une plus grande souplesse pour trouver un compromis
acceptable entre précision visée et efforts requis pour la
mise au point du modèle de données.
L’équipe projet estime qu’il est nécessaire de développer
des recommandations et des guides pratiques afin d’adapter
le degré de précision des données d’entrée à l’objectif visé
ou au cadre réglementaire dans lequel s’effectue la
modélisation. Des autorités compétentes (au plan local,
régional, national ou européen) peuvent par exemple viser
un niveau de précision plus ambitieux pour une étude
d’impact (où les niveaux sonores calculés ont un impact
significatif sur le prix des mesures de protection
préconisées) que pour l’élaboration d’une cartographie
stratégique (où, étant donné le caractère global de
l’évaluation, une précision plus faible peut être admise sur
des résultats individuels).
Actes des 4 es Assises de la qualité de l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 et 20 janvier 2005 PAGE 79