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Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

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Les autoroutes “apaisées”<br />

Certaines collectivités ont commencé à réfléchir à la<br />

transposition <strong>de</strong> ces réflexions aux axes autoroutiers.<br />

L’objectif ? Réintégrer ce type d’infrastructure dans le tissu<br />

urbain <strong>et</strong> dans la vie locale, en supprimant l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

coupure, en réduisant la vitesse en permanence, <strong>et</strong> pas<br />

seulement aux heures <strong>de</strong> pointe, en supprimant les<br />

nuisances, <strong>sonores</strong> bien sûr, mais aussi paysagères, <strong>de</strong><br />

pollution atmosphérique. Réflexions ambitieuses mais qui<br />

méritent d’être suivies. L’agglomération grenobloise, à<br />

travers l’agence d’urbanisme <strong>de</strong> Grenoble <strong>et</strong> la DDE <strong>de</strong><br />

l’Isère, s’intéresse à <strong>de</strong> tels aménagements.<br />

La bonne nouvelle dans tout cela, c’est qu’on peut “faire<br />

d’une pierre <strong>de</strong>ux coups” : en réduisant la vitesse <strong>et</strong> en<br />

assurant la fluidité du trafic, on réduit le bruit <strong>et</strong> on<br />

améliore la sécurité routière.<br />

L’impact acoustique <strong>de</strong>s aménagements <strong>de</strong> voirie<br />

En 2002, le laboratoire régional <strong>de</strong>s Ponts-<strong>et</strong>-Chaussées <strong>de</strong><br />

Blois a étudié une trentaine d’aménagements —<br />

aménagements isolés, zones 30, carrefours giratoires,<br />

entrées <strong>de</strong> ville, traversées d’agglomérations.<br />

Les aménagements isolés <strong>de</strong> type dos d’âne ou coussins, en<br />

cas <strong>de</strong> changement d’allure marquée, s’accompagnent d’une<br />

augmentation <strong>de</strong> 1 à 2 dB(A). Les carrefours giratoires,<br />

ponctuellement, c’est-à-dire au droit du carrefour, ont un<br />

eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> 1 à 3 dB(A) mais, sur l’ensemble <strong>de</strong> la<br />

structure, ils sont acoustiquement transparents. Quant aux<br />

zones 30, les résultats sont variables selon les zones. Bien<br />

aménagées, elles peuvent faire gagner 2 dB(A). Les entrées<br />

<strong>de</strong> ville, à condition d’assurer une réduction progressive <strong>de</strong>s<br />

vitesses, sont plutôt efficaces, avec <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2<br />

à 4 dB(A). Les traversées d’agglomérations peuvent faire<br />

gagner 2 dB(A) mais, pour cela, il faut absolument maintenir<br />

la vitesse réduite.<br />

Une remarque néanmoins sur les étu<strong>de</strong>s avant-après : il<br />

n’est pas toujours facile <strong>de</strong> distinguer l’apport du<br />

revêtement moins bruyant ou <strong>de</strong> l’aménagement, ou <strong>de</strong>s<br />

nombreux autres paramètres qui sont modifiés à l’occasion<br />

d’un aménagement <strong>de</strong> voirie.<br />

Régulation <strong>de</strong> vitesse <strong>et</strong> bruit en milieu urbain : le cas <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s vertes<br />

modérantes<br />

Gérard Horvath (ville <strong>de</strong> Clermont-Ferrand)<br />

Gérard Horvath est directeur du service <strong>de</strong> circulation à la<br />

ville <strong>de</strong> Clermont-Ferrand. Comme l’a souligné<br />

précé<strong>de</strong>mment M. Prat, la régulation <strong>de</strong> la vitesse en ville a<br />

pour principal but la sécurité routière, mais l’influence <strong>de</strong> la<br />

régulation du trafic sur le bruit n’est pas négligeable. C<strong>et</strong>te<br />

intervention s’attache à présenter les modalités <strong>de</strong> mise en<br />

place d’une on<strong>de</strong> verte modérante, <strong>et</strong> les conséquences sur<br />

la vitesse <strong>et</strong> le bruit qu’on peut raisonnablement en<br />

attendre.<br />

Un p<strong>et</strong>it rappel utile : la capacité d’un réseau urbain est<br />

celle <strong>de</strong>s carrefours, <strong>et</strong> notamment <strong>de</strong>s carrefours à feux. En<br />

d’autres termes, conduire vite en ville n’est pas utile, car la<br />

vitesse moyenne d’un véhicule particulier en ville, compte<br />

tenu <strong>de</strong>s arrêts aux feux tricolores <strong>et</strong> <strong>de</strong>s encombrements,<br />

