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La vérité est que nous l’ignorons encore. Il semble assez difficile, pour le
moment, de trouver la réponse à cette question délicate. Néanmoins, cette réponse
est plus que nécessaire et elle est d’une importance capitale pour notre
mouvement.
– Après que les accords de Bretton Woods et la période keynésienne d’aprèsguerre
ont modifié profondément le système capitaliste, en changeant la forme
de société qu’on avait connue jusque-là et en adaptant le système économique
aux nouvelles conditions historiques et géopolitiques de cette époque.
– Après que ce « nouveau » modèle a été lui-même remplacé (sous l’impulsion
décisive des gouvernements dirigés par Thatcher et Reagan) par l’approche
néolibérale devenue une nouvelle forme dominante du capitalisme qui a
duré jusqu’à nos jours,
Assistons-nous actuellement au début d’une nouvelle phase du capitalisme
et d’un nouveau modèle d’organisation économique qui va remplacer le néolibéralisme,
en Europe et dans le monde
Nous ne le savons pas encore. Comme nous ne savons pas exactement ce
que peut être la nouvelle configuration économique et sociale éventuelle de
ce capitalisme post 2009. Et je pense que même les protagonistes qui sont en
train de le concevoir et de le proposer ne savent pas eux-mêmes comment
répondre à cette question. Le nouveau modèle se trouve toujours sur la table à
dessin et ses lignes directrices doivent encore être définies plus précisément.
Cette période de démarrage de la nouvelle phase est nécessairement marquée
par une profonde incertitude mais aussi par une forte dynamique. Les grandes
lignes du projet (dans le cas où il y en a un) seront certainement plus claires et
plus nettes dans un avenir proche.
« Refondation du capitalisme »
écarts et délais
En fait, nous n’avons pas encore de données assez solides et cohérentes
à l’appui de la thèse selon laquelle nous sommes confrontés à un véritable
changement de phase et sommes à la veille d’un capitalisme post néolibéral.
Mais bien que ce ne soit pas encore une thèse bien étayée, il semble que l’on
peut détecter suffisamment de signes qui nous obligent à la considérer comme
une hypothèse très plausible.
Mais nous savons avec certitude que si ce changement a vraiment lieu, il
aura des conséquences importantes pour tous les mouvements critiques parce
que nos outils théoriques et politiques de lutte contre le néolibéralisme ne
seront pas adaptés à la lutte contre la nouvelle forme du capitalisme et à sa
critique. Si nous nous engageons dans le nouveau combat, armés seulement
de nos arguments traditionnels contre le néolibéralisme, nous allons certainement
manquer en grande partie notre cible.