30.01.2014 Views

Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

solutions, simples <strong>et</strong> pas forcément coûteuses, pour<br />

améliorer l’acoustique d’un habitat existant. Le PUCA<br />

souhaitait que c<strong>et</strong> ouvrage soit prioritairement <strong>de</strong>stiné aux<br />

architectes, qui — je le dis d’autant plus facilement que je<br />

suis moi-même architecte —, sont insuffisamment<br />

sensibilisés à la question <strong>de</strong> la gêne due au bruit. Les<br />

particuliers peuvent également y puiser <strong>de</strong> précieuses<br />

informations.<br />

Nous avons également contribué à l’élaboration d’un “Gui<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> diagnostic sur la perception du bruit dans l'habitat<br />

social”, <strong>de</strong>stiné aux maîtres d’ouvrages <strong>de</strong> l’habitat social.<br />

Deux parties dans c<strong>et</strong> ouvrage : le gui<strong>de</strong> proprement dit <strong>et</strong><br />

une <strong>de</strong>uxième partie présentant la métho<strong>de</strong> ayant servi à<br />

son élaboration.<br />

Nous souhaitions aller plus loin, élargir la réflexion. Aussi, en<br />

2000, avons-nous lancé une consultation <strong>de</strong> recherche que<br />

nous avons intitulée — <strong>de</strong> façon peut-être un peu<br />

provocatrice — Construire avec les sons. Il s’agissait là<br />

encore <strong>de</strong> prendre en compte le point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s habitants<br />

en matière <strong>de</strong> qualité sonore, mais il s’agissait aussi d’une<br />

tentative <strong>de</strong> présenter les sons dans l’architecture sous leur<br />

dimension positive. La conception architecturale ou<br />

urbanistique prend en compte la lumière comme une donnée<br />

<strong>de</strong> conception architecturale, mais qu’en est-il <strong>de</strong>s sons ?<br />

C<strong>et</strong>te consultation a soulevé bien entendu la question <strong>de</strong> la<br />

complexité <strong>de</strong> la perception <strong>de</strong> la gêne due au bruit, c’està-dire<br />

<strong>de</strong>s dimensions psychologiques, physiologiques, mais<br />

aussi culturelles, du bruit. C<strong>et</strong>te dimension a une<br />

importance capitale. Elle ne touche pas seulement les<br />

quartiers sensibles. Parmi les proj<strong>et</strong>s ayant participé à c<strong>et</strong>te<br />

consultation, six recherches françaises ont été sélectionnées<br />

<strong>et</strong> serviront <strong>de</strong> support à un colloque européen en mars<br />

2005. Qui plus est, quatre experts étrangers, représentant le<br />

Canada, pionnier dans ce domaine, la Suè<strong>de</strong>, l’Italie <strong>et</strong> la<br />

Gran<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne, viendront présenter les démarches<br />

spécifiques à leurs pays.<br />

Débat<br />

Le diagnostic acoustique pour qualifier<br />

l’existant : trop rare<br />

Mathias Meisser : Toujours concernant l’existant,<br />

M. Daliphard, vous qui représentez la partie entreprises,<br />

quelle est votre vision ?<br />

Jacques Daliphard : Quand on cherche à répondre à un<br />

appel d’offre sur un proj<strong>et</strong> d’existant, je parle ici surtout<br />

d’habitat, d’habitat francilien précisément, l’on prend un<br />

marteau <strong>et</strong> un burin <strong>et</strong> l’on essaye <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s trous dans<br />

les planchers <strong>et</strong> dans les murs pour estimer la qualité <strong>de</strong><br />

l’existant, les principes <strong>de</strong> construction. Pour les planchers :<br />

les poutres sont-elles en bois ou en métal ? y a-t-il <strong>de</strong>s<br />

hourdis ? s’il y a un parqu<strong>et</strong>, comment est-il tenu ? Pour les<br />

murs : quelle est leur nature, leur épaisseur ? Ensuite, on<br />

s’appuie sur <strong>de</strong>s grilles à travers <strong>de</strong>squelles on s’efforce <strong>de</strong><br />

qualifier les performances acoustiques <strong>de</strong> l’existant :<br />

isolement vertical ; isolement horizontal, à quelques<br />

décibels près. Malheureusement, il n’y a pas d’argent pour<br />

le diagnostic acoustique. Après, il faut essayer <strong>de</strong> freiner un<br />

peu les ar<strong>de</strong>urs du maître d’ouvrage, qui en veut toujours<br />

plus. Au minimum, on préserve les qualités <strong>de</strong> l’existant, on<br />

s’interdit <strong>de</strong> les dégra<strong>de</strong>r. Mais l’équilibre entre les<br />

finances, les décibels <strong>et</strong> les possibilités techniques est assez<br />

