Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

qui n’est pas négligeable pour sa mise en œuvre et son
transport. Au passage pour rester dans la largeur de feuillure
de 24 mm on réduit l’épaisseur de la lame d’air ce qui
diminue la performance thermique.
On l’a vu, l’objectif en rénovation pour un isolement de
façade classique est de l’ordre de 35 dB. Mais les produits
monolithiques asymétriques permettant de tels isolements
sont lourds. Pour associer performances thermiques des
verres peu émissifs et performances acoustiques renforcées,
un des verres sera un verre feuilleté avec en son cœur un
film de butyral de polyvinyle acoustique. Ce nouveau verre
feuilleté, le Stadip Silence, comparé à un vitrage feuilleté
classique, offre un gain de 3 à 5 dB dans une composition
analogue. Les propriétés de “cœur amortisseur” de ce
butyral de polyvinyle spécial ont été mises à profit dans la
conception d’un vitrage allégé, un “2+2”, qui offre des
performances acoustiques élevées et une épaisseur très
réduite. Ce principe de limitation de la masse de verre
propre au Stadip silence a été intégrée dans une gamme de
produits appelée “Climacomfort”. Il s’agit d’un nouveau
double vitrage à isolation thermique et acoustique renforcée
qui est compatible avec les conditions particulières de la
réhabilitation de logements en centre-ville, là où les
conditions d’accès, soit en terme de services de transports,
soit en terme de personnel, sont difficiles. Qui plus est,
accéder au logement dans un cadre de rénovation, c’est
également ne pas « expulser » le locataire ou le propriétaire
tout en réalisant très rapidement les travaux. Pour s’adapter
à une feuillure de menuiserie standard de 24 mm, il a fallu
recourir à un verre feuilleté Stadip Silence de type 22.1,
associé à une lame d’air de 16 mm et à une feuille de verre
de 4 mm. Résultat : un poids très allégé de 20 kg/m 2 , une
feuillure de 24 mm et la possibilité d’y intégrer une couche
à isolation thermique renforcée, répondant à la nouvelle
appellation des vitrages à isolation renforcée (VIR) exigée
par la RT 2000. En associant de l’air ou de l’argon, ce
vitrage 4/16/4 atteint un coefficient U de 1,1 W/(m².K)
(avec l’argon).
L’examen des courbes selon les fréquences normatives
montre que, dans les fréquences hautes, les creux ont été
très rapidement comblés par la présence du Stadip Silence.
Même en 22.1, hormis quelques pointes dans les basses
fréquences, la performance globale de la fenêtre permet de
justifier d’un R W de 38 dB. L’on obtient un gain de 4 à 5 dB
par rapport à un vitrage classique. Côté économies
d’énergie, ce vitrage apporte aussi plus de confort, car la
présence du verre Planitherm Futur N limite les déperditions
thermiques. On supprime ainsi la paroi froide. Enfin, ce
vitrage 4/16/4 est bien sûr plus léger. Une expérience a
d’ailleurs été menée en centre-ville afin de vérifier la
compatibilité de ces vitrages légers avec des conditions
d’accès difficiles. Il s’agit d’un chantier de réhabilitation de
200 fenêtres dans des logements occupés n’offrant, pour
tout accès aux étages, que des escaliers en colimaçon.
L’économie de poids, au niveau de la manutention sur
chantier, a été estimée à 3,5 tonnes. Climacomfort
constitue donc une solution simple de rénovation allégée qui
permet des renforcements acoustiques et thermiques de bon
niveau correspondant aux isolements de façade en
réhabilitation les plus couramment demandés.
Débat
En réhabilitation, attention aux performances
des autres accessoires de la façade (entrées
d’air, coffres de volets roulants)
Mathias Meisser : Nous avons pu apprécier l’effort réalisé
dans le domaine des vitrages pour alléger tout en obtenant
les mêmes performances. Les poids importants des vitrages,
dans l’existant, constituent un réel problème et ces produits
me semblent une bonne avancée en la matière.
Thierry Legouis : Avez-vous décliné cette gamme pour des
épaisseurs supérieures ?
Alain Roussel : Nous avons pour projet de décliner ce double
vitrage mince acoustique dans d’autres compositions qui
permettraient d’atteindre de plus hauts niveaux, pour de la
réhabilitation de façades de bâtiments exposés à des
niveaux de bruits très élevés. Aujourd’hui, nos laboratoires
d’acoustique réalisent des essais supplémentaires sur des
compositions, toujours asymétriques, mais en intégrant deux
faces Stadip Silence.
Thierry Legouis: Que dire du coût, par comparaison à des
fenêtres de performance égale ?
Alain Roussel : Nous avons réalisé une étude de prix avec un
partenaire, qui a révélé un écart de 1 euro sur la fenêtre
fournie, à l’avantage du monolithique. Donc, pour un euro
de plus, vous remplacez la feuille de verre de 10 mm par du
Stadip Silence 22.1.
Maurice Auffret : Il reste à dire quelques mots sur le
problème de la pose. Une fenêtre qui, en laboratoire, offre
un isolement de 35 dB, compte tenu des difficultés de mise
en œuvre que rencontrent certains poseurs — je ne parle ni
des entrées d’air ni des coffres de volet roulant —, peut très
bien, au final, ne pas répondre aux attentes du client.
Deuxième remarque : je m’interroge sur l’intérêt, en
réhabilitation, de proposer des vitrages qui offrent des
performances très élevées, car poser un vitrage de 35 dB(A)
en réhabilitation c’est immédiatement se poser le problème
de l’entrée d’air et du coffre de volet roulant : sait-on faire
des entrées d’air suffisamment performantes pour, en
réhabilitation, dépasser les 35 dB(A) d’isolement sur site ?
Alain Roussel : Non, pas vraiment.
Maurice Auffret: Les coffres de volet roulant posent de plus
en plus de problèmes. Très souvent, ils sont constitués d’une
structure en plastique mince qui offre des performances
insuffisantes. Souvent assemblés sur place, parfois
maladroitement, les coffres de volet roulant, en
réhabilitation, sont posés au ras du plafond, ce qui interdit
tout accès à la partie supérieure pour la mettre en
étanchéité. L’on se trouve donc souvent dans la situation où
les performances des produits proposés sont redondantes, et
où les autres accessoires de la façade ne permettent pas de
compléter les performances de l’ouvrage. Dans de telles
circonstances, il ne sert à rien de mettre en œuvre des
vitrages très performants.
Alain Roussel: Ce que vous soulevez, en effet, c’est la
nécessité d’une analyse des besoins du chantier. Ce que vous
dites est vrai : dans la finalité, il y a toujours une dérive du
résultat optimum et de l’objectif à atteindre en terme de
réhabilitation. Mais il existe aujourd’hui beaucoup de
produits, et la mise en œuvre n’est pas toujours qualifiée
pour les poser. Des cahiers des charges sont définis pour la
mise en œuvre et, parfois, ces mises en œuvre ne sont pas
suivies.
Actes des 4 es Assises de la qualité de l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 et 20 janvier 2005 PAGE 93