se situe aux alentours <strong>de</strong> 25 à 28 km/h. En transports<br />

collectifs, seulement la moitié du temps d’un déplacement<br />

est consacré au roulage.<br />

Bénéfices <strong>et</strong> limites<br />

Pour m<strong>et</strong>tre en place une coordination d’itinéraire, la<br />

condition indispensable est la présence rapprochée <strong>de</strong> feux<br />

sur un ou plusieurs axes du réseau. Le décalage dans<br />

l’apparition du feu vert d’un carrefour à l’autre perm<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

générer <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> circulation privilégiés, l’objectif étant<br />

la diminution du nombre <strong>et</strong> <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong>s arrêts. Les<br />

bénéfices <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s vertes ? Plus <strong>de</strong> confort pour l’usager<br />

motorisé, plus <strong>de</strong> crédibilité <strong>de</strong>s feux, plus <strong>de</strong> sécurité, par<br />

homogénéisation <strong>de</strong> la vitesse, <strong>et</strong> moins <strong>de</strong> nuisances.<br />

En revanche, l’on<strong>de</strong> verte a ses limites. Elle n’augmente pas<br />

la capacité d’écoulement <strong>de</strong> la voirie (à moins d’un eff<strong>et</strong><br />

dynamique dans certaines conditions). La durée <strong>de</strong> cycle<br />

doit être commune, ce qui réduit considérablement la marge<br />

<strong>de</strong> manœuvre pour optimiser chacun <strong>de</strong>s carrefours. En<br />

régime saturé, l’on<strong>de</strong> verte ne fonctionne pas. Elle est<br />

souvent incompatible avec les priorités à donner aux<br />

transports en commun. Elle pose problème pour les<br />

carrefours à trois phases <strong>et</strong>, dans le cas <strong>de</strong>s voies à double<br />

sens, c<strong>et</strong>te mesure est très difficile à optimiser.<br />

En milieu urbain <strong>de</strong>nse, la présence <strong>de</strong> carrefours à feux<br />

espacés <strong>de</strong> 250 à 300 mètres constitue la condition optimale<br />

pour réaliser une coordination. En milieu urbain non<br />

perturbé, c<strong>et</strong>te distance est <strong>de</strong> 500 mètres.<br />

Les différentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> coordination<br />

La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la minimisation <strong>de</strong>s r<strong>et</strong>ards s’adresse plutôt<br />

au réseau maillé exempt d’eff<strong>et</strong> d’itinéraire. Son intérêt<br />

collectif est certain, mais il exige <strong>de</strong> puissants outils<br />

informatiques. L’on<strong>de</strong> verte, quant à elle, est conseillée<br />

pour les itinéraires suivis ne comportant ni trop d’apports<br />

<strong>de</strong>s voies adjacentes ni trop <strong>de</strong> sorties. L’on<strong>de</strong> verte<br />

modérante, enfin, une évolution <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> verte, vise à<br />

augmenter la sécurité <strong>et</strong> à diminuer les nuisances en<br />

régulant la vitesse.<br />

La coordination d’une on<strong>de</strong> verte unidirectionnelle se fait au<br />

moyen d’un diagramme où l’axe vertical représente les<br />

différentes positions <strong>de</strong>s feux tricolores, où l’axe horizontal<br />

indique le temps, <strong>et</strong> où l’inclinaison <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s du<br />

diagramme correspond à la vitesse du trafic. La ban<strong>de</strong><br />

passante correspond à la durée <strong>de</strong> feu vert minimale<br />

commune à tous les carrefours. Le principe du “calage à<br />

l’ouverture” correspond à la situation où l’ouverture du<br />

premier carrefour déci<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ouvertures <strong>de</strong>s carrefours<br />

suivants. Ce système fonctionne bien en cas d’apport faible<br />

<strong>de</strong>s transversales. Le calage à la ferm<strong>et</strong>ure, quant à lui, est<br />

à privilégier, car il n’incite pas à la vitesse. En eff<strong>et</strong>, il<br />

empêche toute tentative <strong>de</strong> “remontée <strong>de</strong> la zone verte”,<br />

ce comportement dangereux consistant à accélérer pour<br />

passer tous les feux au vert.<br />

L’on<strong>de</strong> verte modérante<br />

Dans le cas <strong>de</strong> l’on<strong>de</strong> verte modérante, on s’efforce <strong>de</strong><br />

diminuer autant que possible la ban<strong>de</strong> passante. Le feu vert<br />

est ainsi réduit à la durée minimale réglementaire<br />

d’ouverture d’un feu, soit le temps minimum nécessaire à la<br />

traversée d’un piéton sur une voie transversale. Ce système<br />

a un eff<strong>et</strong> très dissuasif sur la vitesse, car il interdit<br />

pratiquement toute tentative d’accélération pour<br />

“remonter” la zone verte. Le but <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s vertes<br />

modérantes, bien entendu, est la modération <strong>et</strong><br />

PAGE 46<br />

Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005

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