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Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

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assuré <strong>et</strong> qu’aucun autre avion ne se trouve entre ces <strong>de</strong>ux<br />

niveaux <strong>de</strong> vol. À partir <strong>de</strong> c<strong>et</strong> instant, la manière avec<br />

laquelle le pilote fait <strong>de</strong>scendre son appareil n’a aucune<br />

importance pour le contrôleur. La <strong>de</strong>scente lisse concerne<br />

donc l’approche initiale : après clairance <strong>de</strong> <strong>de</strong>scente<br />

délivrée par le contrôleur, le pilote respecte une pente <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>scente publiée <strong>et</strong> recommandée <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5% (les<br />

avions sont quand même construits pour <strong>de</strong>scendre selon<br />

c<strong>et</strong>te pente).<br />

Une expérimentation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scente lisse a été menée à<br />

Roissy pour les arrivées face à l’est en provenance du sudouest<br />

: pente recommandée <strong>de</strong> 5 %, engagement pris <strong>de</strong><br />

respecter une altitu<strong>de</strong> minimale <strong>de</strong> 2000 m dans le travers<br />

<strong>de</strong> Thoiry. Avant la publication, 30% <strong>de</strong>s vols se situaient en<br />

<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> 2000 m ; après la publication, 2% seulement<br />

franchissaient le travers <strong>de</strong> Thoiry à moins <strong>de</strong> 2000 m. Grâce<br />

aux informations aéronautiques, on peut clairement<br />

i<strong>de</strong>ntifier les avions qui ne respectent pas le critère <strong>de</strong>s<br />

2000 m. Par exemple, <strong>de</strong>ux avions, qui, en plein cœur <strong>de</strong><br />

nuit, n’avaient pas respecté la procédure, n’avaient aucun<br />

besoin opérationnel ni raison <strong>de</strong> sécurité pour se trouver à<br />

ces altitu<strong>de</strong>s à c<strong>et</strong>te heure là. C<strong>et</strong>te observation a motivé<br />

une action auprès <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux compagnies aériennes<br />

concernées, pour que l’intégration <strong>de</strong> la pente soit bien<br />

mentionnée dans les manuels d’exploitation <strong>de</strong> ces<br />

compagnies aériennes <strong>et</strong> suivie par les pilotes. Au total, un<br />

gain <strong>de</strong> 300 m en altitu<strong>de</strong> moyenne a été atteint. Quels<br />

enseignements tirer <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te expérimentation ? Des<br />

publications effectives, <strong>de</strong>s résultats très encourageants,<br />

une faisabilité <strong>de</strong> jour comme <strong>de</strong> nuit, aucun impact sur la<br />

charge <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s contrôleurs (quand le contrôleur a<br />

donné sa clairance, le problème <strong>de</strong> conflit est résolu).<br />

La <strong>de</strong>scente continue<br />

Pour expliquer le principe <strong>de</strong> la procédure <strong>de</strong> <strong>de</strong>scente<br />

continue, je vais m’appuyer sur l’expérimentation qui a été<br />

menée à Louisville (USA), qui n’est autre que la procédure<br />

qui va être certifiée par la FAA courant 2005, <strong>de</strong> nuit<br />

uniquement. L’appareil est situé au niveau 110 (à 3300 m),<br />

le contrôleur délivre l’équivalence d’une clairance<br />

d’atterrissage. Pour ce faire, le contrôleur doit séquencer<br />

les avions dès c<strong>et</strong> endroit, soit à une trentaine <strong>de</strong> kilomètres<br />

du touché <strong>de</strong>s roues. La responsabilité du contrôleur est <strong>de</strong><br />

s’assurer qu’à aucun moment les avions ne soient inférieurs<br />

à la norme minimale <strong>de</strong> séparation tout au long <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>scente. L’expérimentation a montré qu’une séparation<br />

entre avions <strong>de</strong> 10 à 15 miles nautiques au niveau 110<br />

perm<strong>et</strong>tait <strong>de</strong> garantir avec quasi-certitu<strong>de</strong> que les avions<br />

ne <strong>de</strong>scendront en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la norme minimale <strong>de</strong> 3 à 5<br />

nautiques tout au long <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scente. À partir <strong>de</strong> c<strong>et</strong><br />

instant, le pilote conduit son vol à sa convenance. Avec<br />

c<strong>et</strong>te procédure, il faut remarquer que cela équivaut, au<br />

niveau 110 (3300 m), à multiplier la norme minimale <strong>de</strong><br />

séparation par cinq, soit tout au plus une dizaine d’arrivées<br />

par heure. Autrement dit, la <strong>de</strong>scente continue n’est<br />

compatible qu’avec les situations <strong>de</strong> très faible trafic, soit la<br />

nuit essentiellement. Autre point éminemment important :<br />

pour appliquer c<strong>et</strong>te procédure, il faut recourir aux<br />

techniques mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong> navigation ; ce qui signifie que,<br />

certes, les avions sont plus hauts, mais il n’y a plus aucune<br />

dispersion. En eff<strong>et</strong>, la totalité <strong>de</strong>s vols en Rnav passent par<br />

une ban<strong>de</strong> dont la largeur n’excè<strong>de</strong> pas 1 km : les<br />

habitations qui se trouvent sous c<strong>et</strong>te trajectoire sont donc<br />

