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la population locale et favorise le recours à des structures illégales et criminelles,<br />
étant donné que ces personnes sont souvent prêtes à faire n’importe quoi.<br />
Ceci constitue une menace non seulement pour la République tchèque mais,<br />
du fait de l’espace Schengen, également pour l’Union européenne dans son<br />
ensemble.<br />
Un rôle spécifique était dévolu aux syndicats dans le passé. Officiellement,<br />
ils ont leur place au sein du système politique actuel, ils participent aux négociations<br />
tripartites ; mais les gouvernements et les structures politiques de<br />
droite en particulier les voient comme une relique du passé, une structure historique<br />
passée de mode, ou même comme des agents du communisme ou<br />
du socialisme. De nombreuses entreprises pensent que les syndicats sont de<br />
la vermine qui devrait être exterminée. Un exemple : un salarié d’une petite<br />
entreprise a commencé à penser à former une organisation syndicale. Comme<br />
mesure préventive, on lui a « assigné » un vigile chargé de surveiller la moindre<br />
faute qu’il pourrait commettre durant sa journée de travail. L’employé<br />
travaillait comme manœuvre et cariste de manutention et on peut facilement<br />
imaginer comment tout ceci s’est terminé. Il est clair que ce genre de rapport<br />
avec les syndicats n’est pas une spécificité tchèque ; toutefois dans d’autres<br />
pays, de telles pratiques, bien que considérées comme possibles et parfois<br />
mises en œuvre, sont socialement inacceptables. À l’inverse, le milieu des<br />
petites et moyennes entreprises tchèques actuelles apprécie souvent et loue<br />
publiquement ce type de comportement.<br />
Au cours des vingt dernières années, à quelques exceptions près, il n’y a<br />
pas eu de manifestations publiques d’envergure de la part des travailleurs.<br />
Cette forme d’expression collective a été vilipendée avec succès par l’ancien<br />
régime. Les nouvelles élites en place ont très vite compris qu’il n’était pas nécessaire<br />
de relancer cette façon de faire. Il n’y a pratiquement pas eu de grèves<br />
significatives non plus. Par exemple, l’un des événements majeurs fut une<br />
manifestation contre l’amendement du Code du travail, qui réduisait de façon<br />
significative les droits des salariés et dégradait leurs conditions de travail. Les<br />
syndicats ont mobilisé environ 20 000 participants dans l’ensemble du pays.<br />
Ce fut un événement considérable dans le contexte tchèque. Une mobilisation<br />
de masse semblable à celles déployées couramment dans les pays d’Europe de<br />
l’Ouest est presque impossible à réaliser. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura<br />
pas de conflits sociaux, ni de confrontations avec le gouvernement, et même<br />
très sévères à l’occasion. Toutefois, ces conflits ne s’inscriront pas dans une<br />
lutte de la majorité pour la défense des droits et des intérêts des travailleurs. Il<br />
y aura plutôt des conflits de divers groupes plus ou moins radicaux provenant<br />
de différentes parties de l’éventail politique.<br />
L’Union européenne veut montrer qu’elle se préoccupe du bien-être des gens<br />
en allouant une partie de ses fonds à la lutte contre le chômage. En coulisse,<br />
on peut sentir certaines inquiétudes liées au malaise social. Officiellement, de<br />
La crise et la République tchèque : un point de vue politique de gauche