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289<br />
7 % chez les hommes. Ce taux de chômage deux fois supérieur chez les femmes<br />
dure depuis plus de 16 ans maintenant. Mais ceci ne reflète que le secteur<br />
officiel de l’économie tandis que le secteur non officiel, le travail clandestin,<br />
est estimé représenter environ un tiers du total. Autant dire que la plupart des<br />
immigrants qui sont en bas de l’échelle des compétences, des salaires et des<br />
droits, sont bien plus présents dans le travail clandestin surexploité. En Grèce,<br />
les immigrants représenteraient plus de 13 % de la population active.<br />
Une déréglementation néolibérale<br />
La déréglementation des conditions de travail est en plein essor en Grèce,<br />
comme dans tous les pays soumis au néolibéralisme et toute une série de lois<br />
a été adoptée dans ce sens de 1985 – la « belle » époque du PASOK – à nos<br />
jours. Ces lois ont été votées au Parlement par le PASOK (au cours de ses<br />
19 années d’exercice) et la Nouvelle démocratie (le parti au pouvoir depuis<br />
2003). La politique du PASOK et son processus de néolibéralisme exacerbé<br />
ont beaucoup affaibli le mouvement syndical, les travailleurs devenant hostiles<br />
au syndicalisme public exprimé pendant des années par la fraction syndicale<br />
liée au PASOK. Les deux partis de gauche, le SYRIZA (anciennement<br />
SYNASPISMOS) et le Parti communiste ont, pendant toutes ces années, voté<br />
contre ces lois de déréglementation, de flexibilité et de flexicurité. Malgré<br />
tout, leurs alliances et fractions syndicales n’ont établi aucune politique systématique<br />
qui soutiendrait en pratique les nouvelles couches de travailleurs<br />
flexibles et dérégulés, et aucune avancée sérieuse n’a été faite pour la syndicalisation<br />
du nouveau prolétariat que nous appelons précariat. Idéologiquement,<br />
il y a des décennies, on a d’abord favorisé le travail à temps partiel et flexible<br />
sous le prétexte de la réconciliation de la famille et du travail pour les femmes.<br />
Cette excuse n’est jamais absente du débat public puisque le « rôle » de<br />
la femme, comme nous le savons tous, est d’abord de « soutenir sa famille ».<br />
Aujourd’hui ce ne sont plus seulement les femmes qui souffrent de ces conditions<br />
de travail ; le secteur du travail déréglementé à temps partiel et flexible<br />
se développe, et si la tendance actuelle se poursuit il ne faudra pas longtemps<br />
pour qu’il devance la main-d’œuvre régulière dans l’emploi dépendant.<br />
Conséquence de l’indifférence des syndicats officiels, de leur dominante<br />
masculine et du processus néolibéral, ce nouveau prolétariat composé essentiellement<br />
de femmes, de jeunes et d’immigrants, est à la merci des employeurs,<br />
notamment en période de chômage croissant.<br />
La face la plus sombre des employeurs néolibéraux<br />
Dans l’esprit de décembre<br />
Cette épouvantable agression de la part d’employeurs a réveillé un potentiel<br />
endormi qui s’est révélé en décembre pendant la révolte des jeunes sous dif-