30.01.2014 Views

Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

d’autres termes, un adulte sur dix déclare avoir un sommeil<br />

perturbé par le bruit. Les bruits <strong>de</strong> circulation, pour lesquels<br />

17% <strong>de</strong>s personnes interrogées se disent gênés, constituent<br />

la première source <strong>de</strong> nuisances <strong>sonores</strong> ; les bruits <strong>de</strong><br />

voisinage sont également mal ressentis. Un pourcentage<br />

assez élevé <strong>de</strong> l’échantillon interrogé, 22%, déclare avoir<br />

connu <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux semaines ou plus avec<br />

un sommeil perturbé. Un autre aspect intéressant <strong>de</strong><br />

l’enquête concerne les risques relatifs <strong>de</strong> maladie chez les<br />

personnes au sommeil perturbé, par comparaison à<br />

l’échantillon au sommeil "normal" : <strong>de</strong> fortes associations<br />

sont notées, pour la dépression <strong>et</strong> les migraines notamment.<br />

Il ressort également <strong>de</strong> l’enquête que le fait <strong>de</strong> mal dormir<br />

la nuit augmente le risque d’acci<strong>de</strong>nt domestique <strong>de</strong> 46%.<br />

On souffre toutefois <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> protocole international<br />

pour mener <strong>de</strong> telles enquêtes. Au Royaume-Uni, une<br />

enquête (BRE social survey 1999/2000) indique que 18% <strong>de</strong> la<br />

population a son sommeil perturbé par le bruit ; aux Paysbas,<br />

ce chiffre est <strong>de</strong> 24,5% (RIVM survey 2003).<br />

Impact sur la santé d’un sommeil perturbé<br />

Un sommeil perturbé est d’abord synonyme <strong>de</strong> moindre<br />

qualité du sommeil : les réveils constituent un paramètre<br />

essentiel, mais on s’intéresse aussi aux changements <strong>de</strong><br />

sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sommeil, à la réduction <strong>de</strong> sa durée ou <strong>de</strong> son<br />

efficacité, au r<strong>et</strong>ard <strong>de</strong> l’endormissement <strong>et</strong> à la réduction<br />

<strong>de</strong> la “qualité” ressentie du sommeil. Parmi les<br />

conséquences possibles <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te perturbation du sommeil,<br />

on trouve l’attention réduite, l’augmentation du risque<br />

d’acci<strong>de</strong>nts, la productivité du travail réduites, la fatigue<br />

diurne <strong>et</strong> l’altération <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> la vie. Lorsqu’on<br />

s’habitue à dormir dans le bruit, notre système sensitif<br />

continue néanmoins <strong>de</strong> recevoir les stimuli <strong>sonores</strong>. À ces<br />

conséquences d’un sommeil perturbé, s’ajoutent donc les<br />

pathologies liées au mécanisme <strong>de</strong> la réponse à <strong>de</strong>s stress,<br />

qui ne sont pas filtrées par le cortex cérébral, <strong>et</strong> qui ne<br />

connaissent pas <strong>de</strong> phénomène d’habituation (sécrétions<br />

hormonales, maladies cardiovasculaires, hypertension…).<br />

C<strong>et</strong>te exposition nocturne au bruit sur le long terme peut<br />

avoir <strong>de</strong> sérieuses conséquences. Quant à l’utilisation <strong>de</strong> la<br />

pathologie <strong>de</strong> l’insomnie en tant que modèle pour évaluer<br />

l’impact du bruit nocturne sur la santé, elle semble faire<br />

consensus. Il conviendrait par ailleurs d’étudier plus en<br />

détail l’impact sur la santé une fois adulte <strong>de</strong>s enfants<br />

exposés au bruit la nuit <strong>de</strong> façon chronique, par exemple par<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s longitudinales. Les conséquences possibles d’un<br />

sommeil perturbé par le bruit chez les enfants sont non<br />

seulement les symptômes associés au manque <strong>de</strong> sommeil,<br />

mais aussi l’altération possible du système immunitaire, la<br />

perturbation du métabolisme <strong>de</strong>s gluci<strong>de</strong>s <strong>et</strong> l’altération <strong>de</strong>s<br />

fonctions endocriniennes.<br />

L’exposition au bruit la nuit a <strong>de</strong>s conséquences en terme <strong>de</strong><br />

santé publique qui justifient donc que l’OMS se préoccupe<br />

<strong>de</strong> la question. C’est la raison pour laquelle l’organisation a<br />

initié, en juin 2004, un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> définition <strong>de</strong>s valeurs gui<strong>de</strong><br />

pour le bruit la nuit. Cofinancé par l’OMS <strong>et</strong> la Commission<br />

européenne, impliquant 18 partenaires, ce proj<strong>et</strong> poursuit<br />

l’objectif <strong>de</strong> faire le point sur les connaissances <strong>de</strong>s impacts<br />

sur la santé d’une exposition nocturne au bruit provenant <strong>de</strong><br />

différentes sources (air, rail, route, voisinage..). Autre but<br />

avoué, celui d’obtenir un consensus sur <strong>de</strong>s valeurs<br />

d’émissions qui pourraient servir <strong>de</strong> base à la mise en œuvre<br />

