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Nuisances sonores aéroportuaires - Centre d'information et de ...

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Dans c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>, le choix a porté sur <strong>de</strong>s estimateurs<br />

capables <strong>de</strong> calculer le niveau sonore en dB. Eu égard aux<br />

indices européens qui ont émergé ces <strong>de</strong>rniers temps, c<strong>et</strong>te<br />

particularité est en eff<strong>et</strong> avantageuse. Quel est le principe<br />

d’élaboration <strong>de</strong> tels estimateurs <strong>de</strong> type signal ? Le son<br />

passe tout d’abord à travers l’un <strong>de</strong>s trois filtres A, B <strong>et</strong> C<br />

correspondant aux trois courbes isosoniques (niveaux 40 dB,<br />

70 dB <strong>et</strong> 100 dB). Puis, l’énergie <strong>de</strong> ce son est calculée, avec<br />

trois options <strong>de</strong> temps d’intégration possibles : Slow<br />

(constante <strong>de</strong> 1 secon<strong>de</strong>), Fast (125 millisecon<strong>de</strong>s) <strong>et</strong><br />

Impulse (35 millisecon<strong>de</strong>s). Afin <strong>de</strong> représenter<br />

graphiquement le niveau sonore en fonction du temps, c’est<br />

le logarithme <strong>de</strong> l’énergie obtenue qui est considéré. Pour<br />

attribuer à ce son un niveau fixe, on fait alors le choix d’un<br />

point caractéristique <strong>de</strong> la courbe (moyenne, niveau<br />

équivalent, maximum, …). Ici, c’est le niveau maximum qui<br />

a été r<strong>et</strong>enu.<br />

Un autre estimateur a également fait l’obj<strong>et</strong> d’une<br />

évaluation : l’estimateur normalisé ISO 532B proposé par<br />

Zwicker, principalement basé sur <strong>de</strong>s modèles perceptifs.<br />

Comment est-il élaboré ? À partir d’un son stationnaire, on<br />

effectue sa transformée <strong>de</strong> Fourier moyenne. L’énergie est<br />

ensuite regroupée par ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bark. Un coefficient A0,<br />

correspondant grosso modo à la réponse en fréquence <strong>de</strong><br />

l’oreille, est alors r<strong>et</strong>ranché. De cela, est extrait ce que<br />

Zwicker appelle la “sonie <strong>de</strong> cœur”, soit la sonie à<br />

l’intérieur d’une ban<strong>de</strong> due à l’énergie à l’intérieur même<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong>. À l’étape suivante, on extrait ce que<br />

Zwicker appelle la “sonie <strong>de</strong> flan”, soit la sonie à l’intérieur<br />

d’une ban<strong>de</strong> due à une ban<strong>de</strong> adjacente. En d’autres<br />

termes, la sonie <strong>de</strong> flan correspond à la composante prenant<br />

en compte le masquage fréquentiel. Enfin, pour obtenir une<br />

sonie unique, c’est l’intégrale <strong>de</strong> la courbe obtenue qui est<br />

considérée.<br />

Problème : la transformée <strong>de</strong> Fourier moyenne supprime<br />

toute prise en compte <strong>de</strong>s fluctuations temporelles. Or, qui<br />

dit son non stationnaire, dit fluctuations temporelles. C’est<br />

c<strong>et</strong>te carence du modèle initial qui a poussé Zwicker a<br />

proposer, en 1977, une amélioration reflétant c<strong>et</strong>te fois les<br />

fluctuations temporelles. À partir d’un son, l’évolution <strong>de</strong> la<br />

sonie en fonction du temps est calculée, à partir <strong>de</strong> la sonie<br />

<strong>de</strong> fenêtres temporelles espacées <strong>de</strong> ∆t. Divers filtres<br />

prennent également en considération le masquage temporel.<br />

Un point particulier <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te courbe est alors choisi. Ici,<br />

comme pour le niveau sonore, c’est le maximum <strong>de</strong> la<br />

courbe d’évolution <strong>de</strong> la sonie avec le temps qui est choisi.<br />

Protocole d’évaluation<br />

Face à la foule d’estimateurs existants, pour certains<br />

éminemment complexes, l’adoption d’un certain nombre <strong>de</strong><br />

critères d’évaluation s’impose. En premier lieu, dans le<br />

registre quantitatif, l’estimateur est éprouvé selon<br />

différentes expériences, avec <strong>de</strong>s stimuli <strong>et</strong> <strong>de</strong>s suj<strong>et</strong>s<br />

différents. Ceci pour s’éviter le biais trop souvent r<strong>et</strong>rouvé<br />

dans la littérature, à savoir le manque “d’universalité” d’un<br />

estimateur uniquement testé à l’aune <strong>de</strong>s critères ayant<br />

servi à son élaboration.<br />

Au chapitre <strong>de</strong>s critères qualitatifs c<strong>et</strong>te fois, tout<br />

paramètre arbitraire est à proscrire. De plus, le protocole<br />

doit faire la part belle à une certaine pertinence perceptive<br />

<strong>et</strong> se montrer robuste vis-à-vis <strong>de</strong>s divers paramètres, tels<br />

que la fréquence d’échantillonnage.<br />

Quatre indicateurs ont, au final, été r<strong>et</strong>enus pour<br />

l’évaluation <strong>de</strong>s estimateurs : M.A.R., Rmax, Rmean <strong>et</strong> Rstd.<br />

