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des manifestations fin janvier 2009 –, l’ancien gouvernement de coalition dirigé<br />

par les conservateurs du Parti de l’indépendance n’a pas eu d’autre choix<br />

que de démissionner. Le 1 er février, le nouveau gouvernement de l’Alliance<br />

sociale-démocrate et du Mouvement Gauche-Verts a pris ses fonctions. Depuis<br />

lors, le cadre de la décision politique a été dicté par les besoins financiers et,<br />

surtout, par le plan de sauvetage du FMI garantissant au gouvernement islandais<br />

un prêt de 2,1 milliards de dollars pour faire face dans l’immédiat à ses<br />

engagements.<br />

Au cours de la période de libéralisation économique et de concentration du<br />

pouvoir entre les mains d’une minorité de riches, l’Islande a suivi une voie un<br />

peu différente de celle des autres pays nordiques. Il y a par exemple seulement<br />

deux tranches pour l’impôt sur le revenu, et non pas la totalité du barème progressif<br />

habituel dans les pays nordiques. Le taux d’imposition des revenus du<br />

capital a été limité à 10 %. Toutefois, la principale cause de la crise actuelle<br />

en Islande, en dehors bien sûr de la dépendance à l’égard des exportations, a<br />

été la privatisation des banques en 2002, lorsque les problèmes du manque<br />

de contrôle externe n’ont pu être ignorés plus longtemps. Le fait d’avoir trois<br />

banques relativement grandes opérant librement sur le marché mondial alors<br />

qu’elles reposent sur un pays de seulement 300 000 habitants revenait à jouer<br />

à la roulette russe – sauf que celui qui souffrirait en cas de perte serait le peuple<br />

islandais et non les joueurs eux-mêmes.<br />

Le pouvoir dans la société islandaise a été fortement concentré dans un réseau<br />

fraternel d’un petit nombre de riches et des conservateurs du Parti de<br />

l’indépendance. Le premier milliardaire islandais, Thor Bjorgolfsson, est intervenu<br />

dans de nombreux domaines des affaires. Il a, par exemple, été une<br />

grande figure des médias islandais. Il a également appuyé les arts et la culture,<br />

et la combinaison de ces intérêts avec les liens médiatiques de Bjorgolfsson a<br />

abouti à une structure de pouvoir très centralisée dans de nombreux domaines<br />

de la société. On peut presque dire que le pays a progressivement dégénéré<br />

en une sorte de société mafieuse où, pour se faire entendre, il fallait fréquenter<br />

les bonnes personnes. Les suites de la crise bancaire ne portent donc pas<br />

seulement sur l’économie mais aussi sur la lutte contre la corruption et sur la<br />

démocratisation de la société islandaise. Cela signifie, par exemple, que les<br />

rapports de propriété des médias devront être restructurés de manière à garantir<br />

un débat public pluraliste et démocratique.<br />

La mission de la gauche islandaise : sauver l’état-providence<br />

Le Mouvement Gauche-Verts en charge des finances<br />

Le nouveau gouvernement au pouvoir, dirigé par le social-démocrate<br />

Jóhanna Sigurdardóttir, a joué un rôle actif face à la menace de l’effondrement<br />

du système de protection sociale. Selon Steingrímur Sigfússon, ministre des<br />

Finances et chef du Mouvement Gauche-Verts, l’une des mesures les plus im-

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