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phénomène s’étendant aussi à La Réunion et à la Guyane. 100 000 personnes<br />
– près du quart de la population – étaient dans la rue « contre le vol et les<br />
profits abusifs » en Guadeloupe. Leurs revendications traversent tous les domaines<br />
de la société. Ce sont aussi les travailleurs sans papiers qui ont fait de<br />
longues semaines de grève en 2008 et qui, pour la première fois, ont rencontré<br />
un large soutien de la population.<br />
Ces mobilisations créent les conditions pour une convergence des luttes<br />
en Europe. La Confédération européenne des syndicats (CES) a lancé, début<br />
mars, une campagne de mobilisation européenne contre la crise, pour refuser<br />
que les travailleurs et les citoyens paient la facture d’une crise dont ils ne sont<br />
pas à l’origine. Cette campagne s’est traduite par une série de manifestations<br />
européennes du 14 au 16 mai. La CES appelle à un agenda social donnant la<br />
priorité aux principales préoccupations des citoyens européens : l’emploi, le<br />
pouvoir d’achat et leurs droits fondamentaux. Cette campagne doit rappeler aux<br />
différents gouvernements européens leur responsabilité dans la crise.<br />
Une dynamique nouvelle<br />
Partout, au cœur des mobilisations se trouvent les libertés publiques, les<br />
droits et solidarités, les politiques d’austérité, les fonds publics mis au service<br />
de la finance et des plus riches tandis que les services publics sont mis à mal<br />
et que les peuples font les frais de la crise. Partout les gouvernements sont en<br />
première ligne. La rue leur demande des comptes.<br />
Il y a beaucoup à apprendre des formes nouvelles en cours, notamment du<br />
mouvement de la jeunesse grecque. La mobilisation s’est développée en dehors<br />
des cadres et structures traditionnels, avec de nouveaux supports, de nouveaux<br />
codes, suscitant souvent la méfiance de la gauche traditionnelle. Des réseaux<br />
de communication horizontaux ont permis à cette révolte de se répandre<br />
à une vitesse inédite. Les nouvelles technologies, SMS, blogs et courriels, ont<br />
le plus souvent remplacé les tracts et affichages traditionnels. Des rassemblements<br />
virtuels, sur Internet, ont précédé et amplifié les rassemblements réels.<br />
Dans ces mobilisations, coexistent des formes classiques et des formes nouvelles,<br />
parfois plus radicales. C’est probablement ce qui explique leur développement<br />
et leur ampleur. Les porte-parole ne sont pas nécessairement des<br />
militants organisés. Cette mobilisation est un phénomène qui monte profondément<br />
de la société. Les syndicats y jouent souvent un rôle important mais<br />
ce rôle tend à se modifier. On a pu le voir en Guadeloupe où le rassemblement<br />
s’est construit sous l’impulsion d’un collectif de 49 associations syndicales,<br />
politiques, associations de consommateurs et associations culturelles.<br />
La capacité des syndicats à prendre en compte ces nouveaux phénomènes<br />
sans chercher à encadrer le mouvement est un élément important du développement<br />
futur du mouvement social.<br />
La mobilisation des peuples interpelle les politiques