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Patrik Vulkan : Est-ce que vous pensez qu’il y a des exemples historiques<br />

comparables aux évènements d’aujourd’hui <br />

Daniel Ankarloo : Bon… il y a des similitudes mais aussi des différences.<br />

Il y a des parallèles historiques dans le sens où il s’agit d’une crise classique<br />

de la spéculation, où des banques subissent des pertes énormes, ce qui à son<br />

tour entraînera un coup d’arrêt de l’ensemble du système économique. Nous<br />

avons aussi constaté de très fortes fluctuations des devises dans le monde entier,<br />

la couronne suédoise s’affaiblissant et le dollar se renforçant. C’est un<br />

exemple de parallèle historique avec la crise des années 1990. Mais il y a des<br />

aspects de la crise actuelle qui sont intéressants et différents, et qui, à vrai dire,<br />

me donnent du souci. Il est un fait que, lors de la crise des années 1930, les<br />

États-Unis étaient un prêteur net dans l’économie mondiale. Ce n’est plus le<br />

cas. Une grande partie de la dette extérieure mondiale est placée aujourd’hui<br />

aux États-Unis qui continuent à en faire de nouvelles. C’est le seul pays qui<br />

peut faire cela, non pas parce qu’il est une super-puissance financière mais<br />

parce qu’il est une super-puissance militaire. La seule manière pour les États-<br />

Unis de compenser ces dettes extérieures massives est de dire « non » à tout<br />

pays qui exigerait un remboursement de sa dette et d’appuyer ce refus sur des<br />

moyens militaires. Donc je crains un peu une militarisation plus poussée de<br />

l’administration et de la politique étrangère des États-Unis. Pour couronner le<br />

tout, le secteur financier est infiniment plus grand aujourd’hui qu’au cours des<br />

années 1930.<br />

Si l’on considère la Suède, le point intéressant est que les comparaisons sont<br />

un peu différentes ici. Cette crise est véritablement une version mondiale de<br />

celle que la Suède a vécue dans les années 1990. Il y a des similitudes : avant<br />

la crise des années 1990, le système fiscal, de prêts et d’intérêts suédois était<br />

extrêmement avantageux pour celui qui voulait emprunter, à peu près gratuit.<br />

Aujourd’hui les banques suédoises ne prêtent plus de cette façon et elles continuent<br />

à faire de grands profits. Par ailleurs, la Suède bénéficie d’excédents<br />

gigantesques de sa balance commerciale et de son épargne publique. Il est intéressant<br />

– et bizarre – que notre ministre des Finances dise que nous pouvons<br />

être tranquilles parce que la Suède possède des excédents d’épargne publique<br />

tellement importants que nous sommes bien équipés pour faire face à la crise.<br />

C’est intéressant parce que les néolibéraux ont consacré les vingt dernières<br />

années à nous parler de notre grand déficit en matière d’épargne publique et<br />

de la nécessité de faire quelque chose à ce sujet.<br />

Donc, s’il y a des similitudes il y a aussi des différences. Si l’on considère<br />

la situation américaine, la différence est que les États-Unis sont partis avec<br />

une très lourde dette, extérieure et intérieure, qu’ils n’avaient pas dans les<br />

années 1930. La Suède est donc dans une situation quelque peu différente<br />

parce que nous avons une balance commerciale largement positive et d’importants<br />

excédents publics nets, ce que nous n’avions pas dans les années<br />

Une nouvelle phase du néolibéralisme : effondrements et conséquences pour la Suède

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