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La mobilisation des peuples
interpelle les politiques
Dominique Crozat
La crise n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. Les causes sont
ancrées profondément dans les contradictions mêmes du capitalisme.
Ses racines plongent dans la sphère de la production, les politiques patronales
et gouvernementales. La dévalorisation de la force de travail sur une longue
période, le renforcement de la précarité, les attaques contre les régimes de
protection sociale, l’intensification du travail, la pression sur les salaires ont
joué un rôle important dans la financiarisation de l’économie. L’atonie de la
consommation du fait des politiques de modération salariale menées dans tous
les pays ne permet pas de résister à la crise et de relancer l’économie.
Ces politiques ont pesé sur les peuples, sur l’emploi et ont nourri le désarroi,
le mécontentement de pans de plus en plus larges des populations. Le
mécontentement s’est étendu à tous les pays et à des secteurs qui jusque-là se
sentaient peu concernés.
Plus récemment, les réponses apportées par les gouvernements à la crise
n’ont fait qu’attiser la colère. Les milliards injectés dans les banques et les
grandes entreprises privées, sans aucune contrepartie, ont été ressentis comme
une véritable provocation. Le sentiment que les gouvernements renflouent les
responsables de la crise est particulièrement fort. D’un côté le pacte de stabilité
vole en éclats pour les détenteurs des richesses, de l’autre les gouvernements
annoncent des mesures d’économies draconiennes au nom du déficit
budgétaire dans les secteurs de la fonction publique des différents pays. Les
plans de licenciements s’accumulent, le gel des salaires ou même les baisses