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Chantal Delmas, Christian Pilichowski, Judith Delheim, François Auguste
bien évidemment, mais aussi droits permettant aux salariés de vivre dignement
et de s’épanouir. Par exemple, droit au sport, à la culture, au logement,
aux vacances, etc.
Et parmi ceux-ci, l’effectivité des droits à l’énergie, à l’eau, à l’éducation,
aux médicaments, à la santé, au transport, à l’information et à la communication…
– c’est-à-dire à ce que l’on nomme les biens publics – est fondamentale.
On le voit, le syndicalisme CGT intervient non seulement pour le salarié sur son
lieu d’emploi mais aussi pour le citoyen qu’il est, dans toutes ses dimensions.
Une des questions clés pour la transformation sociale est celle du processus
de prise de décisions, particulièrement à l’entreprise. Changer de logique implique
d’être en mesure d’intervenir dans les lieux où se prennent les décisions
stratégiques. Le droit à l’information et à la consultation doit être assuré afin
qu’aucune mesure ne soit prise sans que les représentants des salariés aient
le temps et les moyens de consulter les salariés, puissent donner un avis et
qu’il en soit tenu compte. Consulter les salariés signifie être en mesure de
mener bataille d’idées et bataille revendicative pour créer un rapport de force,
d’élaborer avec les salariés leurs revendications, de les porter dans les lieux
de négociations, de donner tous les éléments au fur et à mesure afin qu’ils se
fassent par eux-mêmes une opinion. Les administrateurs salariés, élus sur liste
syndicale, doivent pouvoir siéger dans les conseils d’administration avec les
mêmes prérogatives que les autres administrateurs. Les comités d’entreprise,
quel que soit leur périmètre (établissement, entreprise, central d’entreprise, de
groupe, européen) doivent disposer de droits et de moyens supplémentaires
pour assumer leurs responsabilités et défendre les salariés et leur entreprise.
Dans le même ordre d’idée, l’entreprise se situe sur un territoire et l’articulation
social/environnemental se joue dans et hors entreprise et nécessite des
processus décisionnels croisés entre les entreprises et les élus locaux. Changer
de logique signifie ici se poser en commun la question de ce qui est produit, de
qui va utiliser la production et où, enfin comment cela va être produit.
Que ce soit pour les automobiles (a-t-on besoin de 4x4, d’importer des voitures
de l’autre bout de la planète, de les fabriquer la nuit, le week-end…)
ou bien la chimie (cf. AZF), les convergences entre salariés d’entreprise et
citoyens résidant dans le bassin d’emploi, voire au-delà, sont indispensables.
De nouvelles formes de démocratie sont à inventer pour des choix collectifs,
partagés, pour identifier les besoins, définir les meilleures conditions pour y répondre,
les investissements humains (formation, etc.) et matériels à effectuer.
Il s’agit d’inventer de nouvelles formes d’organisations sociales où l’intérêt
général résulte de débats, d’échanges où chacun, avec sa personnalité, ses
aspirations individuelles, sera reconnu comme unique, utile pour lui-même,
utile pour les autres.
En résumé, il s’agit d’assurer la pérennité de l’activité humaine sur terre et,
pour ce faire, de changer de système social.