difficile à trouver. Il arrive même qu’on ne puisse pas<br />

obtenir d’amélioration, même en y m<strong>et</strong>tant le prix. Je<br />

mense au cas d’un logement situé au-<strong>de</strong>ssus d’une banque,<br />

où il fallait obtenir un isolement <strong>de</strong> 58 dB. Mais ce n’était<br />

pas possible sans intervenir dans la banque, ce qui n’a pu se<br />

faire.<br />

La grosse difficulté tient au fait que, dans la majorité <strong>de</strong>s<br />

cas, on ne peut qualifier l’existant. Il nous arrive, quand<br />

cela est possible, <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s mesures d’isolement aux<br />

bruits aériens ou aux bruits <strong>de</strong> chocs. En fonction <strong>de</strong>s<br />

exigences du maître d’ouvrage, on tente alors <strong>de</strong> se<br />

rapprocher <strong>de</strong>s exigences du neuf, du règlement <strong>de</strong> juin<br />

1999, ou <strong>de</strong> celles du règlement <strong>de</strong> juin 1969.<br />

Ghislain Pinçon : Ce dont Jacques Daliphard fait état ici<br />

correspond au quotidien d’une gran<strong>de</strong> entreprise du<br />

bâtiment, qui dispose <strong>de</strong> l’équipement <strong>et</strong> <strong>de</strong>s compétences<br />

en acoustique. Ce n’est malheureusement pas le cas <strong>de</strong> bien<br />

<strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites d’entreprises du bâtiment. Effectivement, il est<br />

très difficile <strong>de</strong> convaincre les maîtres d’ouvrage d’allouer<br />

un budg<strong>et</strong> au diagnostic acoustique, même en présence d’un<br />

problème particulier d’acoustique. Le maître d’ouvrage<br />

voudrait que l’entrepreneur lui chiffre les travaux avant<br />

même <strong>de</strong> connaître la nature <strong>et</strong> l’ampleur <strong>de</strong>s travaux qui<br />

doivent être réalisés.<br />

Mathias Meisser : M. Daliphard a souligné une autre<br />

difficulté pour les entrepreneurs : quels sont les objectifs à<br />

atteindre ou pouvant être atteints ? Il faut déplorer<br />

qu’aucun texte ne précise les objectifs d’isolement qu’il<br />

serait raisonnable <strong>de</strong> se fixer. En augmentant, en 1994 (puis<br />

en 1999 avec les indices européens), les exigences<br />

applicables à l’habitat neuf, alors qu’il n’existait rien pour<br />

l’existant, on a creusé l’écart entre l’existant <strong>et</strong> le neuf.<br />

Tout en insistant, par ailleurs, sur le fait que ces exigences<br />

concernant le neuf correspon<strong>de</strong>nt à un minimum <strong>de</strong> qualité<br />

acoustique, <strong>et</strong> non à un confort du logement. Le minimum<br />

pour le neuf <strong>de</strong>vrait être aussi le minimum pour l’existant.<br />

Ghislain Pinçon : Je crois que les exigences acoustiques<br />

dans le neuf ne correspon<strong>de</strong>nt pas tout à fait à un minimum.<br />

C’est plutôt un compromis technico-économique. Dans<br />

l’ancien, se pose le même problème, à savoir trouver le bon<br />

compromis technico-économique qui, c<strong>et</strong>te fois, est propre à<br />

chaque opération. Cela relève précisément <strong>de</strong><br />

l’investissement “en matière grise” que l’on est prêts à<br />

consentir au départ. On évalue la performance <strong>de</strong> l’existant,<br />

puis, compte tenu <strong>de</strong>s techniques disponibles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

caractéristiques du bâti, on fixe un objectif qui perm<strong>et</strong><br />

d’aller assez loin sans que cela coûte trop cher. Si une<br />

réglementation venait fixer <strong>de</strong>s exigences pour l’existant,<br />

cela poserait parfois d’énormes problèmes : quelquefois, 2<br />

décibels <strong>de</strong> mieux suffisent à faire grimper la facture <strong>de</strong> 30%<br />

ou 50%.<br />

Mathias Meisser : J’entends bien ce raisonnement. Mais, n’y<br />

aurait-il pas <strong>de</strong>s cas où l’existant mériterait d’être<br />

amélioré ? Il est regr<strong>et</strong>table que Mme Soulier 1 n’ait pu venir,<br />

car nous aurions pu l’interroger sur la faisabilité d’un texte<br />

cadre, pas nécessairement une réglementation, mais qui<br />

aurait valeur <strong>de</strong> “recommandation officielle”, qui fixerait<br />

<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> base <strong>et</strong> qui faciliteraient les relations avec les<br />

maîtres d’ouvrage.<br />

Christiane Flageoll<strong>et</strong>-Saadna : Vous soulevez là un<br />

problème pour lequel il est difficile d’apporter une réponse.<br />

1 Anne-Marie Soulier est chargée <strong>de</strong> proj<strong>et</strong> à la DGUHC (ministère <strong>de</strong><br />

l’Équipement)<br />

PAGE 90<br />

Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!