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définir les sujets d’intérêt communs, avec les thèmes qui intéressent aussi bien
les syndicats que les mouvements sociaux de dimension européenne ayant des
acteurs impliqués dans les dynamiques en cours.
L’initiative de juin prochain devra être l’occasion d’un échange réel et permettre
d’avoir une vue stratégique partagée par les mouvements et les syndicats
face à l’évolution de la crise, en évitant – même si c’est en partie nécessaire
– une approche conjoncturelle. En effet c’est un des facteurs qui a
limité l’analyse et les propositions avancées au cours des derniers mois : par
de nombreux aspects, la réponse syndicale risque d’apparaître conjoncturelle
et les caractéristiques originales de cette crise sous-évaluées. Crise où, comme
jamais auparavant, la dimension économique et les dimensions climatique et
sociale, dans un mélange dont nous ne soupçonnons pas jusqu’ici les conséquences.
C’est sur ce terrain – et nous avons déjà commencé à le faire à Belém – qu’il
est nécessaire de reconnecter entre eux les flux d’information concernant les
objectifs et les programmes de chacun, consolidant toujours plus les traits
propres des différentes analyses contextuelles mais sans perdre de vue la
dimension complexe des questions et l’urgence des réponses qui surgissent
des pratiques déjà existantes. Il est nécessaire de relancer une analyse et une
confrontation qui prennent en compte ce qui apparaît aujourd’hui comme les
nœuds stratégiques d’une réponse à la hauteur des bouleversements en cours.
Il s’agit avant tout de rénover et d’élargir la conception politique du travail,
du productif au reproductif, du formel à l’informel, du salarié à l’indépendant.
Le mouvement syndical a absolument besoin de cette réflexion, sachant que,
dans le monde du travail, la crise produit non seulement des fragmentations
mais aussi des chevauchements, de nouvelles hiérarchies et de nouvelles pauvretés,
dans un contexte caractérisé par des régressions et des renoncements
concernant les droits fondamentaux.
On ne peut affronter le problème de la redistribution du travail, rendu évident
par la crise, si on n’opère pas de fortes ruptures avec les modèles de
consommation et technologico-organisationnels. Ceci demande d’avoir un
point de vue précis sur les transformations à opérer dans les modes de vie
des individus, dans un contexte qui rende toutefois crédible cette rupture, en
proposant des modèles et des styles de vie tendant à une large satisfaction des
besoins. Il convient d’alimenter la réflexion critique contextuelle sur la période
présente mais aussi sur les choix que nous avons faits et qui ont contribué
à ces résultats. Il est nécessaire d’élaborer des propositions comme celles qui
ont été alimentées ces dernières années par le processus des forums sociaux.
Travail et globalisation