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Joachim Bischoff<br />
Au cours des années du boom du crédit, la part des placements en dehors<br />
du système bancaire traditionnel s’est fortement accrue. « L’ampleur des placements<br />
à long terme et à risques, relativement illiquides, qui ont été financés<br />
par des engagements à très court terme, a exposé beaucoup de porteurs et<br />
d’institutions de ce système financier parallèle à un assaut bancaire de type<br />
classique, mais sans les mesures de protection comme l’assurance des placements,<br />
qui sont à la disposition du système bancaire pour réduire ces risques.<br />
C’est néanmoins un fait que l’extension du crédit bancaire traditionnel n’a pas<br />
suffi, et de loin, pour compenser la restriction du volume des crédits qui a été<br />
la conséquence de l’effondrement des banques fantômes. » 3 .<br />
Dans la pratique, on n’évitera pas, après quelques zigzags, la nationalisation<br />
complète d’une grande partie du système financier. À défaut, on n’arrivera ni<br />
à une stabilisation ni à une répartition organisée des pertes.<br />
2. Les crédits publics et les interventions de l’État pour amortir la décroissance<br />
de l’économie réelle.<br />
Jusqu’ici, les métropoles capitalistes sont restées en deçà des exigences.<br />
Leurs programmes sont soit trop faiblement dotés, soit même contradictoires.<br />
Le paquet anticrise chinois est une exception.<br />
3. La crise financière et économique ayant gagné les pays de la périphérie,<br />
un plan global pour l’atténuer est nécessaire, ce qui pose des problèmes plus<br />
graves en Europe de l’est et dans les pays en développement de l’Asie.<br />
4. La construction d’une nouvelle architecture financière est importante<br />
aussi, même si la fin du processus de crise n’est pas encore en vue.<br />
C’est un fait que les élites économiques et politiques néolibérales dominantes<br />
ont dû, sous la pression de la crise, abandonner leurs orientations anciennes.<br />
Ce qui ne veut pas dire qu’elles sont prêtes à s’engager dans une<br />
politique anticrise efficace. C’est vrai : le néolibéralisme comme idéologie et<br />
comme projet hégémonique n’a pas encore été battu définitivement. Mais sa<br />
capacité à imposer à la société des thèmes et une interprétation sociopolitique<br />
est fortement atteinte. La cause de cette faiblesse évidente n’est pas la force de<br />
l’adversaire à la gauche du spectre politique mais le mouvement de la reproduction<br />
sociale en crise.<br />
En arrière plan des contradictions de l’idéologie néolibérale, qui continue de<br />
peser aujourd’hui comme hier, on trouve, à côté de la preuve empirique de la<br />
contraction massive de l’économie globale, les informations sur les protestations<br />
de masse de plus en plus fréquentes. L’exemple le plus récent est celui de<br />
l’Irlande. Il reste peu de choses de la prospérité du tigre celtique, si longtemps<br />
portée aux nues.<br />
Cependant : on ne peut pas parler d’un mouvement international énergique<br />
de protestation et de résistance. Ce qui se passe en Allemagne est typique :<br />
la crise économique et financière est perçue par la majorité des Allemands<br />
comme une menace qui n’a pas encore atteint son point culminant. D’où, de-