survolées par l’intégralité <strong>de</strong>s vols.<br />

Deux expérimentations sont en cours. À Marseille le travail<br />

sur simulateur a été effectué <strong>et</strong>, fin décembre 2004, quatre<br />

vols avaient été réalisés selon c<strong>et</strong>te procédure. L’étape<br />

suivante consiste, après <strong>de</strong> nouveaux vols, à tirer les<br />

conséquences du point <strong>de</strong> vue du contrôle aérien, pour une<br />

généralisation <strong>de</strong> l’expérimentation afin d’en mesurer les<br />

gains effectifs. Seule une expérimentation portant sur un<br />

volume <strong>de</strong> trafic important a valeur d’évaluation. À<br />

Marseille, au niveau <strong>de</strong>s collines <strong>de</strong> l’Estaque, c<strong>et</strong>te<br />

procédure perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> gagner 300 m en approche initiale <strong>et</strong><br />

150 m en intermédiaire. Effectivement, à c<strong>et</strong> endroit, les<br />

avions survolent les habitations à <strong>de</strong>s altitu<strong>de</strong>s très basses.<br />

Une autre expérimentation <strong>de</strong>vait être menée à Charles-<strong>de</strong>-<br />

Gaulle, <strong>de</strong> nuit, pour les arrivées du sud-est en configuration<br />

face à l’ouest.<br />

C<strong>et</strong>te acception <strong>de</strong> l’approche à <strong>de</strong>scente continue apparaît<br />

donc comme complexe <strong>de</strong> mise en œuvre. C<strong>et</strong>te procédure<br />

exerce un fort impact sur le contrôle aérien, dans la mesure<br />

où la séparation, qui est à la charge du contrôleur, est cinq<br />

fois supérieure à la séparation minimale.<br />

Conclusions<br />

Avec la <strong>de</strong>scente lisse, l’amélioration est indiscutable <strong>et</strong> la<br />

mise en œuvre à généraliser. Cela <strong>de</strong>vrait se faire<br />

progressivement dans le courant <strong>de</strong> l’année 2005. La<br />

<strong>de</strong>scente continue constitue une voie d’espoir pour les<br />

mouvements <strong>de</strong> nuit, sauf, <strong>et</strong> il faut le dire clairement, pour<br />

ceux qui seraient situés juste sous le trait, qui seront<br />

survolés par tous les avions. Mais la mise en œuvre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />

procédure est beaucoup plus complexe. Enfin, le travail <strong>de</strong><br />

normalisation au niveau international doit être poursuivi.<br />

Débat<br />

Les chiffres pour Charleroi <strong>et</strong> Liège ?<br />

Michel Transy (Acenas, association <strong>de</strong> riverains <strong>de</strong><br />

l’aéroport <strong>de</strong> Lyon) : M. Clairbois nous a présenté trois<br />

aéroports. Quel est le nombre <strong>de</strong> mouvements sur chacun <strong>de</strong><br />

ces aéroports <strong>et</strong> quels sont les chiffres <strong>de</strong> populations<br />

impactées autour <strong>de</strong> ces aéroports ? Quel développement<br />

prévoyez-vous à terme, puisque vous avez parlé <strong>de</strong> plans <strong>de</strong><br />

développement pour ces aéroports ? Avez-vous chiffré les<br />

mesures d’insonorisation qui ont été mises en œuvre ? Ontelles<br />

été réalisées à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s riverains ou tout ceci a-<br />

t-il été envisagé <strong>de</strong> manière globale ? A-t-on fait un bilan <strong>de</strong><br />

l’avantage économique <strong>et</strong> <strong>de</strong>s coûts environnementaux <strong>de</strong><br />

l’aéroport ?<br />

Jean-Pierre Clairbois : À Charleroi <strong>et</strong> à Liège, les décisions<br />

ont été prises sur <strong>de</strong> grands principes stratégiques. L’idée<br />

était <strong>de</strong> réduire au maximum le nombre d’habitations<br />

gênées au sol. Les différents scénarios ont minimisé ce<br />

nombre d’habitations. Bien évi<strong>de</strong>mment, les plans<br />

d’insonorisation sont coûteux. Pour la région <strong>de</strong> Bruxelles-<br />

Capitale les estimations s’étaient avérées colossales parce<br />

que la dispersion sur la ville <strong>de</strong> Bruxelles concerne 500 000<br />

personnes. Le point <strong>de</strong> départ est réellement politique.<br />

Veut-on minimiser le nombre <strong>de</strong> personnes gênées ? Si oui,<br />

avec quelle stratégie ? Ensuite, on se donne les moyens<br />

financiers pour appliquer c<strong>et</strong>te stratégie. Actuellement, je<br />

pense que 13 000 habitations environ sont concernées par<br />

l’insonorisation aux alentours <strong>de</strong> Liège-Biers<strong>et</strong>, 8 000 environ<br />

à Charleroi. Et les coûts ne sont pas forcément<br />

proportionnels au nombre <strong>de</strong> maisons.<br />

Pour le nombre <strong>de</strong> mouvements, le trafic 2003 sur l’aéroport<br />

<strong>de</strong> Liège était <strong>de</strong> 35 000 mouvements ; à l’aéroport <strong>de</strong><br />

Charleroi, on compte 60 000 mouvements au total, vols<br />

d’entraînements compris, mais l’activité purement<br />

Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005 PAGE 69

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