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Daniel Ankarloo, Patrik Vulkan<br />

que « l’État doit sauver les systèmes de crédit ». La principale stratégie à long<br />

terme du capital reste d’accroître son pouvoir par rapport à celui de la classe<br />

ouvrière dans la lutte des classes générale. Pendant longtemps cela été couronné<br />

de succès. Ce qui peut préoccuper le capital est de savoir si la crise se<br />

transformera en une critique du système lui-même ou si elle inversera le rapport<br />

des forces dans la lutte des classes. C’est pour cela que les représentants<br />

du capital n’hésitent pas à impliquer l’État, même si certains de leurs soutiens<br />

s’en disent préoccupés. Ils veulent, par tous les moyens possibles, éviter que<br />

le socialisme revienne à l’ordre du jour et que la classe ouvrière présente des<br />

revendications radicales s’attaquant au système lui-même. Aujourd’hui, ils<br />

n’ont malheureusement pas de souci particulier à se faire sur ce point.<br />

Patrik Vulkan : Il devrait être intéressant d’examiner les possibilités et les<br />

stratégies actuellement ouvertes à la classe ouvrière et à la gauche.<br />

Daniel Ankarloo : C’est une question de capacités. Qu’est-ce que la classe<br />

ouvrière sera capable de faire Quelle est sa stratégie Le problème est que le<br />

mouvement ouvrier suédois est devenu extrêmement faible après vingt à vingtcinq<br />

ans de collaboration de classe. Il n’a élaboré ni alternative, ni programme<br />

pour s’opposer à la crise. C’est plutôt drôle : la gauche suédoise et le mouvement<br />

ouvrier officiel, la Confédération des syndicats suédois (LO) et le Parti socialdémocrate<br />

suédois (SAP), réagissent selon la même perspective que le capital.<br />

Comment pouvons-nous sauver le système du désastre Cela provient du fait<br />

que la gauche et les sociaux-démocrates se rendent compte que si le système<br />

de crédit s’effondre, les conséquences seront bien plus mauvaises que s’il ne le<br />

fait pas. Ils sont donc contraints de soutenir eux-mêmes les renflouements des<br />

banques. La seule chose qui sépare la gauche de la droite, alors que toutes deux<br />

pérorent sur l’amoralité du système, est le fait qu’il y a ceux qui se contentent de<br />

critiquer l’amoralité de certains capitalistes en les traitant d’individus cupides,<br />

tandis que d’autres, à gauche, comprenant sans doute un peu mieux la situation,<br />

disent : « Voilà la preuve : le marché libre ça ne marche pas ! ».<br />

Or, si la situation est si critique pour la classe ouvrière, cela ne signifie<br />

pas forcément : « Parfait, le capital part en enfer, nationalisons donc Volvo ».<br />

Comme, pour le moment, le socialisme n’est pas perçu comme une alternative<br />

immédiate, le mouvement ouvrier et la gauche doivent trouver, pour traiter cette<br />

crise, des stratégies qui nous rendent plus forts et mieux préparés pour la lutte<br />

des classes qui est devant nous. Nous devons trouver une stratégie qui fasse<br />

apparaître le socialisme comme une possibilité après cette crise. Cette crise aura<br />

une solution capitaliste, c’est la seule manière dont elle sera résolue dans le court<br />

terme, dans les deux ou trois prochaines années. Les marchés boursiers remonteront<br />

peut-être. Et si la classe ouvrière doit en supporter le fardeau – ce qui se<br />

produira probablement – nous devrons avoir tout prêt un programme immédiat<br />

pour alléger cette charge. Donc, que peut faire le mouvement

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