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La Guadeloupe rassemblée
contre les profits abusifs
Hélène Romieux
La victoire remportée par les Guadeloupéens rassemblés contre l’exploitation
et les injustices dont ils sont victimes montre qu’on peut trouver
une voie pour s’en sortir. Pour cela, il faut oser emprunter de nouveaux chemins.
Le 5 décembre 2008, à l’initiative de l’UGTG (Union générale des travailleurs
de Guadeloupe), syndicat majoritaire, une première réunion unitaire
a lieu. Le 16 décembre, à l’appel de 31 organisations syndicales, politiques et
associatives, 7000 personnes défilent dans les rues de Pointe-à-Pitre contre la
vie chère. Le préfet refuse de recevoir les dirigeants des organisations. Mais
le mouvement est lancé. Une plate-forme de 146 revendications est élaborée
par le collectif qui prend le nom de Liyannaj kont pwofitasyon (LKP), littéralement
: alliance contre les profits abusifs. Cet intitulé exprime à la fois l’ambition
de rassemblement et la détermination contre l’exploitation. Le LKP rassemble
les syndicats mais aussi des mouvements culturels, des associations de
locataires, de consommateurs, de défense de l’environnement, des partis politiques
anticolonialistes tels que le Parti communiste guadeloupéen et l’UPLG.
49 organisations rejoignent rapidement le LKP. Tous les secteurs de la société
guadeloupéenne y participent à l’exception de ceux qui se partagent le pouvoir
politique en Guadeloupe, UMP et PS. Le LKP traduit un état de mobilisation
où la société tout entière se met en mouvement. Le fonctionnement est
démocratique. Toutes les décisions sont débattues entre les 49 organisations.
Les différences de points de vue n’empêchent pas le collectif de rester soudé.
Un appel à la grève générale est lancé pour le 20 janvier.