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102<br />

Renato Soeiro<br />

Nous devons reconnaître qu’un écart existe nécessairement entre le moment<br />

où nous serons en mesure de construire notre réponse à la nouvelle situation et<br />

l’émergence de la nouvelle forme du capitalisme. Nous ne pouvons pas éviter<br />

cet écart parce que toute critique ne peut être finalisée qu’après que l’objet à<br />

critiquer a été un minimum défini et consolidé.<br />

Mais en dépit du caractère inévitable de cet écart, il faut éviter que celui-ci<br />

ne devienne trop important, que les réponses à la nouvelle situation ne prennent<br />

trop de temps et que, lors des défis électoraux nationaux et de la grande<br />

Europe en 2009 – qui définiront notre paysage politique pour les quelques années<br />

à venir –, les électeurs ne soient en présence de propositions innovantes<br />

(au moins apparemment innovantes) venant du camp de la « refondation du<br />

capitalisme » et de positions obsolètes antinéolibérales venues du côté anticapitaliste,<br />

se référant principalement aux caractéristiques du capitalisme de la<br />

phase précédente, que nos adversaires rejetteront et critiqueront aussi.<br />

Cela entraînerait l’impossibilité de se faire comprendre dans le débat politique,<br />

très dommageable pour nous qui apparaîtrions en décalage avec la<br />

transition historique que nous sommes en train de vivre.<br />

Produire une analyse théorique<br />

La gauche doit produire une analyse théorique de cette nouvelle phase du<br />

capitalisme mais elle doit également être efficace pour transmettre au public<br />

sa critique et ses propositions. Et nous savons tous que nous ne pouvons pas<br />

vraiment diffuser largement nos idées critiques sur le nouveau « capitalisme<br />

réel » sans lui donner un nom. On sait que « nommer l’ennemi » est une étape<br />

indispensable dans toute lutte de masse. Nous avons utilisé le terme « néolibéralisme<br />

» pour la phase précédente, ce qui nous a permis de communiquer<br />

(c’est-à-dire de mettre en commun) notre regard critique sur ce système de<br />

valeurs et sur les politiques économiques et sociales qui lui sont associées.<br />

Jusqu’à présent nous n’avons toujours pas de mot pour désigner ces nouvelles<br />

politiques en cours d’élaboration par la plupart des gouvernements et des<br />

institutions pour faire face à la crise actuelle. Nous en avons besoin. Le processus<br />

de dénomination exacte doit refléter la maturité de l’analyse de l’objet<br />

et la conclusion résultera elle-même de cette analyse. Je pense que nous n’en<br />

sommes pas encore là.<br />

Le professeur Walden Bello a récemment écrit un excellent article publié<br />

par Foreign Policy In Focus (FPIF) sous le titre « L’Avènement du consensus<br />

capitaliste » où, après s’être demandé « à quel point la rupture avec le néolibéralisme<br />

sera décisive et définitive », il a développé l’idée qu’« un nouveau<br />

keynésianisme national aux lignes Sarkoziennes n’est toutefois pas le seul<br />

dispositif alternatif pour les élites mondiales. Compte tenu de la nécessité<br />

d’une légitimité mondiale pour promouvoir leurs intérêts dans un monde où

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