<strong>de</strong>s futures directives européennes, <strong>et</strong> au développement<br />

harmonisé <strong>de</strong> législations. Tout ceci pour que les 80 millions<br />

d’Européens qui sont exposés aujourd’hui voient leur<br />

situation améliorée <strong>et</strong> leur sommeil protégé, <strong>et</strong> que ces<br />

mesures s’exportent sur les autres continents bien sûr.<br />

Les travaux à venir <strong>de</strong> l’OMS<br />

Dans un avenir proche, les principaux suj<strong>et</strong>s sur lesquels<br />

l’OMS entend porter ses efforts sont l’amélioration <strong>de</strong>s<br />

connaissances sur les eff<strong>et</strong>s du bruit sur la santé, en<br />

particulier sous l’angle <strong>de</strong>s durées d’exposition, le<br />

perfectionnement <strong>de</strong>s valeurs gui<strong>de</strong>s, la concrétisation, par<br />

une publication, <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> l’OMS sur le bruit <strong>de</strong>s avions<br />

<strong>et</strong>, enfin, un accent sur le bruit lié aux activités <strong>de</strong> loisir<br />

(acouphènes). Des valeurs gui<strong>de</strong>s uniformément reconnues,<br />

mieux documentées, perm<strong>et</strong>traient notamment <strong>de</strong> mieux<br />

connaître l’impact sanitaire d’une réduction du bruit. Il<br />

importe également <strong>de</strong> progresser dans la connaissance <strong>de</strong><br />

l’impact du bruit sur la santé mentale. Pour cela, il convient<br />

<strong>de</strong> mieux décrire la gêne, prise comme indicateur <strong>et</strong> non<br />

comme eff<strong>et</strong>, <strong>et</strong> ses liens avec le stress, dont on connaît<br />

assez bien les implications mentales. Pour d’autres eff<strong>et</strong>s, il<br />

nous faut d’autres indicateurs, afin <strong>de</strong> pouvoir m<strong>et</strong>tre en<br />

œuvre <strong>de</strong>s actions <strong>et</strong> établir <strong>de</strong>s comparaisons entre pays.<br />

Les recommandations du groupe <strong>de</strong> travail européen « Santé <strong>et</strong> aspects<br />

socioéconomiques »<br />

Jacques Lambert (Inr<strong>et</strong>s, membre du groupe<br />

<strong>de</strong> travail européen « Santé <strong>et</strong> aspects<br />

socioéconomiques du bruit »)<br />

Historique du groupe <strong>de</strong> travail<br />

Peu après la conférence <strong>de</strong> Copenhague <strong>de</strong> 1998, point <strong>de</strong><br />

départ <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> la Commission européenne sur la<br />

directive, trois groupes <strong>de</strong> travail avaient été mis en place :<br />

l’un, présidé par J. Lambert, était axé sur les relations doseeff<strong>et</strong>s<br />

; le second s’occupait <strong>de</strong> la réduction du bruit, sous la<br />

houl<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Mme S. Paikkala (Finlan<strong>de</strong>) ; le troisième,<br />

chapeauté par le Britannique T. Worsley, s’intéressait aux<br />

coûts <strong>et</strong> bénéfices <strong>de</strong> la réduction du bruit. En 2002, pour<br />

<strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> financement notamment, ces groupes ont<br />

fusionné, donnant naissance au groupe actuel “Santé <strong>et</strong><br />

aspects socioéconomiques”, présidé par le Néerlandais<br />

M. van <strong>de</strong>n Berg. Principal but : explorer la question <strong>de</strong>s<br />

aspects tant sanitaires que socioéconomiques <strong>de</strong>s politiques<br />

<strong>de</strong> réduction du bruit. Directive 2002/49 oblige, il faut<br />

désormais compter avec l’indice L <strong>de</strong>n 1 . Dès lors, il importait<br />

avant tout d’établir, sur la base <strong>de</strong> travaux scientifiques,<br />

<strong>de</strong>s relations dose-eff<strong>et</strong>s entre la gêne sur le long terme <strong>et</strong><br />

l’indice L <strong>de</strong>n ; <strong>et</strong> d’en faire <strong>de</strong> même pour l’indice L night 2 ,<br />

également consacré par la directive, pour ce qui concerne la<br />

pério<strong>de</strong> nocturne. Troisième vol<strong>et</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te entreprise :<br />

l’évaluation <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> réduction du bruit. Enfin, le<br />

quatrième <strong>de</strong> ces travaux a consisté à formuler <strong>de</strong>s<br />

recommandations sur l’utilisation <strong>de</strong> l’analyse coûtsavantages<br />

en matière d’évaluation <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> lutte<br />

contre le bruit.<br />

Les résultats concr<strong>et</strong>s <strong>de</strong>puis 2002<br />

Trois documents ont été publiés. L’un, en février 2002, un<br />

position paper sur les relations dose-réponses entre le bruit<br />

<strong>de</strong>s transports <strong>et</strong> la gêne. Approuvé par la Commission<br />

européenne, il est maintenant disponible sur Intern<strong>et</strong>. En<br />

novembre 2003, une contribution sur l’évaluation<br />

1 L <strong>de</strong>n : Indice acoustique Jour-Soirée-Nuit (“<strong>de</strong>n” pour Day/Evening/Night)<br />

accordant une pondération plus élevée aux pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la soirée <strong>et</strong> <strong>de</strong> la nuit.<br />

2 L night : indice correspondant au niveau sonore équivalent <strong>de</strong> nuit<br />

Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005 PAGE 11

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!