La façon la plus intuitive d’évaluer un estimateur donné est<br />

<strong>de</strong> prendre la valeur absolue <strong>de</strong> l’écart entre la mesure (le<br />

niveau d’isosonie estimé au cours d’une expérience psychoacoustique)<br />

<strong>et</strong> son calcul (le niveau d’isosonie calculé), puis<br />

<strong>de</strong> calculer une moyenne. C’est ce principe qui correspond à<br />

l’indicateur M.A.R. (pour Mean Absolute Residual).<br />

Cependant, c<strong>et</strong> indicateur présente l’inconvénient<br />

d’atténuer l’importance d’erreurs grossières. C’est la raison<br />

pour laquelle il faut également considérer l’indicateur RMax,<br />

qui correspond à la valeur absolue <strong>de</strong> l’erreur maximum.<br />

Enfin, afin <strong>de</strong> pouvoir rendre compte <strong>de</strong> l’éventualité d’une<br />

erreur systématique, il faut considérer la moyenne <strong>de</strong><br />

l’écart (Rmean) <strong>et</strong> l’écart type <strong>de</strong> l’erreur (Rstd).<br />

Résultats <strong>de</strong> l’évaluation<br />

Pour différents types <strong>de</strong> stimuli, cinq estimateurs ont été<br />

évalués selon les quatre indicateurs décrits précé<strong>de</strong>mment.<br />

Au nombre <strong>de</strong>s différents stimuli exploités, on trouve : <strong>de</strong>s<br />

sons purs à une fréquence <strong>de</strong> 1 kHz ; <strong>de</strong>s sons purs, <strong>de</strong><br />

fréquence comprise entre 125 Hz <strong>et</strong> 10,5 kHz, <strong>de</strong> durée<br />

comprise entre 10 <strong>et</strong> 500 ms, <strong>et</strong> <strong>de</strong> niveau compris entre 55<br />

<strong>et</strong> 95 dB ; <strong>de</strong>s bruits blancs <strong>de</strong> niveau 72,5 dB, <strong>de</strong> durée<br />

comprise entre 10 <strong>et</strong> 500 ms ; <strong>de</strong>s stimuli naturels<br />

stationnaires (sons <strong>de</strong> l’environnement) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s stimuli<br />

naturels non stationnaires (bruits <strong>de</strong> chantiers). Les cinq<br />

estimateurs évalués sont : le Max DBB Slow (estimateur en<br />

dB avec une fenêtre temporelle d’une secon<strong>de</strong>) ; le Max DBB<br />

Fast (fenêtre temporelle <strong>de</strong> 125 millisecon<strong>de</strong>s), le Max DBB<br />

Impulse (fenêtre temporelle <strong>de</strong> 35 millisecon<strong>de</strong>s) ; le<br />

modèle ISO S532B <strong>de</strong> Zwicker adapté à la sonie <strong>de</strong>s sons<br />

stationnaires ; le modèle <strong>de</strong> Zwicker <strong>de</strong> 1977 adapté à la<br />

sonie <strong>de</strong>s sons non stationnaires. Les trois pondérations A, B<br />

<strong>et</strong> C ont également été comparées.<br />

Conclusions<br />

Les niveaux pondérés A, B <strong>et</strong> C restent insuffisants pour<br />

estimer correctement la sonie <strong>de</strong>s sons naturels. Le<br />

temporel <strong>de</strong> Zwicker <strong>de</strong> 1977 estime correctement la sonie<br />

<strong>de</strong>s sons stationnaires mais le besoin d’un nouvel estimateur<br />

adapté aux sons impulsionnels est confirmé. C’est<br />

précisément l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière étape <strong>de</strong> ce proj<strong>et</strong>, qui<br />

est en cours.<br />

Bruit <strong>et</strong> vibration <strong>de</strong>s tramways : caractérisation <strong>de</strong>s sources <strong>et</strong> évaluation<br />

<strong>de</strong> la perception<br />

Thierry Legouis (SerdB)<br />

Ce proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> recherche est mené conjointement par cinq<br />

partenaires : SerdB, l’Inr<strong>et</strong>s, l’Ecole Centrale <strong>de</strong> Nantes, la<br />

société CDM (entreprise spécialisée notamment dans la<br />

fourniture <strong>de</strong> matériel pour la pose <strong>de</strong> voies anti-vibratiles)<br />

<strong>et</strong> la Société d’économie mixte <strong>de</strong>s transports <strong>de</strong> la<br />

agglomération nantaise (SEMITAN), qui gère le tramway<br />

nantais. L’étu<strong>de</strong> ayant démarré au début 2005, les résultats<br />

communiqués ici sont issus d’étu<strong>de</strong>s antérieures.<br />

L’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> ce proj<strong>et</strong> est d’évaluer l’intérêt d’intégrer, dans<br />

les <strong>de</strong>scripteurs acoustiques <strong>de</strong> la gêne instantanée, la<br />

contribution <strong>de</strong>s différentes sources <strong>de</strong> bruit élémentaires<br />

que sont le roulement, la motorisation, les équipements<br />

électriques <strong>et</strong> le bruit solidien. Deuxième objectif <strong>de</strong> ce<br />

proj<strong>et</strong> résolument tourné vers l’opérationnel : formuler <strong>de</strong>s<br />

recommandations quant à l’usage <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>scripteurs pour<br />

les futurs exploitants.<br />

On déplore un manque criant <strong>de</strong> recommandations en<br />

matière d’étu<strong>de</strong>s d’impacts <strong>de</strong>s tramways. Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

PAGE 60<br />

Actes <strong>de</strong>s 4 es Assises <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’environnement sonore — Avignon — 18, 19 <strong>et</strong> 20 janvier 2005

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