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revenu disponible), soit 6 % environ en 1993, est passé en dessous de 1 % en<br />
2006. Sur la même période, le rapport endettement-revenu disponible a crû de<br />
75 % à 120 %. Situation similaire en Grande-Bretagne où le taux d’épargne décroche<br />
d’environ 11 % à 4 % tandis que le taux d’endettement bondit de 110 %<br />
à 170 %. Dans l’Euroland, le taux d’épargne recule aussi mais seulement de<br />
18 % à 14 %. Le taux d’endettement passe d’environ 70 % à 90 % environ 7 .<br />
Les choses étant ce qu’elles sont, il est tout à fait logique que le volume des<br />
crédits (déficits de la balance commerciale et du budget, endettement des ménages<br />
privés) ait considérablement augmenté dans le monde entier au cours des<br />
dernières décennies. Les salaires ont progressé plus lentement que le produit<br />
intérieur brut et donc leur part dans le financement de la demande n’a cessé<br />
de chuter. La demande financée par le crédit s’y est substituée. Sous le régime<br />
du keynésianisme abâtardi, l’endettement ne peut que croître. D’ailleurs, cela<br />
explique en partie pourquoi le volume des crédits a augmenté plus rapidement<br />
que le produit mondial.<br />
Keynésianisme abâtardi et marchés financiers libéralisés<br />
Cette politique de stimulation de la demande par le crédit se double d’une<br />
libéralisation résolue des marchés financiers. Mais certains politiques ont eu<br />
le tort de penser qu’une telle croissance appuyée sur l’endettement pourrait se<br />
poursuivre alors que la surveillance des opérations financières a été considérablement<br />
relâchée et que les marchés financiers ont été déréglementés 8 . Si le<br />
volume du crédit avait été géré avec circonspection par les banques centrales,<br />
par l’autorité nationale de régulation bancaire et – ceci entraînant cela – par les<br />
entreprises financières elles-mêmes, le risque aurait pu être circonscrit et se li<br />
li-<br />
miter à l’opération de départ. S’il ’il ’il avait été interdit de titriser les prts prêts prts hypothécaires,<br />
des plans d’aide à l’une ou l’autre banque américaine auraient certes été<br />
nécessaires mais on en serait resté là. Mais la libre circulation des capitaux et<br />
l’inconsistance des règles sur le marché financier ont considérablement accru<br />
le risque et l’ont propagé au monde entier. La création incessante de nouveaux<br />
« produits financiers » émane d’une œuvre de destruction. Pour l’essentiel, la<br />
crise financière actuelle a été déclenchée par les stratégies suivantes des sociétés<br />
financières : (1) La titrisation de crédits permettant tout d’abord aux banques<br />
d’octroyer des crédits à fort risque, puis de les céder à des investisseurs<br />
moins avertis. (2) Le refinancement de crédits à long terme et à taux élevés par<br />
des valeurs financières à court terme et à faible taux d’intérêt. Les problèmes<br />
ainsi créés s’avèrent alors insolubles si les investisseurs disparaissent du marché<br />
financier – et ce malgré le bas niveau d’intérêt des banques centrales. (3) La<br />
pratique commerciale des fonds d’investissement qui commencent par collecter<br />
des capitaux en participations auprès de placeurs, puis souscrivent d’importants<br />
crédits à faible taux d’intérêt grâce auxquels ils acquièrent des titres sup-<br />
Crise financière et keynésianisme abätardi : vers une nouvelle crise financière