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emplois. Les banques ont globalement perdu de leur valeur. Et bien que le
système financier soit mal en point, il existe actuellement 50 000 sociétés offshore
qui augmentent les possibilités de fraude. Il a proposé la création d’un
véritable système bancaire public, la renégociation des prêts hypothécaires,
le respect des besoins publics, la démocratisation de l’accès aux banques, la
création d’un secteur bancaire qui ne soit pas fondé sur des intérêts spéculatifs
– les intérêts devraient être calculés en fonction des seuls coûts fonctionnels.
Tout ceci devrait être lié à l’objectif du projet socialiste : son engagement
à lutter contre l’inégalité et l’exploitation et l’affirmation de biens communs.
Roberto Musacchio, du groupe GUE/NGL, a souligné l’importance d’unir
les forces face à cette crise qui a maintenant évolué en une crise économique
et sociale. Dans les faits, au niveau européen, le plan pour faire face à la crise
a provoqué une dure bataille sociale contre la directive de 65 h de travail. Il a
ensuite fait remarquer la question préoccupante de la montée du protectionnisme
en donnant l’exemple de la Grande-Bretagne où s’est produit un conflit
important entre les travailleurs italiens et britanniques qui a conduit à une
quasi-guerre dans les rues. « Mobiliser les travailleurs est un devoir difficile »,
a-t-il dit, « et il est important d’unir nos efforts contre le dumping social, au
lieu de se tourner vers le protectionnisme. » Il y a déjà crise dans le secteur de
l’automobile avec de terribles prévisions (environ deux millions d’emplois
seront perdus). Dans ces circonstances, il est du devoir de la gauche de protéger
la main-d’œuvre avec des contrats et des droits au lieu de la remplacer par
des travailleurs précaires. Il a conclu en proposant la construction d’une autre
économie, avec une reproduction renouvelable des ressources et une cohésion
sociale fondée sur l’unité de la force de travail.
Elisabeth Gauthier, de Transform ! Europe, a commencé par évoquer la situation
en Europe dans le contexte de l’évolution de la crise (augmentation
du chômage, tensions intérieures, combinaison de la crise économique dans
l’UE avec une crise sociale et politique), de la dévaluation de la force de travail
et de la diminution de la part du travail dans le PIB au cours des trente
dernières années. Au regard de cette situation, la gauche doit s’orienter vers
un changement politique fondamental qui affirme la régulation du système
financier – mais aussi, dans le même temps, vers la richesse des populations –,
qui invente un nouveau modèle de production et de développement sociaux,
et qui soit basé sur de nouvelles alliances entre les milieux populaires et les
classes moyennes. Faisant observer que la crise semble renforcer un processus
de prise de conscience, elle a proposé cinq mesures pour un changement
politique radical en Europe : la régulation financière sur la base de la propriété
publique ; le changement de régime et l’imposition des actifs financiers et des
transactions financières transfrontalières ; une redistribution des revenus qui
garantisse la richesse des personnes en prévenant l’exclusion sociale et la déflation
des salaires ; le redressement économique et social sur une base durable
Nouvelle crise d’un vieux système : propositions de gauche pour l’Europe