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La mise en place de tels objectifs est valable pour les États individuellement,<br />

pour une organisation telle que l’UE qui dans de nombreux domaines est un<br />

quasi-État, et aussi pour les organisations internationales. Cela présuppose,<br />

bien entendu, que les structures politiques correspondantes soient capables de<br />

déployer la volonté politique adéquate, voire même qu’elles comprennent que<br />

cette fonction est la leur. Les formes d’intervention dépendent en outre de la<br />

capacité d’agir des institutions, donc de la possibilité de mettre effectivement<br />

en œuvre les décisions prises.<br />

La transition qui a eu lieu lors de la conversion de la Communauté européenne<br />

en Union européenne était liée à un transfert vers la politique budgétaire<br />

des priorités qui, auparavant, étaient du ressort des politiques communautaires.<br />

Cela ne signifie pas que les politiques communautaires aient perdu<br />

de l’importance pour le processus d’intégration. Mais elles sont de moins en<br />

moins le point de référence pour des décisions centrales. Bien plus, alors que<br />

le volume de problèmes à résoudre en commun s’accroît, le volume du budget<br />

de l’UE – relativement – se réduit. Ces dernières années, le niveau possible n’a<br />

même pas été atteint. Or, c’est précisément dans la crise que les politiques<br />

communautaires devraient être l’armature décisive permettant d’obtenir, pour<br />

des problèmes divers, une solution représentant une avancée.<br />

Déchirés entre idéologie et réalité <br />

Pour pouvoir réagir aux crises de manière appropriée, il faut donc en premier<br />

lieu être lucide sur ses causes. Si l’on souhaite réagir, c’est à celles-ci<br />

qu’on doit s’attaquer.<br />

L’UE, tout comme les différents États, considère que les causes de la crise<br />

économique résident dans le système financier. Cette manière de voir a marqué<br />

la première phase des interventions de l’UE, essentiellement dans la préparation<br />

de la rencontre du G20 en novembre 2008. La préoccupation centrale<br />

était la régulation des marchés financiers. Ce n’est pas un point de vue totalement<br />

erroné, mais trop étroit. Effectivement, les marchés financiers sont une<br />

expression du haut degré de socialisation atteint par l’économie capitaliste.<br />

Le marché financier a permis une mobilisation de toutes les ressources de la<br />

société dans l’intérêt de la reproduction de la situation du capital. Plus aucun<br />

domaine n’en est exclu. La croissance qui, sur la base de ce principe semblait<br />

illimitée, a été, en dernier ressort, la légitimation décisive des procédures de<br />

Lisbonne et de Maastricht. La stricte orientation des services publics vers la<br />

privatisation a été motivée par cette promesse de croissance. Maintenant, la<br />

crise financière met en évidence que le capital privé n’est en aucun cas capable<br />

de produire par lui-même un développement durable et de l’efficacité. Devant<br />

cette réalité, la réponse de la part des bâtisseurs de la stratégie de Lisbonne est<br />

compréhensible : le comportement irresponsable de certains et la régulation<br />

Dans cette crise, l’UE réussira-t-elle à être plus que la somme de ses parties

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