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Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

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un texte d’application volontaire. Dès lors, rien n’empêche<br />

les réglementations locales édictées par les préf<strong>et</strong>s d’exiger<br />

que les établissements soient équipés <strong>de</strong> limiteurs<br />

conformes aux dispositions <strong>de</strong> la norme. La norme offre un<br />

<strong>de</strong>uxième avantage sur l’annexe technique <strong>de</strong> l’arrêté :<br />

celui d’interdire la solution du limiteur dès lors que le gain à<br />

obtenir est supérieur à 10 dB.<br />

Dominique François : Pour témoigner, à notre cousine<br />

canadienne notamment, <strong>de</strong> mon expérience <strong>de</strong> la gestion<br />

<strong>de</strong>s lieux musicaux dans un département du sud-ouest, je<br />

confirme, comme M. Ritter l’a signalé, que ce texte a été<br />

perçu par la profession, initialement, comme une entrave à<br />

leur activité. Toutefois, je diviserais, grosso modo, les lieux<br />

musicaux en <strong>de</strong>ux catégories. En distinguant, d’une part, les<br />

professionnels <strong>de</strong> la nuit, qui ont un chiffre d’affaires, du<br />

personnel, qui ont investi <strong>de</strong>s sommes considérables pour<br />

créer un lieu <strong>de</strong> loisirs <strong>et</strong> qui, quand ils reçoivent une<br />

injonction <strong>de</strong> l’administration, y répon<strong>de</strong>nt. Décidés à<br />

investir les sommes nécessaires afin <strong>de</strong> diffuser <strong>de</strong> la<br />

musique correctement, ils arrivent à surnager, à <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s<br />

établissements reconnus <strong>et</strong> fréquentés. En bref, une frange<br />

<strong>de</strong> la profession qui, en principe, ne crée pas <strong>de</strong> problèmes<br />

sur ce suj<strong>et</strong>. D’autre part, une myria<strong>de</strong> <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its<br />

établissements, <strong>de</strong> bars sonorisés, qui estiment que les<br />

niveaux <strong>sonores</strong> élevés attirent les clients. Ils sont<br />

relativement méconnus <strong>de</strong>s services administratifs <strong>de</strong> l’État,<br />

mais connus <strong>de</strong>s services communaux. En général, pour c<strong>et</strong>te<br />

catégorie d’exploitants, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> contraintes acoustiques<br />

<strong>et</strong> les travaux d’insonorisation sont <strong>de</strong>s enjeux qui s’avèrent<br />

vite dissuasifs. Soit ils arrêtent <strong>de</strong> diffuser <strong>de</strong> la musique soit<br />

ils m<strong>et</strong>tent la clé sous la porte.<br />

Par ailleurs, aux dires <strong>de</strong> la police nationale <strong>et</strong> <strong>de</strong> la police<br />

municipale <strong>de</strong> ma ville, il semblerait que, <strong>de</strong>puis que nous<br />

avons entrepris une action sur les lieux musicaux <strong>et</strong>,<br />

notamment, sur les bars sonorisés, les jeunes ont un<br />

comportement sur la voie publique, à la sortie <strong>de</strong>s<br />

établissements, qui s’est beaucoup amélioré. Pourquoi ? Je<br />

laisse la réponse à votre sagacité.<br />

Intervention <strong>de</strong> la salle : Pour compléter les propos <strong>de</strong><br />

Dominique François, les gérants <strong>de</strong> discothèques voient d’un<br />

très mauvais œil les bars musicaux dits « à thème »,<br />

puisqu’ils sont apparentés à une discothèque sans en payer<br />

les taxes spécifiques. Et c’est souvent ce type<br />

d’établissements qui posent le plus <strong>de</strong> problèmes.<br />

Les bars musicaux dans le collimateur <strong>de</strong>s<br />

associations<br />

Émile Perrier : M. François vient <strong>de</strong> me couper un peu<br />

l’herbe sous le pied, puisque je voulais également parler <strong>de</strong><br />

ces nouveaux établissements qui doivent se conformer au<br />

décr<strong>et</strong> <strong>de</strong> 1998, je veux parler <strong>de</strong>s bars musicaux, qui se<br />

sonorisent à un instant donné pour attirer <strong>de</strong> la clientèle, en<br />

méprisant ou en ignorant totalement la loi <strong>et</strong> les riverains.<br />

Leurs malheureux voisins doivent entreprendre <strong>de</strong>s<br />

démarches extrêmement longues — il faut en moyenne 18<br />

mois pour atteindre un premier objectif. Alors, ne serait-il<br />

pas possible <strong>de</strong> mieux informer ces caf<strong>et</strong>iers qui sonorisent<br />

leur établissement dans la plus totale ignorance <strong>de</strong> la loi ?<br />

