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République tchèque et les États capitalistes traditionnels d’Europe occidentale.<br />
Néanmoins, les racines, les manifestations et les effets de la crise sur les<br />
segments économiques individuels sont identiques ou similaires, ou encore<br />
diffèrent seulement en termes de temps.<br />
Certains phénomènes sont plus distincts et radicaux dans les pays occidentaux,<br />
par exemple la crise du crédit hypothécaire et la crise bancaire. Les responsables<br />
politiques tchèques ont plus ou moins raison dans leur évaluation<br />
de la crise bancaire. Dans notre pays, la crise n’a pas évolué autant que dans<br />
d’autres pays et le secteur bancaire tchèque a été moins touché. Toutefois, la<br />
raison en est que les banques tchèques se trouvaient déjà au bord du gouffre à<br />
la fin des années 1990 et ne furent sauvées que grâce à une intervention massive<br />
de l’État, prélevée comme toujours dans les poches des contribuables.<br />
Ces banques revitalisées passèrent ensuite en des mains étrangères. Il n’existe<br />
actuellement aucune banque tchèque proprement dite, c’est-à-dire que toutes<br />
les banques sont contrôlées par des entités économiques étrangères. Et toutes<br />
les banques mères sont parmi celles qui connaissent des problèmes majeurs<br />
ou mineurs. Comme on peut le constater, la crise bancaire était déjà présente<br />
en République tchèque.<br />
La crise du crédit hypothécaire n’a pas touché notre pays parce que le marché<br />
hypothécaire y est trop récent et par conséquent n’a pas eu le temps d’être<br />
affecté.<br />
Comme dans d’autres pays l’économie de la République tchèque est presque<br />
dans le rouge, mais pas de façon dramatique et, comparée à d’autres<br />
États d’Europe centrale et de l’Est, il n’y a aucune raison de paniquer (pour<br />
l’instant). La spécificité tchèque ne repose pas sur la situation économique<br />
mais sur la perception et l’évaluation de la crise. Plus particulièrement, il y<br />
a eu un manque de volonté de la part du gouvernement de droite d’affronter,<br />
de reconnaître et d’identifier la situation économique et d’adopter des mesures<br />
politiques en temps utile. À l’automne 2008, l’argument avancé était<br />
que la crise épargnerait la République tchèque et au cas où des complications<br />
surgiraient, elles seraient mineures, sans effet majeur sur la population. Au<br />
début de décembre 2008, le Premier ministre tchèque a déclaré dans ses prévisions<br />
pour la prochaine période qu’une alternative à une crise significative<br />
serait une croissance inférieure à 2 %. Aujourd’hui, le même Premier ministre<br />
dit que la vraie prévision est une décroissance d’environ 1 %. Beaucoup de<br />
rapports d’experts sont encore plus négatifs. La communauté tchèque de la<br />
droite libérale ne cesse de critiquer les « mesures aléatoires » adoptées par les<br />
autres États membres de l’UE et les soupçonne d’être une façon détournée<br />
d’édicter un « socialisme européen ». Elle s’accroche encore à sa revendication<br />
phare d’un « marché le plus libre possible ». Mais en même temps et le<br />
plus discrètement possible, elle essaie de faire passer ses objectifs politiques<br />
et économiques comme un « produit dérivé » de la lutte contre la crise. Ces<br />
La crise et la République tchèque : un point de vue politique de gauche