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Il y a d’autres facteurs que certains, notamment les néolibéraux, n’hésiteront<br />
pas à souligner. D’abord, le taux d’intérêt aux États-Unis était tellement bas<br />
qu’il a provoqué une bulle des crédits. Emprunter de l’argent était devenu si<br />
bon marché que les gens l’ont fait à très grande échelle. Ensuite, certaines lois<br />
et réglementations obligeaient les banques à prêter de l’argent à des personnes<br />
à très bas revenus, qui n’avaient pas les moyens de le rembourser. Il y a une<br />
part de vérité dans ces affirmations mais elles passent sous silence le fait que<br />
les capitalistes et les banques elles-mêmes ont eu intérêt à prêter de l’argent.<br />
Ils ont gagné de l’argent en le faisant.<br />
Conformément à la théorie économique nationale, on peut dire qu’un taux<br />
d’intérêt bas fait croître fortement la demande de crédit mais fait baisser l’offre.<br />
En d’autres termes, les banques devraient être moins disposées à accorder<br />
des prêts lorsque le taux d’intérêt est bas. Au lieu de cela, elles ont été<br />
très agressives dans leurs efforts pour prêter de l’argent. La raison en est que,<br />
lorsqu’il existe une bulle, il est rationnel de spéculer sur une hausse des prix de<br />
l’immobilier parce que c’est ainsi que les banques font des profits quand elles<br />
prêtent de l’argent. Ainsi, il existe une crise financière et du crédit, qui diffuse<br />
maintenant dans tout le système économique puisque le système capitaliste<br />
est sous la dépendance du crédit.<br />
Certaines personnes souhaiteraient un système et une économie débarrassés<br />
de l’intérêt, mais elles ne saisissent pas comment l’économie capitaliste fonctionne.<br />
Une économie capitaliste ne pourrait pas fonctionner sans système de<br />
crédit.<br />
Patrik Vulkan : S’agit-il d’une crise du capitalisme en tant que tel <br />
Daniel Ankarloo : Cela dépend de ce que vous voulez dire. Au sens marxiste<br />
du terme, la crise fait partie du système mais ce qui se passe actuellement, où<br />
l’on tente de résoudre temporairement les contradictions de la crise, fait aussi<br />
partie de la méthode employée pour que le système se remette à fonctionner.<br />
Le manque de crédit entraîne actuellement des problèmes pour le système<br />
financier dans son ensemble et le système capitaliste fait supporter la crise par<br />
la classe ouvrière, à travers le chômage et les baisses de salaires.<br />
Cependant, la crise est aussi une purge appliquée au système capitaliste.<br />
Les actifs douteux seront éliminés et ainsi le terrain sera prêt pour un nouveau<br />
cycle d’accumulation. C’est une crise capitaliste mais je ne pense pas qu’il<br />
s’agisse d’une crise du capitalisme, qui menacerait le système en tant que tel.<br />
La crise est un ajustement des valeurs spéculatives par rapport aux valeurs<br />
réelles.<br />
Une nouvelle phase du néolibéralisme : effondrements et conséquences pour la Suède<br />
Patrik Vulkan : La crise a-t-elle été une surprise <br />
Daniel Ankarloo : Non, je ne crois vraiment pas qu’elle ait été une surprise<br />
pour quiconque. Les seules personnes pour qui un tel évènement est toujours