Emmanuel Bert : Très concrètement, je pense qu’ils sont<br />

très bien informés <strong>de</strong> la réglementation. Et ils le sont si bien<br />

qu’ils savent que les contrôles sont peu fréquents. Ils<br />

« jouent la montre » mais, une fois dans le collimateur <strong>de</strong><br />

l’Administration, en règle générale, ils finissent par perdre.<br />

Donc, ce qu’il y a lieu <strong>de</strong> faire, c’est <strong>de</strong> rem<strong>et</strong>tre l’accent<br />

sur les sanctions afin <strong>de</strong> relancer la dynamique.<br />

Philippe Ritter : Je souhaiterais apporter un p<strong>et</strong>it bémol aux<br />

propos d’Emmanuel Bert. Il est vrai que certains « jouent la<br />

montre » face à l’Administration, se situant ainsi à la limite<br />

<strong>de</strong> l’honnêt<strong>et</strong>é, tout en restant très policés dans leurs<br />

propos. C’est un comportement très français. Il n’en reste<br />

pas moins qu’un certain nombre <strong>de</strong> ces bars musicaux sont<br />

<strong>de</strong> bonne foi quand ils estiment ne pas relever du décr<strong>et</strong> au<br />

motif qu’ils diffusent simplement <strong>de</strong> la musique d’ambiance.<br />

Des efforts <strong>de</strong> pédagogie s’imposent.<br />

S’agissant du traitement <strong>de</strong>s procès verbaux, la circulaire du<br />

18 octobre 2003 adressée aux procureurs généraux,<br />

procureurs <strong>de</strong> la République <strong>et</strong> magistrats du parqu<strong>et</strong> est<br />

extrêmement claire. En cas <strong>de</strong> parqu<strong>et</strong> peu réactif, <strong>de</strong><br />

procès-verbal sans suite, il ne faut pas hésiter à adresser un<br />

courrier à la chancellerie. Laquelle interrogera <strong>de</strong> manière<br />

hiérarchique <strong>et</strong> quasi disciplinaire le parqu<strong>et</strong>, ce qui doit se<br />

traduire par un n<strong>et</strong> changement dans le traitement <strong>de</strong>s<br />

plaintes.<br />

Emmanuel Bert : Je confirme que la Direction <strong>de</strong>s affaires<br />

criminelles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s grâces semble plutôt soucieuse du suivi <strong>de</strong><br />

c<strong>et</strong>te circulaire adressée aux procureurs.<br />

Philippe Ritter : L’exemple <strong>de</strong> Lyon est édifiant : les procèsverbaux,<br />

qui, il y a encore <strong>de</strong>ux ou trois ans, étaient<br />

constamment classés sans suite pour poursuite inopportune,<br />

sont désormais systématiquement instruits. Une<br />

condamnation accompagnée d’une amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1000 euros a<br />

récemment été prononcée pour non-présentation <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />

d’impact. La voie judiciaire est une voie, la ferm<strong>et</strong>ure<br />

administrative décidée par le préf<strong>et</strong> en est une autre, qui<br />

est également efficace.<br />

Emmanuel Bert : Mais, il faut ajouter qu’il n’y a pas <strong>de</strong><br />

cohérence sur le traitement par les préf<strong>et</strong>s <strong>de</strong> ces dossiers.<br />

Là encore, le rôle <strong>de</strong>s pôles <strong>de</strong> compétences pourrait<br />

perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> réintroduire davantage d’harmonie dans le<br />

traitement <strong>de</strong>s dossiers.<br />

Revoir la limite <strong>de</strong>s 105 dB(A) à la baisse ?<br />

Francis Daliphard (mé<strong>de</strong>cin ORL) : Ma question n’a aucune<br />

malice. Votre proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> modification <strong>de</strong> décr<strong>et</strong> ambitionne<br />

notamment d’évaluer les eff<strong>et</strong>s sur l’audition <strong>de</strong> la musique<br />

amplifiée. Quels moyens comptez-vous vous donner ?<br />

Nicolas Grén<strong>et</strong>ier : Il y a trois pistes : limiter, surveiller,<br />

informer. Limiter, selon une valeur qui reste à définir ;<br />

exiger <strong>de</strong> l’exploitant qu’il surveille le niveau sonore ;<br />

informer sur les risques auditifs, sur les niveaux <strong>sonores</strong><br />

susceptibles d’être atteints. Les éventuels problèmes<br />

d’audition <strong>de</strong>s personnels <strong>de</strong> discothèque peuvent constituer<br />

une source d’information. Nous comptons donc lancer une<br />

campagne d’évaluation <strong>de</strong> l’audition auprès <strong>de</strong> ces<br />

personnels.<br />

Monique Soyer (expert judiciaire) : Est-il actuellement<br />

envisagé, côté ministère, <strong>de</strong> baisser la limite <strong>de</strong> 105 dB(A) à,<br />

par exemple, 100 dB(A), par souci <strong>de</strong> protéger l’audition <strong>de</strong>s<br />

clients <strong>et</strong> du personnel, <strong>et</strong> protéger aussi le calme du<br />

voisinage ?<br />

Emmanuel Bert : Je vais vous apporter une partie <strong>de</strong> la<br />

réponse, M. Grén<strong>et</strong>ier la complètera. Il a été envisagé<br />

effectivement, lors <strong>de</strong> l’élaboration du premier proj<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

décr<strong>et</strong>, <strong>et</strong> qui est maintenant défait, <strong>de</strong> baisser ce niveau <strong>de</strong><br />

105 à 100 dB(A), afin <strong>de</strong> se m<strong>et</strong>tre en adéquation avec le<br />

niveau <strong>de</strong> pression <strong>de</strong> crête.<br />

Nicolas Grén<strong>et</strong>ier : Il n’y a eu, en la matière, aucune<br />

décision définitive <strong>de</strong> prise, mais l’abaissement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />

Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005 PAGE 101

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