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Daniel Ankarloo, Patrik Vulkan
Ils pourraient aussi agir de manière plus productive en appliquant des programmes
soigneusement préparés, permettant que des emplois perdus dans le
secteur privé soient remplacés par des emplois dans le secteur public.
Actuellement, peu de personnes présentent de telles revendications ou ont
le courage de le faire. Mais le mouvement ouvrier doit commencer à élaborer
ces revendications et ceci plus vigoureusement qu’auparavant. Il faut passer
à des exigences concrètes et commencer à en faire le décompte : combien
d’ouvriers seront en surnombre chez Volvo Pour combien d’entre eux devrons-
nous exiger des indemnités de licenciement Comment pouvons-nous
organiser le transfert de ceux qui veulent et qui peuvent sortir du chômage,
quitter l’armée de réserve industrielle du secteur privé, pour entrer dans le
secteur public et sa production Il faut tout simplement commencer à penser
en termes de valeur d’usage au lieu de valeur capitaliste.
On peut espérer qu’à long terme la crise sera une sonnette d’alarme incitant
les gens à refuser la collaboration de classe actuelle, pour ouvrir les yeux sur
les limites de la collaboration de classe, ou aller vers la mort de la collaboration
de classe, selon ce que voudront faire les travailleurs suédois. Nous
n’en sommes pas encore là car la gauche et le mouvement ouvrier se tournent
actuellement vers la collaboration de classe. J’espère et je crois que cette crise
peut conduire à davantage de radicalité et faire prendre conscience du fait que
la collaboration de classe qui existe se fait à « leurs » conditions et non pas aux
nôtres. Nous n’avons rien à y gagner.
C’est autour de cela que tout tourne aujourd’hui. Une stratégie socialiste en
Suède doit émerger à travers la mobilisation de classe. Cela ne peut se faire
que par nos luttes quotidiennes. Celles que nous pouvons gagner sont celles
qui sont menées pour la mise à disposition de centres de soins, d’autres services
sociaux et d’un système de sécurité sociale. Les propriétaires de Volvo ne
craindront pas que nous leur prenions leurs usines aussi longtemps que nous
ne serons pas capables de sauver les centres de soin que nous avons.
Nous avons besoin de stratégies pour une politique offensive pour le bienêtre
social et pour les emplois. Le résultat que nous pouvons espérer n’est pas
de résoudre la crise capitaliste mais de sortir plus forts de cette crise.
Ce texte a été publié dans Gnistan, journal suédois de Socialisme international, n° 29/2008, et dans Socialist
debate, n° 4/2008.